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Devant la dégradation de la nature, continuelle depuis le début de l’ère industrielle, certaines personnes idéalisent les sociétés préindustrielles, non occidentales principalement, qu’elles se représentent comme dotées d’une conscience spontanée de la responsabilité humaine dans la préservation de l’environnement. Cela s’est particulièrement illustré par la diffusion d’un discours prêté au chef amérindien Seattle en 1854 devant le gouverneur et commissaire aux Affaires indiennes Isaac Stevens, dont de longues citations ont été reprises à partir des années 1970 dans des articles, films, livres pour enfants du monde entier, à l’entrée de parcs nationaux et même dans des programmes politiques. Il n’est guère important que ce discours, qui se termine par l’affirmation que « ce n’est pas la terre qui appartient à l’homme mais l’homme qui appartient à la terre », n’ait peut-être jamais été prononcé : son but est de souligner le caractère dramatique de la crise écologique actuelle. Les sociétés préindustrielles avaient-elles réellement développé des stratégies pour éviter l’épuisement des richesses ? Avaient-elles la capacité et la volonté de transmettre de génération en génération les « bonnes pratiques » en matière de respect de l’environnement ? Il semble que de grandes civilisations précolombiennes ou asiatiques se soient autodétruites à cause d’une consommation excessive d’eau ou de bois. Cela dit, dans la plupart des sociétés traditionnelles non occidentales, encore aujourd’hui, la nature, loin d’être distinguée de la culture, tend plutôt à s’y intégrer…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 15/11/2021
- https://doi.org/10.3917/epar.640.0058

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