CAIRN.INFO : Matières à réflexion

1Pourquoi certains jeunes désinvestissent-ils l’école au point de la quitter précocement ? Si chaque « décrocheur » raconte une histoire qui lui est propre, des facteurs récurrents de démotivation méritent cependant notre attention.

2Ils commencent par sécher un cours, puis s’absentent une demi-journée, puis une journée entière. Au fil des semaines, ils viennent de moins en moins souvent à l’école et finissent, pour certains d’entre eux, par la déserter complètement. Eux, ce sont les « décrocheurs » : 110 000 élèves quittent chaque année le système scolaire sans diplôme de fin d’études secondaires (CAP ou baccalauréat) [1]. Comment en sont-ils arrivés à tourner le dos à cette institution dont la société tout entière leur répète qu’elle est la clé de leur avenir, la condition de leur future insertion professionnelle ? « Cette catégorie d’élèves regroupe des parcours extrêmement divers et hétérogènes », insiste Pierre-Yves Bernard [2], enseignant-chercheur à l’université de Nantes (44) et au Cren [3]. « De multiples causes peuvent amener un jeune à quitter précocement l’école. Et, surtout, plusieurs peuvent s’entremêler », ajoute Nicole Catheline, pédopsychiatre, spécialiste des questions scolaires [4]. Et cela concerne tous les milieux. « Les élèves des milieux populaires sont majoritairement concernés : pas parce qu’ils apprennent moins bien que les autres, mais parce qu’ils cumulent les difficultés, tant au niveau socio-économique que familial, scolaire ou personnel. Mais de nombreux élèves décrochent aussi dans les milieux favorisés[5] », souligne Catherine Blaya [6], professeure en sciences de l’éducation à l’université de Nice Sophia Antipolis (06), chercheuse au Capef [7].

Quand l’ennui pèse

3La première cause de démotivation invoquée par les élèves eux-mêmes – qu’ils soient ou non décrocheurs, d’ailleurs –, c’est l’ennui. « Beaucoup d’élèves s’ennuient à l’école, c’est une réalité et elle n’a rien d’étonnant ! Alors que tout dans notre société incite les enfants à se montrer actifs – ils manipulent Internet, vont sur les réseaux sociaux, sont régulièrement sollicités par leurs parents pour donner leur avis –, l’école continue de leur imposer des cours magistraux, qui les laissent passifs. La manière d’enseigner en France n’a pas évolué alors que les élèves, eux, ont fondamentalement changé. Ce décalage, qui s’accentue, peut en décourager certains », note Nicole Catheline.

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© Aude Picault

4Mais l’ennui à l’école – que l’immense majorité des élèves, toutes générations confondues, a connu à un moment ou un autre de sa vie scolaire ! – ne conduit au décrochage que s’il perdure, devient massif et envahissant. « L’élève qui perd de vue le sens de ses études peut ne plus supporter cette part d’ennui inhérente à toute expérience scolaire. Il ne comprend plus ce qu’il fait là, ne voit pas en quoi l’école peut le préparer à un avenir épanouissant, il la juge inutile », décrit Joël Zaffran [8], sociologue spécialiste des questions d’éducation, professeur à l’université de Bordeaux. Cela arrive parfois aux enfants précoces, qui comprennent plus vite que les autres élèves et, surtout, ont des centres d’intérêt particuliers, qu’ils ne retrouvent pas en classe. « D’autres jeunes peuvent avoir l’impression que les choses essentielles se passent ailleurs, dans la musique, le sport, ou même dans le monde du travail. Ils sont de plus en plus nombreux à croire que l’école ne sert à rien pour trouver un emploi, qu’y rester est, en quelque sorte, une perte de temps », explique Pierre-Yves Bernard. Quand un élève se retrouve orienté dans une filière ne correspondant en rien à ses aspirations initiales, le sens fait défaut aussi, et l’ennui devient chronique.

Pourquoi plus de garçons que de filles ?

16 % des garçons sortent du système scolaire sans diplôme de fin d’études secondaires contre 11% seule ment des filles, selon les statistiques de l’Éducation nationale [1]. Les hypothèses ne manquent pas pour expliquer cet écart. D’abord, la moindre réussite scolaire des garçons. Ensuite, le fait qu’ils envisagent plus facilement de quitter l’école. Le rebelle s’opposant à l’institution scolaire est considéré comme une figure de la virilité, culturellement plus légitime. C’est encore plus vrai dans les milieux populaires où, parallèlement, les mères transmettent à leurs filles l’idée que leur émancipation passera par l’école : « Travaille en classe, ma fille, et tu auras une meilleure vie que la mienne ! » leur disent-elles en substance.
L’inconscient a également son mot à dire. En effet, la passivité imposée par l’école peut mettre les garçons mal à l’aise. Inconsciemment, elle les renvoie à une position psychique homosexuelle insupportable pour certains. Par ailleurs, la féminisation massive du corps enseignant n’offre pas aux garçons de modèle identificatoire masculin. Dans certaines cultures, qui ont du mal à reconnaître de l’autorité aux femmes, cela peut poser problème.
I.G.

