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La violence entre frères et sœurs, surtout quand l’un d’eux est en situation de handicap, est de l’ordre de l’impensable. Pourtant, il est possible d’aider les familles à établir des relations plus saines… à condition d’accepter qu’elle existe.
Il convient de sortir de l’ombre la question des violences au sein des fratries avec un enfant en situation de handicap – qu’elles soient le fait des frères et sœurs ou de l’enfant lui-même – et de leur impact sur chacun de leurs membres.
Les praticiens de terrain savent que le handicap réclame des parents et de la fratrie des ressources d’empathie, une capacité à supporter l’agressivité que tous n’ont pas et que les maltraitances non repérées peuvent avoir des conséquences graves pour les enfants concernés.
Par ailleurs, les professionnels accompagnant les familles ayant un enfant en situation de handicap savent que celles qui rencontrent des difficultés à « vivre ensemble » n’en témoignent jamais, n’adhèrent pas aux associations de parents et se gardent bien d’émettre une parole publique sur le sujet.
Or, ce thème est peu traité par les chercheurs, rarement évoqué tant par les associations de parents ou de frères et sœurs que par les journalistes. Car la maltraitance entre enfants d’une même famille, surtout quand l’un d’eux est en situation de handicap, est de l’ordre de l’impensable. Elle remet en question l’image de l’enfant bon, vulnérable et, de ce fait, forcément aimé et protégé de la violence éventuelle de ses frères et sœurs…
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Auteur

Psychologue et professeure de psychopathologie à l’université de Paris-Nanterre, elle est présidente du conseil scientifique de la Fnepe.
- Mis en ligne sur Cairn.info le 01/03/2022
- https://doi.org/10.3917/epar.642.0044

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