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Un des intérêts de la thérapie familiale est d’avoir accès aux fratries et donc à des attentes différentes de chaque enfant à l’égard de ses parents ainsi qu’à des perceptions et représentations singulières de leur père et de leur mère pour chacun d’entre eux. La mère fait l’enfant et l’enfant fait aussi la mère, chaque enfant dans une même famille a une mère différente. L’enfant porte en lui l’image de la mère idéale, il rêve d’une mère comme la mère a rêvé de l’enfant à venir. Les images idéalisées d’une mère ne sont pas les mêmes pour chacun des enfants. Chaque puîné réactive la rivalité œdipienne qui freine l’accès au deuil de la mère toute-puissante. Et de l’autre côté pour une mère, avoir plusieurs enfants, qu’est-ce que cela modifie dans sa relation avec chacun d’eux ? Dans la fratrie se jouent ou se répètent des modalités relationnelles en écho avec la relation mère/enfant, par exemple la rivalité œdipienne explicite lorsqu’une adolescente se met en position de mère vis-à-vis d’un puiné qui lui retourne « tu n’es pas ma mère ». Dans d’autres configurations, la rivalité fraternelle déniée empêche de reconnaître la jalousie ou la compétition évitant ainsi à la mère et au couple parental d’affronter la culpabilité de ne pas avoir donné la même chose à chacun des enfants.
Pour les filles, en particulier pour les patientes souffrant de TCA, une des questions, serait « qui est la femme derrière ma mère ? » Quelle adolescente, quelle jeune femme a-t-elle été ? Qui est la femme qu’a rencontrée mon père, qu’est-ce qu’il lui a trouvé …
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 31/01/2018
- https://doi.org/10.3917/lcp.213.0038

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