CAIRN.INFO : Matières à réflexion

1 L’une des grandes particularités de la théorie de Donald W. Winnicott (1896-1971), pédiatre, psychanalyste et découvreur des « objets transitionnels », tient au fait qu’il s’agit d’un système de pensée complexe, à l’intérieur duquel tous les éléments sont interdépendants. Quel que soit le bout par lequel vous attrapez les choses, il résonne toujours avec le reste : intéressez-vous au « faux self » et vous pourrez le lier à toute sa théorie du développement affectif primaire ; étudiez la « mère suffisamment bonne » et tout le processus d’illusion à la base des phénomènes transitionnels s’éclairera [1]. Il est bien difficile de prétendre aborder un élément de sa pensée sans que toute la « pelote » théorico-clinique se déroule devant soi.

2 Plus encore, ce que Winnicott produit comme théorie n’est pas sans lien avec l’homme qu’il était, avec son rapport à d’autres auteurs, ni même avec sa façon de se positionner dans le contexte institutionnel qui était le sien, à savoir la Société britannique de psychanalyse. D’une certaine façon, Winnicott nous propose une véritable Weltanschauung (« vision du monde », en allemand), au sens freudien du terme. Si l’on se donne la peine d’entendre ce qu’il nous enseigne – lui qui se refusait à faire école –, sa théorie est susceptible de bouleverser notre conception du rapport que le sujet entretient avec le monde extérieur. Parce qu’il s’agit bien de cela : les phénomènes transitionnels ne sont pas une petite chose anecdotique qui se cantonnerait à la relation que les bambins entretiennent avec une peluche ; les phénomènes transi-tionnels, dont l’objet transitionnel n’est qu’une figure particulière, et souvent première, sont ce qui soutient notre conviction d’exister de façon continue, de nous sentir localisés dans un corps et en lien avec le « non-moi », c’est-à-dire avec le monde extérieur. Et cette façon de concevoir ce rapport est complexe et paradoxale.

3 Avant de présenter succinctement sa proposition théorique, il est intéressant d’évoquer le contexte particulier au sein duquel Winnicott l’a énoncée.

La période des grandes « controverses »

4 La Société britannique de psychanalyse fut fondée en 1919 par Ernest Jones, premier biographe de Freud. Dans les années 1940, cette influente société connaît sa période de « controverses ». Une tension grandissante se mue en bataille entre deux grandes figures de la psychanalyse anglo-saxonne : Melanie Klein et Anna Freud. La guerre, ouvertement déclarée, divise profondément l’institution. Pour mesurer la férocité de leur opposition, il suffit de se référer à Marion Milner, psychanalyste contemporaine de ces dissensions, peintre et auteure d’un ouvrage magnifique sur la façon dont un sujet peut s’emparer du monde au travers d’une activité artistique [2]. Après avoir peint un tableau représentant deux poules se battant et s’arrachant littéralement des morceaux de chair, Marion Milner déclare : « I like to say it’s Anna Freud and Melanie Klein fighting over psychoanalysis [3]. » Ces déchirements ont raison de l’unité de la Société britannique de psychanalyse, qui se divise en trois groupes : les « annafreudiens », les « kleiniens » et le Middle Group, dit « groupe des Indépendants ». Au sein de ce troisième groupe se retrouvent des psychanalystes qui refusent de s’affilier exclusivement à Melanie Klein ou à Anna Freud, et souhaitent s’exprimer en leur nom propre. Ils préservent les concepts fondamentaux de la psychanalyse freudienne, valident un certain nombre de propositions, en particulier de Melanie Klein, mais se retrouvent largement autour de deux attitudes : une certaine créativité conceptuelle et une importante flexibilité de la méthode. Winnicott est l’une de leurs figures influentes. C’est un homme libre, qui place la créativité au cœur de sa « vision du monde » :

