Article
L’atmosphère est douce dans le cabinet de Cyrille Philippe, sage-femme maïeuticien. Sur les murs, des familles réunies autour d’un ventre rebondi sourient aux visiteurs. Sur le parquet qui ne s’arpente que pieds nus, de confortables matelas sont disposés en cercle. Tout est prêt pour un temps d’échange entre futurs pères. Le but : questionner les idées reçues sur leur place avant, pendant et après la naissance de leur enfant. Cela permet de mesurer le chemin parcouru : « Pour ces hommes, être présent aux côtés de leur compagne est une évidence. Tout comme il paraissait naturel à leurs grands-pères d’en être absents », remarque Cyrille Philippe. Plus souvent témoins de la naissance de leur enfant, les hommes sont aussi plus rarement exclus des récits d’accouchement : « Les deux tiers des hommes de 30-40 ans n’ont jamais entendu parler de leur naissance et ignorent si leur père y a assisté, mais ce taux est bien plus faible chez les 20-30 ans. L’accouchement est de plus en plus souvent racontée aux hommes, ce qui leur permet de se projeter. » La généralisation de l’admission des pères en salle de naissance est récente. Françoise Molénat, pédopsychiatre et pionnière en psychologie périnatale, le rappelle : « Ce n’est qu’à partir du milieu des années 1980 que les pères ont été admis. Avant, on pensait qu’ils risquaient d’apporter des microbes : le système de soin était focalisé sur la sécurité médicale, au détriment des dimensions émotionnelle et relationnelle de la naissance. » Les obstacles culturels aussi ont été difficiles à surmonter…
Plan
Auteur
Sur un sujet proche
- Mis en ligne sur Cairn.info le 22/10/2019
- https://doi.org/10.3917/epar.633.0037

Veuillez patienter...