L’effet « casier scolaire »

5De nombreuses recherches montrent que la majorité des jeunes décrocheurs a connu des difficultés scolaires précoces, dès l’école primaire [9]. « Pour certains élèves, le parcours scolaire commence mal, d’emblée. Les raisons sont multiples : ils ont du mal à apprendre à lire, ils ne comprennent pas les consignes, parce que les normes culturelles de l’école sont très différentes de celles de leur famille, etc. Dès le départ, leurs résultats ne sont pas à la hauteur : comme le disent certains chercheurs, ils sont condamnés à vivre avec un “casier scolaire” ! Puis, tout au long de leur scolarité, ils subissent des situations d’échec et de souffrance, jusqu’au moment où la situation devient insupportable pour eux, où la résilience s’avère très difficile », analyse Catherine Blaya. S’en aller plutôt que souffrir ad vitam aeternam.

6L’école fait rarement preuve de bienveillance à leur égard : un facteur aggravant pour ces élèves en difficulté. « À la différence de ce qui se passe dans les pays anglo-saxons et ceux du nord de l’Europe, l’école française a tendance à se focaliser sur ce qui dysfonctionne chez eux, plutôt que de les encourager et de valoriser leurs potentialités », observe la spécialiste. Le « mauvais » élève est constamment renvoyé à ses notes médiocres, accusé de ne pas assez travailler, d’être paresseux, ce qui abîme gravement son estime de soi. « Cette pédagogie par l’humiliation et la culpabilisation, propre à la France, est, à mon avis, une scorie de l’enseignement confessionnel catholique. On l’oublie parfois, mais Jules Ferry a reproduit au sein de l’école républicaine les méthodes d’enseignement des jésuites ! » remarque Nicole Catheline.

Un égalitarisme de façade

7Une même école pour tous afin de donner à chacun les mêmes chances de réussite : c’est sur ce projet égalitariste que se fonde l’école française… pourtant l’une des plus inégalitaires d’Europe ! L’évaluation internationale Pisa [10] – dont la prochaine édition arrive en décembre – vient le rappeler tous les trois ans : les résultats des élèves issus des milieux défavorisés régressent, ceux des élèves des milieux favorisés s’améliorent. Le fossé se creuse. Un constat confirmé par le récent rapport du Conseil national d’évaluation du système scolaire, qui montre comment le système éducatif français aggrave les inégalités sociales [11].

8L’école française peine aussi, de manière générale, à prendre en compte les élèves « différents ». Ceux qui ont du mal à rester assis et à écouter sans bouger, ou dont la compréhension passe plus par l’expérimentation que par l’intelligence verbale, ceux qui sont intellectuellement précoces, ou qui souffrent d’un trouble des apprentissages de type « dys » [12]. « Face à un enfant qui ne s’accroche pas aux savoirs, beaucoup d’enseignants évoquent une immaturité ou des problèmes familiaux sans chercher plus loin, sans explorer, par exemple, la piste des troubles instrumentaux[13]. Une façon de se dédouaner, de se persuader que la cause est extérieure et que l’école n’y peut rien », décrypte Nicole Catheline.

9Il n’est pas question, ici, de jeter la pierre aux enseignants. Compte tenu des effectifs pléthoriques et de la contrainte des programmes à boucler, il est compliqué pour eux d’individualiser leur pédagogie, d’aider de manière efficace les élèves les plus en difficulté. Par ailleurs, nombre d’entre eux sont également en souffrance. « Un enseignant est recruté sur la base de ses compétences académiques dans une discipline. Dès lors, il est forcément malmené puisqu’il s’adresse non à des spécialistes de sa discipline, mais à des adolescents plus ou moins concernés, à un âge où ils sont en pleine mutation ! explique Pierre-Yves Bernard. Certains enseignants peuvent en nourrir une certaine amertume et développer une forme de désinvestissement professionnel. » Confronté à des professeurs démotivés et en retrait, le jeune que les apprentissages ennuient peut finir par décrocher.

