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Sylvain Missonnier : Commençons par quelques éléments biographiques, dans quel univers as-tu grandi ?Roger Perron : Je suis né par hasard à Saint-Maur-des-Fossés, mon père est né en 1891, il était voyageur de commerce. C’était un bon vendeur. Il vendait essentiellement des radios, du matériel ménager, du matériel électrique mais il se fâchait régulièrement avec son patron, alors il prenait un autre poste dans une autre ville. J’ai donc dû déménager environ une bonne douzaine de fois dans ma vie d’enfant, cela m’a donné une certaine dimension « internationaliste », d’autant plus que ma mère était née à Salonique de père italien et de mère française. Ils ont eu un premier enfant qui est mon frère aîné de 5 ans. Mon père était persuadé que quand on veut, on se débrouille dans la vie, ce n’est guère utile de faire des études, si bien que j’ai dû réellement me battre pour passer le brevet élémentaire. Déjà le brevet élémentaire, il trouvait que c’était beaucoup, il disait que les études ne servaient pas à grand-chose car lui n’en avait pas fait !Sylvain Missonnier : Et ta mère ?Roger Perron : J’ai toujours eu le sentiment d’être l’enfant préféré de ma mère. J’ai souvenir d’une femme très douce, un peu résignée, avec quand même quelque chose d’étonnant : elle ne parlait jamais de son enfance. Tout ce que je savais c’est qu’elle avait deux sœurs, elles-mêmes venues en France en épousant des Français, et de temps en temps elles se retrouvaient toutes les trois. J’étais alors très effrayé car elles parlaient en grec, un langage que je ne comprenais pas …
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 04/06/2018
- https://doi.org/10.3917/lcp.217.0022

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