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En reprenant les éléments d’une déconstruction de la psychiatrie, les auteurs explicitent comment néolibéralisme et scientisme se sont alliés pour faire main basse sur cette branche de la médecine.PIERRE DELION
Professeur à la faculté de Médecine de Lille 2, pédopsychiatre, PsychanalysteEn quelques trente années, nous avons vu le démantèlement d’une psychiatrie française, profondément transformée au sortir de la deuxième guerre mondiale grâce à l’invention révolutionnaire de la psychiatrie de secteur, que nous ont envié de nombreux pays. Les réformes successives de l’hôpital, l’introduction progressive du new managment, la réorganisation/ dilution de la psychiatrie dans le concept mou de santé mentale, sont autant de forces convergentes qui contribuent à la désintégration du service public de psychiatrie de secteur. Mais parmi ces désorganisateurs de la psychiatrie à visage humain, la nouvelle conception d’une psychiatrie centrée sur les seules neurosciences pèse d’un poids non négligeable sur cette régression des pratiques psychiatriques. Il ne s’agit évidemment pas de rejeter les avancées des neurosciences, car elles ne peuvent que nous aider à mieux comprendre, penser et rouvrir des espaces de recherches nouveaux. Mais leur attribuer, de façon quasi-magique, le pouvoir de trouver toutes les réponses à ces grandes questions existentielles qui viennent se mêler aux problématiques psychiatriques pour en complexifier les données, est une maladie infantile bien connue des science…
Titres recensés
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 18/10/2021
- https://doi.org/10.3917/lcp.246.0016

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