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© Aude Picault

Une pression parfois insupportable

10Très tôt, les élèves comprennent que la sélection règne en maître sur l’école et que certains d’entre eux en feront les frais. À quoi bon demeurer au sein d’un système qui, tôt ou tard, les éjectera ou les orientera vers une voie qu’ils n’ont pas choisie ? Mais la pression exercée sur eux, en particulier par l’entremise des notes, n’incombe pas à la seule institution scolaire. Les familles participent elles aussi à ce jeu. « La plupart des parents considérent le diplôme scolaire comme un titre de noblesse et poussent leur enfant à réussir à tout prix, quitte à ne pas entendre ses désirs, ni voir ses potentialités. Certains parents de milieux favorisés, qui maîtrisent bien les codes de l’institution et sont donc aptes à choisir la bonne option, la bonne filière et le bon établissement, construisent un projet d’excellence pour leur enfant. Si celui-ci ne se sent pas les épaules assez larges pour le porter, il peut décider de déserter l’école plutôt que d’échouer ou de décevoir », énonce Joël Zaffran. « Quand un enfant vit dans un quotidien “surpédagogisé”, avec des parents transformés en coaches scolaires, des cours particuliers plusieurs fois par semaine et des stages durant les vacances, il arrive qu’il décompense et envoie tout balader », poursuit Catherine Blaya.

11Lorsque la pression parentale est poussée à son comble, elle peut aussi créer un blocage psychologique chez un jeune. « L’enfant se retrouve névrotiquement coincé. D’un côté, il ne peut se soumettr e au choix parental, ce qui serait intolérable du point de vue de la construction de son autonomie psychique. De l’autre, il n’ose pas entrer en conflit avec ses parents, ni décevoir leurs attentes, décrypte Nicole Catheline. Une telle situation peut le conduire à mettre en place une inhibition majeure de sa pensée : il gèle toute réflexion plutôt que d’affronter ce choix cornélien. Et, ne parvenant plus à penser, il se retrouve très vite en difficulté à l’école. » De là à décrocher, il n’y a qu’un pas.

Qu’est-ce que la phobie scolaire ?

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© D.R.
3 questions à Jean-Philippe Raynaud, psychiatre pour enfants et adolescents au CHU de Toulouse[1].
Comment distinguer l’enfant qui souffre d’une phobie scolaire de celui qui décroche pour d’autres raisons ?
Dans la phobie, appelée aussi refus scolaire anxieux, il existe une dimension anxieuse très importante, avec des signes psychologiques et physiques précis. Un état de panique au moment de se rendre à l’école, une accélération des rythmes cardiaque et respiratoire, une rougeur ou une pâleur exacerbée, des maux de ventre, etc. On observe rarement ces signes chez les « simples » décrocheurs qui, eux, fonctionnent plutôt sur le mode du découragement, de la perte d’estime de soi, voire de la dépression.
Les causes de la phobie sont-elles différentes de celles du décrochage scolaire classique ?
Dans le décrochage scolaire, on trouve souvent une peur de ne pas être à la hauteur, une angoisse de performance. Dans le refus scolaire anxieux, les causes sont plutôt liées à des angoisses névrotiques : angoisse de séparation ou anxiété sociale. L’enfant souffre d’angoisse de séparation quand il a du mal à s’éloigner de ses parents, en particulier de sa mère. Attention, je ne dis pas que les mères sont coupables de cette situation ! L’attachement s’est construit ainsi, et il s’agit de l’interroger quand il devient souffrance. Quant à l’anxiété sociale, c’est la peur d’être confronté au groupe et au regard des autres, pairs ou adultes.
Quelle prise en charge préconisez-vous en cas de phobie ?
La phobie scolaire est une urgence thérapeutique ! Plus le temps passe sans que l’enfant soit pris en charge, plus le problème s’enkyste. L’essentiel est que les parents et leur jeune ne restent pas isolés, qu’ils trouvent un thérapeute leur inspirant confiance. Peu importe qu’il soit psychologue, psychiatre, psychanalyste, adepte des thérapies cognitives comportementales (TCC), thérapeute familial ou de groupe ! Toutes les approches peuvent s’avérer intéressantes pour dénouer les névroses dans lequel l’enfant est enfermé. Il est également primordial de faire preuve de constance et de poursuivre la thérapie sur le long terme, car un refus scolaire anxieux ne se guérit pas du jour au lendemain.
I. G.

Un climat hostile

12Parfois aussi, l’école représente pour les jeunes un lieu dangereux qu’ils préfèrent fuir. Notamment quand ils sont victimes de violences, de racket ou de harcèlement. « Environ 10 % des élèves se font harceler, et la recherche établit clairement le lien entre le fait d’être victime en milieu scolaire et le risque de décrocher, décrit Catherine Blaya. Leur malaise se traduit, dans un premier temps, par des difficultés de concentration, une baisse des résultats scolaires, un absentéisme de plus en plus fréquent, jusqu’au décrochage pour certains. » Sans être la cible de violences particulières, certains enfants développent un rejet de l’école, vécue comme inamicale et excluante. « Ils adhèrent complètement aux études, s’investissent dans les savoirs mais, faute d’être intégrés par leurs pairs, souffrent d’un isolement terrible, éclaire Joël Zaffran. Rejetés par les autres, ils connaissent alors une forme d’ennui, social cette fois-ci, qui les pousse à fuir cet endroit hostile. »

