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Tous les parents ont eu peur un jour d’avoir perdu leur enfant parce qu’ils ne le voyaient plus. L’épisode de la série Black Mirror intitulé « Arkange » commence de cette façon très banale. Une mère – interprétée par Rosemarie DeWitt – emmène sa fille âgée de 6 ou 7 ans, Sara, au jardin public et la perd de vue pendant qu’elle parle avec une amie. Morte d’angoisse, elle imagine évidemment le pire : un enlèvement, un accident, un abus sexuel… La fillette est finalement retrouvée saine et sauve mais la mère, d’un tempérament inquiet, décide que cela ne se reproduira plus. Il se trouve justement qu’une start-up propose d’installer une puce dans le cerveau des enfants pour les suivre à la trace et ainsi épargner aux parents les angoisses qui ont empoisonné la vie de tous leurs prédécesseurs.
Dans la vraie vie, les logiciels de contrôle parental sont déjà d’un perfectionnement extrême. Ils permettent de contrôler les plages horaires pendant lesquelles l’enfant utilise ses outils numériques, de connaître ses activités en ligne via son historique de navigation, de bloquer des applications et éventuellement de le géolocaliser. Dans cette fiction, Arkange, le système proposé aux parents, présente des fonctions bien plus sophistiquées encore. Une fois la puce installée, il est possible de voir ce que l’enfant est en train de regarder, et même de lui éviter, en altérant sa vision et son audition, les images ou scènes de violence qui pourraient le perturber. L’expérimentatrice en fait rapidement la démonstration à la mère de Sara…
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Auteur

Psychiatre, docteur en psychologie habilité à diriger des recherches, chercheur associé au Centre de recherches psychanalyse, médecine et société à l’université Paris-Diderot, membre de l’Académie des technologies. Site : sergetisseron.com
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 11/04/2019
- https://doi.org/10.3917/epar.631.0018

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