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« Ce qui s’est passé, voyez-vous, c’est qu’une controverse s’est élevée entre Melanie Klein et Anna Freud, et elle n’a pas encore été résolue. Mais pour moi, au cours de mes premières années, au stade de la formation, cela n’avait pas d’importance ; cela en a pris seulement maintenant, dans la mesure où la pensée libre s’en trouve entravée [4]. »

6 Mais sur quel sujet Melanie Klein et Anna Freud s’opposaient-elles ? Et pourquoi est-il si important de s’en souvenir pour comprendre les développements théoriques de Winnicott, en particulier celui qui concerne les concepts « transitionnels » ? Il s’agissait de répondre à la question suivante : « De l’objet interne (intrapsychique) ou de l’environnement (réalité extérieure), quel phénomène est premier ? » Pour Melanie Klein et ceux qui s’en réclament, l’objet interne prime. Autrement dit, du point de vue théorique et pratique, ce sont les processus psychiques qui, pour le sujet, façonnent la réalité extérieure. Celle-ci est secondaire dans la construction de l’objet intrapsychique. Pour Anna Freud, a contrario, la construction de la psyché est secondaire et tributaire des effets de l’environnement. Cette distinction peut sembler anecdotique. Elle a pourtant des conséquences majeures, notamment du point de vue de la pratique. Cliniquement, les kleiniens visent le déploiement des processus intrapsychiques, qui se laissent appréhender par le jeu ou par le dessin, par exemple, en séance avec des enfants : dispositifs qui mettent en scène l’idée selon laquelle la réalité extérieure est transformée par ce qui vient du dedans. Quant aux annafreudiens, ils préfèrent repérer ce qui, dans l’environnement du sujet, participe à la fragilisation des processus internes. Ils transforment alors ces éléments de la réalité extérieure, de sorte que les processus psychiques du sujet se modifient par adaptation. Ces derniers sont donc secondaires.

7 En refusant de s’affilier de façon exclusive à l’une ou à l’autre de ces conceptions, Winnicott affirme que la question de la primauté de l’objet interne ou de l’environnement n’a pas à être tranchée. Ce positionnement intermédiaire au sein de la Société britannique de psychanalyse se révèle en totale congruence avec les développements théoriques qu’il propose en termes de « phénomènes et objets transitionnels », d’« aire intermédiaire d’expérience », ou encore d’« aire d’illusion ». Il constitue même, en quelque sorte, un acte fondateur de sa théorie résolument paradoxale de notre rapport au monde. Une position théorique et clinique, donc, mais aussi institutionnelle : la création du Middle Group participera au sauvetage de la Société britannique de psychanalyse.

8 « Cet objet (ce doudou), l’as-tu conçu ou t’a-t-il été présenté du dehors ? » : cette question, affirme Winnicott, n’a pas à être posée à l’enfant, sinon l’objet perdrait purement et simplement sa fonction transitionnelle. De même, la question ayant opposé Melanie Klein et Anna Freud – « Qui, de l’objet interne ou de la réalité extérieure, est premier ? » – n’avait pas à l’être. À moins que la réponse n’ait été paradoxale : « Ni l’un ni l’autre, et les deux à la fois », aurait pu répondre Winnicott.

Une théorie de l’In between

9 « […] il n’y avait alors que les psychanalystes pour savoir que tout existait, sauf l’environ-nement [5]. »

10 Cette remarque ironique de Winnicott souligne ce qui, sans doute, le démarque le plus de la pensée kleinienne. En effet, le psychanalyste insiste sur la nécessaire prise en compte de l’environnement pour appréhender théoriquement et cliniquement les processus psychiques.

