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Trente-trois pour cent des femmes de 16 à 24 ans pratiquent chaque semaine une activité sportive contre 63 % des hommes, 20 % des retransmissions sportives télévisuelles seulement sont dédiées au sport féminin : tel sont les écarts constatés en 2017 par l’Insee. Pour Violaine Dutrop, fondatrice et présidente de l’institut de promotion d’une éducation égalitaire fille-garçon Egaligone, le sport reste un des domaines où les stéréotypes de genre sont le plus tenaces : « Parce qu’il met en jeu le corps, le sport apparaît comme le lieu où la domination masculine serait naturelle et légitime, alors qu’il n’y a aucune différence de capacité liée à la physiologie entre filles et garçons jusqu’à la puberté ! » Les inégalités de performance à l’âge adulte suffiraient à justifier les inégalités d’accès au sport dès l’enfance. Ce qui a le don d’énerver, à juste titre, Violaine Dutrop : « On n’imaginerait jamais décourager les petits garçons de lire au titre qu’ils sont statistiquement moins performants que les filles en lecture ! » Cette situation n’étonne pas Philippe Liotard, sociologue et historien du sport, qui y voit le résultat de la généralisation, à partir du XIXe siècle, d’une vision du sport inventée par des hommes pour des hommes, et centrée sur la compétition : « À cette époque, les étudiants des collèges britanniques tels que celui de la ville de Rugby ont décidé de structurer leurs jeux de ballon traditionnels par des règles fixes afin de pouvoir se comparer aux équipes des régions voisines…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 21/07/2020
- https://doi.org/10.3917/epar.636.0040

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