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Vous vous intéressez aux inégalités de patrimoine entre hommes et femmes. Pourquoi ce sujet est-il important ?Les travaux de Thomas Piketty sur le capital au XXIe siècle [2013] ont montré que les inégalités patrimoniales sont centrales dans le capitalisme contemporain. Notre livre s’intéresse à celles qui se jouent au sein des familles. Il montre que le patrimoine, le capital économique, ne circule pas n’importe comment au sein d’une famille et que sa circulation repose sur un traitement différencié des femmes et des hommes. En cela, nous réaffirmons l’importance des relations économiques au sein de la famille. Des travaux ont permis d’établir qu’entre 1998 et 2014, les inégalités de patrimoine entre femmes et hommes sont passées de 9 % à 16 % [Frémeaux et Leturcq, 2020]. Cette inégalité de stock peut paraître faible par rapport aux inégalités de flux que sont les inégalités salariales . Néanmoins, l’augmentation des inégalités de patrimoine interpelle, dans une société où les femmes sont de plus en plus présentes sur le marché du travail salarié et le droit de propriété formellement égalitaire.
Qu’est-ce qui a changé entre 1998 et 2014 ? On assiste à ce que Nicolas Frémeaux et Marion Leturcq nomment une «individualisation des patrimoines ». Autrefois, le régime matrimonial dominant était celui de la communauté de biens réduite aux acquêts : tous les biens acquis pendant le mariage appartenaient aux deux membres du couple à égalité. Ce modèle a été remis en cause par la montée de l’union libre et du régime de la séparation de biens, notamment dans les couples les plus fortunés…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 23/11/2020
- https://doi.org/10.3917/leco.088.0008

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