11 Winnicott théorise, de multiples façons, les effets de la réalité extérieure sur la construction et le développement de l’appareil psychique du sujet. Il va très loin en ce sens, et jusqu’à proclamer qu’« un bébé, ça n’existe pas [6] » ! C’est-à-dire que l’on ne peut l’observer sans, d’emblée, envisager son entremêlement indifférencié avec un environnement peuplé d’adultes qui prennent soin de lui, répondent à ses besoins et à ses attentes. Un bébé résulte nécessairement du maillage des relations de soins qui lui sont dispensés. Avec quelques collègues chercheurs et cliniciens, nous avons proposé que, par analogie, « un doudou, ça n’existe pas non plus [7] », pour des raisons fort similaires, que nous reprendrons dans un chapitre ultérieur [8]. Winnicott montre avec précision que des défaillances de cet environnement premier peuvent entraîner de graves difficultés dans le développement psychique de l’enfant. Pour le pédiatre et psychanalyste, le nourrisson et son environnement sont indifférenciés, et non différenciables. Prendre soin d’un bébé, c’est prendre soin de son environnement, et réciproquement.

12 Mais cela ne fait pas de Winnicott un anna-freudien pour autant. Le pédiatre s’appuie en effet très largement sur les enseignements de Melanie Klein, malgré quelques désaccords relatifs, notamment, à la place qu’ils accordent à la réalité extérieure. En fait, Winnicott propose une théorie de l’« entre-deux ». In between, disent les Anglo-Saxons – littéralement « dans l’entre » –, ce qui confère à cette notion une autre dimension. Comme le disait Wilfred Bion, psychanalyste contemporain de Winnicott, à propos de sa propre théorie : il s’agit moins de s’intéresser à un sujet qui investit un objet ou à cet objet, qu’à la nature et à la fonction de leur lien [9]. D’investiguer ce qui se perd, se joue, s’invente dans ce gap, cet « espace » qui s’ouvre entre le sujet et les objets du monde extérieur, fussent-ils d’autres sujets.

13 Contrairement à ce qu’ont pu croire, parfois, ses détracteurs – Jacques Lacan en tête –, Winnicott soutenait pleinement la thèse selon laquelle le sujet ne participe pas directement au monde, et réciproquement. Il demeure toujours un écart irréductible entre le moi et le non-moi que Lacan, à sa façon, n’a eu de cesse de démontrer. Mais Winnicott suggère, lui, que par-delà cet écart, les individus peuvent recourir à des processus qui relèvent de l’illusion, des processus transitionnels qui servent de pontage entre réalités intérieure et extérieure :

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« Je pense qu’il faut considérer comme allant de soi qu’émotionnellement il n’y a pas de contribution de l’individu à l’environnement ou de l’environnement à l’individu. L’individu ne communique qu’avec un monde qu’il a créé, et les gens de l’environnement ne communiquent avec l’individu que pour autant qu’ils peuvent le créer. Cependant, dans l’état de santé, il y a l’illusion d’un contact, et c’est à cela qu’on doit les temps forts de la vie [10]… »

15 Winnicott indique que cette possibilité de se lier à la réalité extérieure au moyen des processus d’illusion (ou transitionnels) se manifeste à « l’état de santé ». Cela suggère que cette capacité à faire usage de ces processus n’est pas garantie [11], et qu’elle peut être l’objet de perturbations ultérieures, notamment en cas de traumatisme [12].

Aire intermédiaire, transitionnelle et d’illusion

16 Le contexte étant défini, l’objet circonscrit, le temps est venu de définir cette notion, en apparence si simple et cependant très complexe, dans toute son épaisseur, qu’est l’aire transitionnelle.

