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Voilà cinquante ans encore, il était assez simple de dresser le portrait-robot des grands-parents. Les grand-mères étaient pour la plupart des « mamies confitures » appartenant à la génération des « vieilles femmes », douces, tendres et disponibles pour leurs petits-enfants. Les grands-pères, eux, s’inscrivaient assez rarement dans la proximité de leurs petits-enfants, incarnant plutôt des patriarches un peu sévères. Les grands-parents d’aujourd’hui sont beaucoup plus difficiles à cerner et présentent mille visages différents. Les magazines s’adressant aux seniors et les nombreux guides consacrés à la grand-parentalité reflètent d’ailleurs cette complexité. D’un côté, on les y décrit d’une façon somme toute assez traditionnelle comme les « piliers » de la famille, ceux qui ancrent les petits-enfants dans la lignée familiale, donnent du sens au passé, transmettent l’histoire et les valeurs de la famille. Ceux aussi qui disposent de temps, savent être à l’écoute des petits-enfants et leur offrir un havre ressourçant, alternative apaisante aux parents pressés, stressés et exigeants, préoccupés surtout par les résultats scolaires. Et, d’un autre côté, ces mêmes ouvrages évoquent leur désir profond de vivre pour eux et de ne pas être réduits à leur statut de grands-parents, leur appétit de liberté, de loisirs et d’intimité.
« Beaucoup réclament aujourd’hui le droit de décider eux-mêmes de leur “degré” de grand-parentalité, de choisir leur manière d’occuper cette place comme ils l’entendent…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 16/10/2020
- https://doi.org/10.3917/epar.637.0030

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