Article
« Sur mes six élèves de CM1, quatre sont dysgraphiques ! Depuis que j’enseigne, je n’ai jamais vu autant d’élèves dysgraphiques, maladroits en dessin, patauds dans la cour… Ils sont malhabiles car, petits, ils n’ont pas assez rampé, joué avec la terre, bougé. Or, le tout-petit apprend par proprioception : il touche à tout, se lève, tombe, se relève, grimpe, jusqu’à maîtriser chaque geste », dit Isabelle Peloux, fondatrice de l’école du Colibri. Cette découverte du monde avec son corps, il la fait mieux, plus librement, lorsqu’il est dehors. Ici, un miniruisseau : quelle taille de bâton choisir pour fabriquer un pont ? Là, un arbre au sol : on passe dessus ou dessous ? « Aujourd’hui, beaucoup d’enfants vivent confinés en appartement, car les parents craignent que, dehors, ils se blessent ou se salissent. La méconnaissance de la nature est telle qu’on la craint plus que le béton ou une vie sédentaire ! » Or, toutes ces expériences qu’un petit ne vit pas dans son corps et dans sa tête vont lui manquer, une fois en classe. Un exemple ? « Le dessus/le dessous, l’avant/l’après, les notions de quantité ou d’ordre de grandeur servent tout le temps, en maths comme en français ! » Ces enfants « hors-sol », qui n’ont jamais vu une ortie ni grimpé à un arbre, vivent privés de ce lien précieux à la nature. Les jours d’école, près de 40 % des 3-10 ans ne jouent jamais en plein air ! L’impact de cette enfance dé-naturée ? Troubles de l’apprentissage, de l’attention, angoisse ou surpoids, ce dont souffre déjà un enfant sur 8 en grande section et près d’un enfant sur …
Plan
Auteur
Sur un sujet proche
- Mis en ligne sur Cairn.info le 15/11/2021
- https://doi.org/10.3917/epar.640.0037

Veuillez patienter...