1Depuis quatre ans, l’EPE 77 Sud, qui fait partie de la plate-forme de suivi et d’appui aux décrocheurs (Psad [1]) d’Île-de-France, mène des actions dans le cadre d’une convention annuelle avec la Mission de lutte contre le décrochage scolaire (MLDS). Ses objectifs ? Accueillir en petits groupes des parents d’élèves préoccupés par la question, leur proposer un lieu d’écoute et d’échanges, les soutenir, leur redonner confiance. Il ne s’agit pas, ici, d’apporter des solutions directes aux enfants.

2De septembre 2012 à juin 2016, 16 temps d’échange et 7 soirées des parents ont été organisés au Pôle famille de Veneux-les-Sablons sur ce thème. Une centaine de parents y ont participé, les temps d’échange accueillant des groupes de 5 à 7 parents et les soirées réunissant des groupes plus importants (jusqu’à 20 personnes). Ils étaient animés par Catherine Ruellan, psychiatre et membre du CA, Marie-Aude Iochem et Sophie Lamy, accompagnantes à la parentalité.

3Le bilan de ces rencontres montre le profil très varié de ces parents, qui recherchaient autant des informations que des échanges. Leurs enfants étaient soient déjà en situation de décrochage, soit en passe de l’être. À noter que l’inquiétude se fait jour dès le CM1… Les parents de décrocheurs avérés sont des parents de lycéens, surtout d’élèves de première. Ils évoquent des difficultés de communication avec leurs adolescents et, d’une manière générale, leur impuissance à trouver des solutions fonctionnelles. De même que la complexité des relations avec les acteurs de l’Éducation nationale (impression d’être jugés, absence de solutions concrètes), qui les épuise. Tous disent avoir besoin de tels espaces de parole et de soutien pour pouvoir rester mobilisés et soutenants pour leurs enfants. Les alternatives à l’Éducation nationale, Maisons familiales et rurales (MFR), notamment, semblent méconnues.

4Les problématiques des jeunes sont variées : intérêt restreint pour l’école en général ou pour certaines matières, démotivation, difficultés relationnelles avec leurs camarades, voire harcèlement, contexte familial difficile, haut potentiel intellectuel ou absence de projet professionnel.

5Les participants ont beaucoup apprécié ces temps d’échange et ces soirées des parents, notamment le fait de pouvoir parler entre eux et se soutenir. « L’école n’est pas adaptée à tous les enfants », estiment-ils, et, « face au décrochage scolaire, il faut se faire aider ».

6Forte de ce succès et face aux besoins, l’EPE 77 Sud renouvelle l’expérience cette année. Elle a signé une nouvelle convention avec la MLDS pour trois soirées des parents intitulées « Le décrochage scolaire, parlons-en ! ». Elles auront lieu le 25 novembre 2016, le 3 février et le 28 avril 2017, toujours au Pôle famille de Veneux-les-Sablons.