17 Avant cela, il est utile de rappeler la façon dont Winnicott envisage les premiers moments de l’existence. Pour le psychanalyste, la naissance du bébé ne signe aucunement, sur le plan psychique, la séparation d’avec la mère. Bien au contraire, il s’agit pour elle de préserver l’enfant jusqu’à ce qu’il se heurte au principe de réalité – cette « sale histoire », pour reprendre ses termes –, autrement dit à ce qui de la réalité extérieure nous échappe, ce sur quoi nous n’avons pas de prise et ne cessons de buter. Les premiers temps, l’enfant et la mère ne font qu’un, du point de vue de l’enfant, bien sûr, mais aussi, pour une large part, du point de vue de sa mère, qui se montre souvent toute préoccupée par son nouveau-né. Précisons avec Winnicott que, lorsque nous évoquons la mère, nous entendons « le monde entourant l’enfant, dans sa globalité » : la « mère-environnement », comme l’écrit le psychanalyste. Cette non-séparation, cette indifférenciation moi/non-moi, se situe en termes de développement en amont de la capacité à se lier à des objets extérieurs. En effet, pour qu’un lien soit possible entre deux éléments, encore faut-il qu’ils soient distincts ; pour qu’un pont puisse relier deux berges, encore faut-il qu’elles soient séparées. Cela permet déjà de comprendre un point essentiel de la fonction de l’« aire intermédiaire » : lier, c’est à la fois réunir et séparer, mettre en rapport et différencier.

18 Pour que cette séparation moi/non-moi ne soit pas trop brutale, la mère « suffisamment bonne [13] », mais aussi « ordinairement dévouée », comme l’écrit Winnicott, n’a de cesse de s’ajuster aux attentes et aux besoins de son enfant [14]. Et elle le fait d’une telle façon qu’elle entretient l’« illusion primaire d’omnipotence » : l’illusion que l’enfant et le monde ne font qu’un. Heureusement, l’ajustement parfait est impossible et, petit à petit, cette première illusion entretenue par la mère (et/ou par toute personne exerçant une fonction de soin et d’attention à l’égard du bébé) se dissipe, permettant à l’enfant de faire l’expérience de la désillusion et, par là, du principe de réalité et de sa non-omnipotence. Cette désillusion progressive se nourrit de toutes petites choses : l’enfant a faim et on lui donne sa tétine, on le nourrit alors qu’il souffre de coliques, etc. Ces petits « ratages » de la rencontre entre la « mère-environnement » et le bébé le séparent peu à peu de la réalité extérieure, seule manière de voir advenir ses capacités de lien. D’une certaine façon, ce n’est pas l’enfant qui vient au monde, mais le monde qui vient progressivement à lui, grâce aux dispositions et aux imperfections de la « mère ». Winnicott ajoute même qu’une adaptation totale ou exacte aux attentes du bébé « ressortit à la magie et [que] l’objet qui se comporte d’une façon parfaite ne vaut pas mieux qu’une hallucination [15] ».

19 La désillusion qui vient d’être évoquée produit donc, psychiquement, une différenciation entre deux réalités : l’une, intérieure, qui renvoie à l’ensemble des processus psychiques et cognitifs de l’enfant, et l’autre, extérieure, qui comprend tout ce qui, du point de vue de l’individu, est non-moi. C’est alors que Winnicott introduit un troisième terme :

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« Dans la vie de tout être humain, il existe une troisième partie que nous ne pouvons ignorer, c’est l’aire intermédiaire d’expérience à laquelle contribuent simultanément la réalité intérieure et la vie extérieure. Cette aire n’est pas contestée, car on ne lui demande rien d’autre, sinon d’exister en tant que lieu de repos pour l’individu engagé dans cette tâche humaine interminable, qui consiste à maintenir, à la fois séparées et reliées l’une à l’autre, réalité intérieure et réalité extérieure [16]. »

21 Autrement dit, tout individu « en bonne santé psychique » se doit de maintenir distinctes réalité intérieure et réalité extérieure, pour se sentir être soi de façon unifiée et localisée dans un corps. Mais le risque, alors, est de se retrouver coupé du monde, isolé, hors du lien social, et soumis à une réalité écrasante du monde. Il faut donc, en même temps, parvenir à lier l’une à l’autre réalités intérieure et extérieure. Telle est la double fonction de l’« aire intermédiaire d’expérience », que Winnicott nomme également « aire transitionnelle », ou encore « aire d’illusion », en fonction du point sur lequel il désire insister.

