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« Il faut tout un village pour élever un enfant ». En 2021, l’adage n’a rien perdu de son succès. Et pourtant, rares sont les parents qui témoignent encore de ce soutien communautaire. À l’origine de leur vécu, la réalité des évolutions sociales qui, tout au long du XXe siècle, ont transformé les liens intergénérationnels : « L’augmentation de la mobilité géographique professionnelle, l’allongement de la durée des études et le développement des transports ont fait qu’on devient le plus souvent parent loin de ses propres parents », rappelle le sociologue Gérard Neyrand, professeur émérite à l’université de Toulouse et spécialiste du soutien à la parentalité. Cet éloignement de la famille élargie a privé les parents d’une aide matérielle, mais aussi de l’important soutien psychologique de la transmission intergénérationnelle : « Autrefois, quand un enfant naissait, il y avait toujours une vieille tante pour vous prévenir que les premiers mois seraient difficiles ou vous donner des astuces pour calmer les coliques du nourrisson », ajoute le pédopsychiatre Patrick Ben Soussan. Mais pour ces observateurs de la parentalité, la solitude parentale serait d’abord le résultat de l’évolution de notre rapport à l’enfant, qui a peu à peu conduit les parents à se sentir seuls responsables de son épanouissement : « Depuis la diffusion des moyens de contraception, les parents font moins d’enfants, les font plus tardivement et non sans y avoir mûrement réfléchi, ce qui induit un surinvestissement de la parentalité »…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 14/04/2021
- https://doi.org/10.3917/epar.639.0028

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