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« Les parents déficients moteurs ou sensoriels sont des parents de l’ombre, littéralement déniés », affirme Régine Scelles, professeure de psychologie clinique et psychopathologie à l’université de Paris-Ouest la Défense. En effet, il n’existe que très peu de recherches et d’études sur eux. Pas plus que de statistiques permettant d’évaluer leur nombre. « Les conférences et publications sont nombreuses sur les enfants handicapés. Mais notre société semble peiner à concevoir que ces enfants-là deviennent un jour adultes et pour certains d’entre eux parents ! La parentalité des personnes handicapées a longtemps été l’objet d’un eugénisme revendiqué dans nos pays occidentaux. Cette terrible histoire n’est d’ailleurs pas si lointaine puisqu’on pratiquait encore des stérilisations aux États-Unis et en Suède à la fin du siècle dernier pour des personnes sourdes ou aveugles », ajoute Drina Candilis-Huisman, psychologue et psychanalyste, qui a exercé au sein du SAPPH (Service d’accompagnement à la parentalité des personnes en situation de handicap), à Paris.
Pour la personne en situation de handicap, la marche vers la parentalité est forcément plus complexe que pour un futur parent lambda. Au questionnement fondamental et habituel – serai-je un « bon » parent pour mon enfant ? – viennent s’ajouter toutes sortes d’interrogations spécifiques et parfois angoissantes. En tout premier lieu, celle de la rencontre amoureuse. « Trouver un conjoint et bâtir un couple quand on est porteur d’un handicap reste aujourd’hui encore un défi…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 15/01/2019
- https://doi.org/10.3917/epar.630.0032

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