Leur environnement n’en est pas toujours conscient, mais les enfants handicapés ont beaucoup à dire, malgré leurs moyens limités. Lorsqu’ils ont face à eux des adultes qui en sont persuadés, leurs potentialités s’en trouvent significativement développées. Il est donc extrêmement important que les adultes s’intéressent à leur vie psychique.
L’enfant handicapé ne se réduit pas à son handicap, c’est d’abord un enfant.
Lorsqu’un enfant pas comme les autres vient au monde, c’est tout l’univers de la famille qui bascule. L’annonce du diagnostic est un choc, qui partage la vie familiale entre un « avant » qui semble définitivement disparu et un « après » à construire. Comment accepter l’inacceptable ? Le handicap de l’enfant constitue pour les deux parents un événement traumatique, provoquant une blessure narcissique qu’il faut essayer de comprendre et de traiter. Il touche également les frères et sœurs, les grands-parents, qui se sentent concernés à travers la question de la transmission. Et, au-delà de la famille, les professionnels (enseignants, éducateurs, thérapeutes…), confrontés aux limites de leurs compétences.
Le diagnostic confronte les parents à une situation inattendue, dont on pense qu’elle n’arrive qu’aux autres, ou, au contraire, redoutée. En effet, pendant la grossesse, le fantasme d’un enfant « anormal » est toujours présent. Il est courant qu’une femme enceinte et son conjoint ressentent cette crainte. Quoi qu’il en soit, nous ne sommes jamais suffisamment préparés à un événement de cet ordre…