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La mise en place de Parcoursup a focalisé légitimement l’attention sur l’articulation entre l’enseignement secondaire et le supérieur. La perspective d’un tirage au sort a été écartée, mais cela n’a pas supprimé toute forme d’arbitraire : les algorithmes d’affectation restent opaques et, quand nos enfants voudraient « choisir » leur avenir, ils ont, pour la plupart, le sentiment d’« être choisis ». Le phénomène risque, d’ailleurs, de s’amplifier avec la future réforme des lycées : le choix des « spécialités » dès la classe de seconde pourrait, en effet, constituer une orientation précoce, vers les filières prestigieuses dans les « grands lycées » et des filières aux débouchés incertains ailleurs, pour caricaturer.
De plus, la complexité même de la procédure engendre bien des injustices : injustice entre les « initiés », qui disposent des bonnes informations ou des bons réseaux pour les obtenir, et ceux qui se dirigent à tâtons dans le maquis des propositions ; injustice entre ceux qui disposent d’un conseil personnalisé et ceux qui s’en remettent au hasard ; injustices sociales et territoriales aussi, entre ceux qui peuvent envisager un déménagement et ceux qui sont assignés à résidence.
Il faut espérer que l’Éducation nationale saura, dans les mois et les années qui viennent, mettre en place un processus plus clair et plus juste. Il lui faudra, pour cela, améliorer largement l’information des élèves et de leur famille, en leur présentant précisément les caractéristiques des différents parcours et les exigences qui leur sont liées…
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Auteur

© D.R.
Professeur des universités émérite en sciences de l’éducation, auteur d’une trentaine d’ouvrages, dont La Riposte. Pour en finir avec le miroir aux alouettes (Autrement, 2018), Comment aider nos enfants à réussir à l’école, dans leur vie, pour le monde (Bayard, 2015).
Site : meirieu.com
- Mis en ligne sur Cairn.info le 15/01/2019
- https://doi.org/10.3917/epar.630.0020

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