La proposition selon laquelle l’hypocondrie est transnosographique (Aisenstein, Fine, Pragier, 1995 ; Fine, 2002, p. 802-803 ; Baudin, 2005, p. 61) est tout à fait complexe et difficile à appréhender. L’hypocondrie recouvre un champ psycho(patho)logique très large et, finalement, peu pensé en ce sens. L’hypocondrie est souvent réduite à un sens plus spécifique du terme, structurel, psychiatrique (Jean-Dit-Pannel, 2015 ; 2017 ; Jean-Dit-Pannel, Cupa, Riazuelo, 2018).
Grand absent du Vocabulaire de la psychanalyse (Laplanche, Pontalis, 1967), bien que les névroses actuelles soient une entrée, l’hypocondrie est présente dans Le dictionnaire international de la psychanalyse (De Mijolla, 2002). Fine l’a définie de la façon suivante : « L’hypocondrie peut être considérée comme une formation psychopathologique dont le “site”, lieu de souffrance, d’angoisse, voire d’effacement (fantasmatique), est le corps ou une de ses parties ou une de ses fonctions, alors que les symptômes évoqués apparaissent dans la majorité des cas sine materia (2002, p. 802) ». En tant que cliniciens, dans une orientation psychanalytique, la majorité des cas nous intéresse tout autant que les cas plus singuliers, sine materia ou cum materia. Alain Fine précise que « […] l’hypocondrie serait envisagée actuellement comme transnosographique, insérée comme élément d’une psychonévrose ou précédent certaines psychoses (2002, p. 802-803) ».
Décrite comme « transnosographique », il existe une vraie « complexité du sujet hypocondriaque qui semble défier les classifications psychopathologiques » selon Baudin (2005, p…