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La question de la maternité est un défi au psychisme et au corps de la femme. Un défi d’autant plus exigeant chez les patientes souffrant d’un Trouble des Conduites Alimentaires. Défi de la féminité, du féminin, de la rencontre de l’autre, de la sexualité. Défi de la grossesse, de ses modifications corporelles et psychiques, de la passivité, de la perte de contrôle, du questionnement identitaire. Des questions qui ne sont pas sans rappeler, raviver, les problématiques adolescentes. Défis de la parentalité, du changement de statut générationnel, et de l’inscription dans l’histoire transgénérationnelle familiale, qui vont réactiver les questions d’autonomisation, séparation, différenciation, individuation et leur pendant, dépendance, abandon, intrusion, emprise.
Ces questions, l’anorexie mentale semblait les avoir balayées ; via l’aménorrhée, l’infertilité, l’asexualité, le repli. L’augmentation de la prévalence des TCA, tout autant que la possibilité d’accéder à la maternité par les voies de la Procréation Médicale Assistée (PMA) ont fait de ces questions de la maternité un « fait accompli » devant lequel les cliniciens de psychiatrie, obstétrique ou pédopsychiatrie, se doivent une réflexion conjointe.
Après une première publication où nous avons tâché d’identifier les enjeux médicaux, psychiatriques, psychodynamiques, de la maternité, tant pour la mère que pour l’enfant, nous donnons ici la parole aux cliniciens au contact de ces femmes enceintes ou jeunes mères et qui les accompagnent dans le travail exigeant de la maternité et de la parentalité au cours et décours de la grossesse…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 31/01/2018
- https://doi.org/10.3917/lcp.213.0022

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