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Diminution du temps hebdomadaire de jeu en plein air, appauvrissement du lexique pour décrire les différents types d’environnement naturel : nos enfants, aujourd’hui, grandissent loin de la nature, ils ont peur des insectes et des microbes. Popularisé par le journaliste américain Richard Louv, le « syndrome de manque de nature » ne constitue pourtant pas un nouveau trouble psychologique, estime Alix Cosquer, chercheuse en psychologie environnementale et autrice d’un ouvrage sur la sylvothérapie : « Il s’agit d’abord d’une transformation sociale : depuis au moins deux générations, nos modes de vie ont drastiquement changé et, avec eux, nos modes de relation à la nature. » Si on pense spontanément aux répercussions de l’hyperurbanisation, force est de constater que les habitants des campagnes sont également touchés, souligne Gillian Cante, doctorante en sciences sociales du sport et spécialiste de la motricité en pleine nature : « Même quand les familles ont la chance d’avoir de la verdure à leur fenêtre, les enfants ont tendance à rester à l’intérieur pour jouer, notamment avec des écrans. » Ce constat n’étonne pas François Taddei, président du Centre de recherches interdisciplinaires (CRI) et auteur d’un livre sur l’éducation du futur, qui dénonce une longue tradition pédagogique de valorisation de l’esprit au détriment du corps : « Depuis Descartes, nous transmettons aux enfants l’idée que l’esprit humain est supérieur à la nature. Nous les encourageons ainsi à dénier leur statut d’être vivant et à se couper de leurs émotions…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 15/11/2021
- https://doi.org/10.3917/epar.640.0030

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