Article
Le dernier film d’Alice Winocour met en scène une spationaute française, Sarah Loreau, interprétée par Eva Green, qui s’entraîne pour une mission sur la Station spatiale internationale, en vue de préparer un voyage sur Mars. Les cosmonautes y vivront une année dans l’isolement le plus complet. La mission s’appelle Proxima, mais le mot évoque aussi, bien entendu, la proximité qui lie cette mère divorcée à sa fille de 8 ans, Stella, dont elle devra apprendre à se séparer pour permettre à l’humanité de franchir un nouveau pas : coloniser les étoiles.
Ce film complexe est susceptible de plusieurs lectures, qui ne sont pas contradictoires. La première consiste à y voir une sorte de documentaire très bien informé sur l’entraînement des cosmonautes, prêts à fournir des efforts surhumains et à mettre leur vie en danger pour permettre l’exploration d’autres planètes. La réalisatrice semble s’être très bien renseignée. Les épreuves tiennent du sport de très haut niveau et sont si dures que chacun des trois cosmonautes s’est vu assigner une « doublure », soumise au même entraînement intensif que lui, au cas où il ne supporterait pas l’entraînement, devait se blesser ou avoir un accident.
Une seconde lecture met l’accent sur l’extraordinaire difficulté qu’il y a pour les femmes à concilier une carrière professionnelle avec les exigences attachées à leur maternité, et sur les nombreux obstacles qu’elles rencontrent. Alice Winocour nous montre que, pour réussir, elles doivent déployer beaucoup plus d’efforts que leurs collègues masculins, et courir le risque d’être déconsidérées avant même d’avoir fait leurs preuves…
Plan
Auteur

Psychiatre, docteuren psychologiehabilité à dirigerdes recherches, chercheur associé au Centre de recherches psychanalyse, médecine et sociétéà l’université Paris-Diderot, membre de l’Académie des technologies.Site : sergetisseron.com
Sur un sujet proche
- Mis en ligne sur Cairn.info le 17/02/2020
- https://doi.org/10.3917/epar.634.0016

Veuillez patienter...