13Le phénomène d’imitation peut, lui aussi, jouer un rôle dans un processus de décrochage. « Un enfant qui cumule déjà un certain nombre de facteurs de risque, du fait de ses origines sociales, par exemple, aura plus facilement tendance à décrocher dans un établissement où de nombreux élèves le font aussi »,remarque Pierre-Yves Bernard. Des effets pervers de l’exemple…

Un psychisme fragile

14La vie psychique d’un enfant et, a fortiori, celle d’un adolescent, peut s’avérer très chaotique et perturber son investissement scolaire. Les recherches montrent que les jeunes issus de familles monoparentales ou de familles recomposées sont plus exposés que les autres au risque de décrochage, par exemple. Ces familles ne sont pas moins aptes à s’occuper de leurs enfants, mais elles créent, parfois, des problématiques particulières. « Lors d’une recomposition familiale, un enfant peut se sentir délaissé et chercher à attirer l’attention sur lui. S’il a repéré que l’école constitue une valeur forte pour ses parents, il va frapper sur ce terrain-là », décode Nicole Catheline. Face à un parent en grande souffrance du fait d’une séparation, un enfant peut aussi avoir tendance à se « parentifier ». « Il se donne pour mission de soutenir son père ou sa mère qui va mal, parfois jusqu’à prendre en charge ses frères et sœurs. Une tâche qui occupe tout son temps et toutes ses pensées et n’est guère compatible avec la réussite scolaire », note Catherine Blaya. Pour d’autres enfants, la désertion de l’école s’apparente quasiment à de l’autocensure, à une forme d’autosabotage inconscient. « Certains jeunes issus de l’immigration s’imposent inconsciemment un “plafond de verre” qui les bloque dans leur progression, pour ne pas dépasser socialement leurs parents s’ils n’ont pas fait d’études, et ne pas trahir leurs origines », observe la chercheuse. Enfin, la dépression est une cause majeure de décrochage. « Le travail psychique qu’un adolescent doit nécessairement mener, qui passe par la séparation d’avec les parents et l’investissement de nouveaux objets d’amour, s’accompagne souvent de moments de dépressivité, allant pour certains jusqu’à une vraie dépression. Et comme l’adolescent veut se débrouiller seul pour faire face à son mal-être et ne surtout pas demander l’aide des adultes, il adopte des conduites autothérapeutiques pour calmer sa souffrance (consommation d’alcool, de cannabis et autres drogues). Des conduites qui, évidemment, l’éloignent des études et de l’école », poursuit Nicole Catheline. Cet adolescent-là, comme tous ceux qui décrochent tardivement dans leur parcours, sans difficultés scolaires enracinées depuis l’enfance, aura plus de chances que d’autres de raccrocher et de renouer avec l’école, une fois passée la tempête sous son crâne…

Notes

  • [1]
    Ministère de l’Éducation nationale, Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance, septembre 2016.
  • [2]
    Auteur de Le Décrochage scolaire, (éd. PUF, coll. « Que sais-je ? », 2015).
  • [3]
    Centre de recherche en éducation de Nantes.
  • [4]
    Auteure de Souffrances à l’école. Les repérer, les soulager, les prévenir, (éd. Albin Michel, 2016). Lire aussi p. 40.
  • [5]
    Lire p. 52.
  • [6]
    Auteure de Décrochages scolaires. L’école en difficulté (éd. De Boeck, 2010).
  • [7]
    Centre d’analyse des processus en éducation et formation.
  • [8]
    Codirecteur de Le Décrochage scolaire. Enjeux, acteurs et politiques de lutte contre la déscolarisation (éd. Presses universitaires de Rennes, 2014).
  • [9]
    Lire p. 54.
  • [10]
    Le Programme international pour le suivi des acquis des élèves publié par l’OCDE évalue les compétences des élèves de 15 ans dans 65 pays du monde.
  • [11]
    « Inégalités sociales et migratoires, comment l’école amplifie-t-elle les inégalités ? » (Cnesco, septembre 2016).
  • [12]
    Dyslexie, dyspraxie, dyscalculie, dysorthographie, etc.
  • [13]
    L’expression recouvre différents types de troubles des apprentissages.

À lire

  • Souffrances à l’école. Les repérer, les soulager, les prévenir, de Nicole Catheline (Albin Michel, 2016).
  • Le Décrochage scolaire, de Pierre-Yves Bernard (éd. PUF, coll. « Que sais-je ? », 2015).
  • Décrochages scolaires. L’école en difficulté, Catherine Blaya, préface de Laurier Fortin, éd. de Bock, 2016.
Isabelle Gravillon
Mis en ligne sur Cairn.info le 19/11/2016
https://doi.org/10.3917/epar.621.0031
Pour citer cet article
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