Les processus de parentalité et de subjectivation impliquent différentes traversées. À l’aune de ces dynamiques, nous explorerons le lien entre l’enfant et ses parents quand le handicap moteur touche la famille par l’atteinte d’un nouveau-né.
Le désir d’enfant chez l’homme et chez la femme se présente souvent comme une démarche consciente, réfléchie, s’intégrant aux idéaux familiaux et sociaux. Il est aussi porté par un processus inconscient qui débute dès la petite enfance, pour se remanier au moment de l’adolescence et éclore à l’âge adulte. La question du désir d’enfant est personnelle et s’actualise également dans la rencontre avec un autre.
Luc Boltanski (2004) sur le champ de l’anté-conceptionnel, parle de « projet parental » qu’il définit comme une instance individuelle de préconfirmation de l’enfant à naître où avant la conception, un projet d’enfant est souvent imaginé par les devenant parents. C’est bien d’abord dans la pensée que naît l’objet. Au désir d’enfant, et associée aux remaniements identitaires, se lie inéluctablement une ambivalence. La grossesse, le fœtus, bébé en devenir et à venir, ouvrent l’accès à un idéal et à un apport narcissique certain. Mais par déplacement, le fœtus et le bébé symbolisent aussi et condensent ce qui a été source de haine au cours du développement infantile(Chabert, 2009). « Tout enfant s’origine dans le désir et le non-désir, le souhait de sa vie mais aussi de sa mort » (Korff-Sausse, 1996).
La grossesse apparaît comme un moment particulier, avec un abaissement des défenses psychiques et du seuil de perméabilité à l’inconscient et au préconscient…