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Nul n’ignore combien les bébés humains naissent immatures et dépendants des adultes. Difficile donc d’imaginer comment ils pourraient constituer un support d’apprentissage les uns pour les autres. Pourtant, affirme la psychologue Miriam Rasse, ancienne directrice de l’association Pikler-Lóczy, « dès leurs premiers mois, les bébés sont intéressés par leurs pairs. Ils tirent leurs cheveux, touchent leur visage, sans autre intention que celle d’explorer leur environnement. Puis, ils vont comprendre qu’ils ont affaire à des objets particulièrement intéressants, qui ne restent pas passifs ». Cette progressive prise de conscience de l’autre comme alter ego, concomitante de la construction de l’identité de l’enfant, est à l’origine de ses premières activités d’imitation : « Faire la même chose au même moment permet de manifester à l’autre son envie d’interagir à un âge où la coopération n’est pas encore possible », analyse la psychologue. D’abord motivée par le désir d’interaction, l’imitation s’impose vite comme la principale modalité d’apprentissage par les pairs à la crèche, affirme Pascal Mallet, professeur de psychologie à l’université de Paris-Nanterre : « Dès 1 an, les enfants peuvent effectuer des apprentissages “vicariants” : le simple fait de voir un pair réaliser une action augmente la probabilité qu’ils l’accomplissent eux-mêmes. » Ces progrès restent toutefois limités par le rythme de développement propre à chaque enfant : « Voir un pair faire ses premiers pas ne suffit pas pour acquérir la marche, mais les enfants peuvent néanmoins apprendre des gestes, des mimiques, ainsi que de nouveaux usages des objets »…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 06/05/2022
- https://doi.org/10.3917/epar.643.0032

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