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Les chercheurs anglo-saxons, canadiens et américains ont les premiers décrit dans les années 1980 le phénomène des « parents hélicoptères ». Des parents ainsi désignés parce qu’ils « planent » en permanence au-dessus de leurs enfants, veillant sur eux mais surtout les surveillant, s’impliquant fortement dans leur scolarité et contrôlant tous les aspects de leur vie. « Cette manière d’exercer la parentalité, qui n’est pas une maladie en soi mais plutôt une tendance névrotique, se décline en diverses nuances », précise Bruno Humbeeck, docteur en sciences de l’éducation et psychopédagogue. « Le parent hélicoptère est animé par une préoccupation essentielle : contrôler les mouvements de son enfant, toujours savoir où et avec qui il se trouve. Ce parent-là supporte mal que son enfant évolue en-dehors de son regard. Le parent drone, quant à lui, rajoute à cela la quête du meilleur environnement possible pour son enfant (meilleure école, meilleures activités extra-scolaires, meilleure nourriture, etc.). Il vise aussi à préserver son enfant de toutes les émotions contraires à la joie. Le parent curling va plus loin encore : il veut contrôler la trajectoire de son enfant et aplanir toutes les difficultés qu’il pourrait rencontrer, quitte à faire à sa place », poursuit-il.
Ces parents se retrouvent à installer des logiciels de géolocalisation sur le téléphone portable de leur enfant, à lui interdire la plupart des explorations et expérimentations, jugées trop risquées, à lui concocter un agenda de ministre rempli de cours d’éveil et de soutien en tout genre, à s’immiscer dans sa scolarité, à faire souvent à sa place de peur qu’il ne commette des erreurs, à lui poser peu de limites pour ne pas entraver sa joie de vivre…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 17/02/2020
- https://doi.org/10.3917/epar.634.0032

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