Article
Des grands-parents qui ont financé la maison de leur fils mais ne rencontrent leur petit-fils qu’au jardin public ; une grand-mère qui, depuis le divorce de sa fille, voit ses petits-fils de loin en loin, quand leur mère lui « accorde » un créneau sur son temps de garde alternée ; une autre qui discute avec sa petite-fille sur FaceTime sous la surveillance étroite de son fils… 70 % des grands-parents qui contactent l’École des grands-parents européens (EGPE) évoquent une distanciation douloureuse ou la rupture des liens avec leurs petits-enfants. Quand le petit-enfant paraît, puis grandit, tout ce qui empoisonnait les liens familiaux revient en boomerang : rivalités dans la fratrie (« Je dois supplier mes parents pour qu’ils gardent ma fille une fois par mois, alors que mes neveux passent tous les mercredis chez eux depuis des années ») ; règlements de compte (« Tu n’as jamais été là pour nous, Maman ! Au moins, occupe-toi de tes petits-enfants ! ») ; chantage des deux côtés… Bâtie sur un tel socle, la relation entre grand-parent et petit-enfant ne va pas de soi, forcément.
La psychologue Dana Castro ne s’en étonne pas : « Dès qu’il est question de leur enfant, certains parents se comportent comme s’ils avaient 2-3 ans. Ils exigent que leurs parents s’occupent de lui comme ceci et pas comme cela, qu’ils annulent leurs projets pour se rendre disponibles, comme si c’était un dû. Les grands-parents rechignent ? Alors, les parents boudent ou claquent la porte ! Mais si le conflit éclate, c’est que l’un des camps (ou les deux) avait besoin que ça s’embrase …
Plan
Auteur
Sur un sujet proche
- Mis en ligne sur Cairn.info le 16/10/2020
- https://doi.org/10.3917/epar.637.0042

Veuillez patienter...