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Près des deux tiers des moins de 6 ans sont gardés au moins occasionnellement par leurs grands-parents, et seuls 2 % le sont principalement. Ces chiffres reflètent la forte présence des grands-parents dans le quotidien de leurs jeunes petits-enfants, mais aussi la forte hétérogénéité des formes de garde.
À l’instar de la parentalité , la grand-parentalité est soumise à des normes. « Les grands-parents, c’est fait pour faire des bêtises contrôlées [avec les petits-enfants]. […] Je pense que les grands-parents ne sont pas faits pour éduquer », rapporte Clémence (36 ans, mère de 3 enfants). En entretien, parents et grands-parents décrivent ainsi la conduite à tenir pour être un « bon » grand-parent : être affectueux, disponible, ne pas intervenir dans l’éducation de ses petits-enfants. Si cette norme se retrouve dans tous les milieux sociaux, elle ne reflète pas la réalité des expériences. L’exercice de la grand-parentalité varie en effet selon les caractéristiques sociales des familles. On distingue quatre formes typiques de garde des petits-enfants :1. la garde de dépannage, qui répond à un problème d’organisation ponctuel. Le recours aux grands-parents est dans ce cas motivé essentiellement par l’articulation travail-famille des parents, et les grands-parents obéissent principalement à l’injonction à être disponibles. « Nous, on est la roue de secours : s’il y a un problème ou s’il y a quelque chose, papy et mamie sont là ! » dit Anne-Gaëlle (70 ans, grand-mère). Peu intense, cette forme d’aide est très répandue…
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Auteur

Chercheur postdoctoral en sociologie à Sorbonne Université (Gemass) et à l’Institut national d’études démographiques (Ined).
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 16/10/2020
- https://doi.org/10.3917/epar.637.0046

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