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Difficile de retracer les raisons qui ont propulsé, au début des années 2010, le harcèlement à l’école au rang de préoccupation sociale majeure, quand bien des pays, tels ceux d’Europe du Nord, en avaient fait une priorité dès les années 1970, sous l’impulsion de chercheurs pionniers tels que le Suédo-Norvégien Dan Olweus ou le Suédois Anatol Pikas : « À l’échelle internationale, le déclic a souvent eu lieu lorsqu’un intérêt scientifique suffisant s’est conjugué à la médiatisation d’événements dramatiques », analyse Benoît Galand, professeur en sciences de l’éducation à l’Université catholique de Louvain et auteur d’un ouvrage sur le sujet. La France n’a pas fait exception. Du côté académique, ce sont les travaux du sociologue Éric Debarbieux qui ont ouvert la voie en révélant, dès la fin des années 1990, l’importance des « microviolences répétées entre élèves ». Mais il aura fallu attendre 2013 et le suicide, à quelques jours d’intervalle, de deux collégiens de 13 ans victimes de harcèlement, Marion et Matteo, pour que l’opinion publique se rallie à la cause : « La maman de Marion, Nora Fraisse, a joué un rôle déterminant dans la médiatisation du phénomène. Les parents ont commencé à réaliser que cela pourrait arriver à leur enfant », retrace Bérengère Stassin, maîtresse de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’Université de Lorraine et autrice d’un livre sur le cyberharcèlement.
Cette mobilisation doit aussi beaucoup au contexte actuel de libération de la parole des victimes, ajoute la chercheuse …
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 23/11/2021
- https://doi.org/10.3917/epar.641.0028

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