Réfléchir à des mécanismes structuraux communs à différents champs de connaissance à propos de l’humain nous semble être l’un des objectifs importants de l’anthropologie et de la psychanalyse. C’est dans cette perspective que nous souhaitons réfléchir au mécanisme de la double négation, en choisissant délibérément le terme de « négation » pour l’ensemble de cet article et non pas celui de « dénégation ».
Nous proposons ici diverses pistes de réflexion qui nous semblent importantes pour rassembler un certain nombre de données appartenant à des champs de connaissances variés et ayant trait à l’ontogénèse du sujet humain.
Il ne suffit pas de constater que les psychanalystes ont impérativement à tenir compte des travaux d’autres disciplines dans le champ du développement du vivant et de l’humain. Bien que déploré depuis longtemps déjà, ce simple constat n’induit pourtant pas de véritable recherche ou avancée quant au mouvement des idées et de l’histoire des connaissances dans le champ de la psychanalyse. Il est en fait dommage d’observer que ceux-là mêmes qui se déclarent les chantres de l’inter et de la transdisciplinarité sont aussi ceux qui taxent d’impur ou d’hérétique tout regard que la psychanalyse voudrait porter au-delà de ses repérages habituels.
Habituels et non pas initiaux ou légitimes car S. Freud était probablement, en son temps, beaucoup plus curieux que nous ne le sommes aujourd’hui des possibles points de rencontre entre le corpus théorico-clinique qu’il échafaudait et un certain nombre de disciplines scientifiques de son époque (la biologie certes, mais aussi l’histoire, l’anthropologie, la sociologie)…