Les relations de l’UE avec la Chine sont basées sur le « Partenariat stratégique » signé en octobre 2003. Après une période de lune de miel caractérisée par une augmentation du nombre de sommets et groupes de travail conjoints sur une trentaine de sujets, ce partenariat connaît toutefois une détérioration depuis plusieurs années. Ce fléchissement est dû, d’une part, aux conséquences de la crise financière de 2008-2016 (défavorables à l’Occident), et à l’aggravation du déficit de la balance commerciale face aux pratiques commerciales de la Chine. D’autre part, cela tient des changements opérés par la Présidence de Xi Jimping qui s’est consolidée elle-même en octobre 2017 (19e Congrès), non seulement par l’autoritarisme du régime interne (centralisation du pouvoir du PCC, conséquences pour les droits des citoyens et notamment des minorités), mais aussi au regard du durcissement de la politique étrangère et des ambitions de la République populaire en tant que modèle global.
Au-delà des dossiers particuliers, le monde entier, et donc le système multilatéral global, est confronté au défi nouveau que représente l’émergence d’un fait sans précédent : la Chine, un pays autoritaire, est devenue en vingt ans (notamment depuis son admission à l’OMC en 2001) le premier exportateur mondial, et va devenir le premier importateur mondial – tout cela en se fondant sur le principe de « l’économie socialiste de marché » de Deng Xiao Ping, c’est-à-dire sur un fonctionnement économique étatique, alternatif au modèle capitaliste occidental…