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Imaginez une gigantesque compétition dans laquelle le gagnant empocherait plusieurs milliards de dollars. Et imaginez aussi que les épreuves proposées soient des jeux d’enfant : 1-2-3 Soleil, concours de billes ou petits gâteaux en sucre dont il faut extraire le motif central sans le briser. Bref, des jeux simples et reconnaissables par tous, auxquels s’adonnent les plus jeunes et qui éveillent la nostalgie des plus âgés. Comme dans tout jeu, bien sûr, il y a des perdants. Mais ici, chaque échec est sanctionné par la mort. Vous avez reconnu la série sud-coréenne Squid Game, diffusée par la plateforme Netflix depuis le 17 septembre 2021, dont le titre reprend le nom d’un jeu pratiqué par les enfants de ce pays, le jeu du calamar, une sorte de marelle. Elle est devenue en quelques semaines la série la plus regardée sur Netflix dans 83 pays différents, et passe pour une œuvre « culte » dans beaucoup d’entre eux. Elle est bien évidemment classifiée 16+. Pourtant, il n’y a plus aujourd’hui aucune cour d’école élémentaire où les élèves ne jouent pas à Squid Game. Le jeu a même gagné certaines écoles maternelles. Mais comment les enfants ont-ils donc fait pour voir la série ?
En fait, les enfants n’ont pas besoin de l’avoir regardée pour savoir ce qu’elle met en scène. Tout d’abord, il y a la bande-annonce, accessible à tous sur YouTube. Le paysage audiovisuel adulte est en effet devenu aujourd’hui accessible à tout âge, comme le montre le visionnage de pornographie en ligne par des mineurs…
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Auteur

Psychiatre, docteur en psychologie habilité à diriger des recherches, chercheur associé au Centre de recherches psychanalyse, médecine et société à l’Université de Paris, il est membre de l’Académie des technologies. Dernier ouvrage paru : Comprendre et soigner l’homme connecté. Manuel de cyberpsychologie, avec Frédéric Tordo (Dunod, 2020).
sergetisseron.com
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 01/03/2022
- https://doi.org/10.3917/epar.642.0015

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