En France, depuis plusieurs décennies, il n’est plus possible d’interdire les relations amoureuses à des adultes en situation de handicap intellectuel, même sous protection judiciaire. Le droit d’accoucher sous le secret, la reconnaissance d’un enfant et tous les actes importants le concernant (autorisations, santé, scolarité, etc.) ne sont jamais délégués, même si l’enfant est confié aux services sociaux. Ces prérogatives ne sont retirées par le juge qu’en cas de maltraitance ou de délaissement. Pourtant, la sexualité et la parentalité des personnes handicapées sont encore traitées comme des « problèmes » à résoudre de la même manière que leurs autres difficultés : en décidant à leur place.
En prenant la direction d’un foyer d’hébergement pour adultes porteurs d’un handicap intellectuel – essentiellement des travailleurs en établissements protégés – et d’un service à domicile accompagnant des personnes intellectuellement déficientes mais autonomes, je me suis préoccupé du traitement de l’affectivité et de la sexualité de ces personnes. Pour accompagner la réflexion des éducateurs, surveillants de nuit, équipes de direction, conseils d’administration et familles, nous avons mis en place, avec deux autres directeurs d’établissement, des réunions de partage d’expérience et de formation pour les professionnels de nombreuses associations de Seine-Maritime et mené un travail de réflexion avec les conseils d’administration et les familles.
Certaines personnes handicapées n’ont pas attendu d’autorisation pour fonder une famille…