22 Cette aire, qui est avant tout un processus, permet qu’en certaines circonstances soit suspendue la question déjà largement évoquée : « Cette chose [l’objet devenu transitionnel] vient-elle du dedans ou du dehors ? » Pour comprendre cette question, il suffit de se référer au pronom « nous ». Lorsque je dis « nous », de qui s’agit-il ? De moi ? De l’autre ? La réponse ne peut être que paradoxale : « Ni tout à fait de moi, ni tout à fait de l’autre et, en même temps, des deux à la fois. » Lorsque j’aime une personne avec laquelle je forme un couple, je projette sur elle un tas de choses personnelles qui relèvent de mes fantasmes, de mon désir idéalisant ; en un sens, c’est de moi que je tombe amoureux à travers elle. Et, en même temps, pour que le lien existe, encore faut-il qu’elle soit susceptible d’endosser ces projections subjectives. Telle est l’illusion au cœur de tout lien intersubjectif [17]. Si j’évoque brièvement cette question du lien amoureux, c’est pour faire entendre au lecteur que ces processus transitionnels, qui se déploient de façon inédite très tôt dans le développement du petit humain, ne s’arrêtent jamais. Tout au long de notre vie, ils nous permettent de mettre en lien notre monde intérieur et des éléments de notre environnement, y compris d’autres personnes.

Surgit alors un objet dans le monde des objets

23 Au sein de cette aire surgit alors, parfois, un objet particulier, qui sert de support privilégié aux premières expériences transitionnelles de l’enfant. Il vient matérialiser cet écart irrépressible entre réalités interne et externe, mais aussi leur lien possible. Cet objet, c’est évidemment le « doudou » de l’enfant, qui est souvent, aujourd’hui, une peluche placée dans son environnement immédiat. Cet objet, l’enfant le trouve en même temps qu’il le crée, en lui attribuant des caractéristiques qu’il ne possède pas réellement. Et cet objet « trouvé-créé » devient irremplaçable, car investi de façon privilégiée par l’enfant, mais aussi par les adultes alentour. Il accompagne l’enfant dans les moments de séparations et de retrouvailles, à chaque fois que sont menacées sa continuité d’existence et la persistance de son lien aux adultes significatifs pour lui [18].

24 Comme je l’ai déjà évoqué, ces processus transitionnels se mettent en branle et continuent d’agir tout au long de la vie. Si le doudou de l’enfant, « première possession non-moi », est voué à être « relégué dans les limbes [19] » – et non pas abandonné ni jeté –, les processus dont il a été le support ne cessent d’être mobilisables, y compris à l’âge adulte.

25 L’un des enjeux de cet ouvrage est de nous faire entendre à quel point cette question de l’objet transitionnel nous concerne aujourd’hui. D’abord, parce que nous vivons dans un monde envahi par les objets, en particulier connectés, supposés nous garantir que nous sommes en lien de façon continue avec les autres. Ensuite, parce que ces liens sont particulièrement fragilisés dans notre société contemporaine et rendent le recours à ces objets, investis sur le mode de l’illusion, plus pressant que jamais.

