Le contexte pandémique actuel a chamboulé non seulement nos relations sociales et familiales, nos pratiques professionnelles, notre investissement de la réalité extérieure et du monde interne, mais également, en tant que soignants, nos pratiques cliniques et thérapeutiques. Ce choc collectif et individuel, installé dans la durée, a pu engendrer une insécurité, mais aussi une perte de repères habituels, tant intimes que professionnels (Kac Ohana, 2016).
Dans cet article, nous souhaiterions revenir sur notre expérience de séances thérapeutiques en distanciel, avec des familles adoptives dans le cadre d’une consultation spécialisée en adoption internationale, à la Maison des Adolescents de l’Hôpital Cochin.
Cette consultation d’adoption internationale s’inscrit dans une triple enveloppe théorique : psychanalytique, familiale et transculturelle (Skandrani & al., 2017). L’enfant ou l’adolescent est reçu avec sa famille, autrement dit avec ses parents et éventuellement sa fratrie, à raison d’une séance d’une heure par mois. Ils sont accueillis par un petit groupe de thérapeutes pluridisciplinaire, composé de psychologue, pédopsychiatre et infirmière. Dans ce cadre, l’enfant peut participer, assis sur une chaise, au récit de ses parents ou s’installer à une petite table, pour dessiner ou jouer, accompagné par un des thérapeutes. Le plus souvent, il fait des allers-retours, mettant en exergue les liens, les résonances entre les préoccupations psychiques de ses parents et les siennes, matérialisant parfois même leurs fantasmes (concernant ses origines par exemple)…