Notes

  • [1]
    C. Janssen, L’illusion au cœur du lien. De l’objet transi- tionnel à la construction du couple, Louvain-la-Neuve, Academia, 2013.
  • [2]
    M. Milner, On Not Being Able to Paint, Abingdon, Routledge, 2010.
  • [3]
    « Il me plaît de penser qu’il s’agit là d’Anna Freud et Melanie Klein en train de se battre à propos de la psychanalyse » ; dans D.A. Luepnitz, « Thinking in the space between Winnicott and Lacan », International Journal of Psychoanalysis, n° 90, 2009, p. 957.
  • [4]
    D.W. Winnicott, « Les visées du traitement psychanalytique », dans Processus de maturation chez l’enfant, Paris, Payot, 1974, p. 140.
  • [5]
    D.W. Winnicott, « Sur D.W.W. par D.W.W. », dans La crainte de l’effondrement et autres situations cliniques, Paris, Gallimard, 2000.
  • [6]
    D.W. Winnicott, « The fate of the transitional object », dans C. Winnicott, R. Shepherd, M. Davis (sous la direction de), Psychoanalytic Explorations. D.W. Winnicott, Cambridge, Harvard University Press, 1992, p. 53-58.
  • [7]
    J.-L. Brackelaire, A.-C. Frankard, C. Janssen, S. Tortolano (sous la direction de), Objet transitionnel et objet-lien. Regards croisés, Louvain-la-Neuve, Academia, 2011.
  • [8]
    Voir le chapitre « L’objet transitionnel dans un contexte de fragilisation des liens », p. 53-70.
  • [9]
    W.R. Bion, « Attaque contre la liaison », cité par A. Green, « Repérage originaire et transformations du lien de Freud à Winnicott », Revue française de psychanalyse, vol. 70, n° 5, 2006, p. 1289-1306.
  • [10]
    D.W. Winnicott, Lettres vives, Paris, Gallimard, 1989, p. 80.
  • [11]
    C. Janssen, « Transmission psychique des capacités d’illusion », Cahiers de psychologie clinique, n° 43, 2014, p. 97-116.
  • [12]
    C. Janssen, « Le traumatisme : une défaillance temporaire de la capacité à jouer », Revue francophone du stress et du trauma, vol. 8, n° 1, 2008, p. 13-20.
  • [13]
    La « mère suffisamment bonne », pour Winnicott, est celle qui est capable de s’adapter aux besoins et attentes du bébé, ni plus ni moins. Une mère qui s’adapterait parfaitement, et en toutes circonstances, aux attentes de son bébé ne lui permettrait pas non plus de faire l’expérience d’un rapport apaisé à la réalité extérieure. Pour Winnicott, les mères ont le plus souvent cette capacité sans avoir à y penser. Celles qui ne l’auraient pas ne sont pas à blâmer : la plupart du temps, ce sont des personnes en grande souffrance psychique.
  • [14]
    D.W. Winnicott, La mère suffisamment bonne, Paris, Payot, 2006.
  • [15]
    D.W. Winnicott, « Objets transitionnels et phénomènes transitionnels », dans De la pédiatrie à la psychanalyse, Paris, Payot, 1969, p. 169-186.
  • [16]
    D.W. Winnicott, Jeu et réalité, Paris, Gallimard, 2002, p. 30.
  • [17]
    C. Janssen, L’illusion au cœur du lien, op. cit.
  • [18]
    C. Janssen, dans J.-L. Brackelaire et coll., Objet transitionnel et objet-lien, op. cit. Lire, à ce sujet également, le chapitre « L’objet transitionnel dans un contexte de fragilisation des liens », p. 53-70.
  • [19]
    D.W. Winnicott, « Objets transitionnels et phénomènes transitionnels », op. cit., p. 173.
Christophe Janssen
Christophe Janssen, docteur en psychologie, chercheur et maître de conférences invité de l’École de crimino-logie de l’université catholique de Louvain (ucl, Belgique). Il est également clinicien d’orientation psychanalytique, coresponsable du Département clinique adulte du Centre Chapelle-aux-Champs (Bruxelles), enseignant de la formation aux cliniques du couple (Centre Chapelle-aux-Champs, Bruxelles), à l’art-thérapie (centre Rhapsodie, Bruxelles) et en médiation familiale (ucl). Auteur de plusieurs articles, il a notamment codirigé l’ouvrage Objet transitionnel et objet-lien. Regards croisés (Academia, 2011) avec J.-L. Brackelaire, A.-C. Frankard et S. Tortolano ; il est aussi l’auteur de L’illusion au cœur du lien. De l’objet transi-tionnel à la construction du couple (Academia, 2013).
Mis en ligne sur Cairn.info le 16/12/2016
https://doi.org/10.3917/epar.s621.0013
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