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Chérif Cissé est né le 9 mars 1964 à Nioro-du-Sahel au Mali et nous a quittés le 26 juillet 2021. Sa mort, dans un hôpital parisien, attriste toute la communauté qu’il a servie, comme interprète de talent, recherché, érudit et profondément humain. Je l’ai rencontré en 1992 dans le cadre de la consultation transculturelle et, depuis, je n’ai cessé d’apprendre de lui. D’abord le bambara pour lequel il a été mon professeur pendant plusieurs années, mais surtout il m’a appris la subtilité de la traduction en situation clinique, l’importance de la médiation dans ces situations de souffrance psychique, la complexité du lien que les patients et les familles entretiennent avec les représentations culturelles de leurs univers familiaux et comment ces manières de penser et de faire se transforment en exil.
Chérif, nous avons déjà le blues de toi et, comme dirait Dany Laferrière, L’exil vaut le voyage (Grasset, 2020), tu l’as démontré. Merci et que ton dernier exil soit léger. Cette interview sera un modeste hommage à tout ce que tu nous as apporté.Marie Rose Moro
Paris, le 27 juillet 2021L’autre : Tu es traducteur, anthropologue, interprète, médiateur et plein d’autres choses encore que nous allons découvrir. Est-ce que tu peux nous raconter où tu es né, d’où vient ta famille et comment s’est fait ton chemin à partir du Mali ?Chérif Cissé (CC) : Je suis né au Mali dans la région de Kayes, plus précisément à Nioro-du-Sahel, le 9 mars 1964. Je suis soninké par ma mère, je suis diakhanké par mon père…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 24/03/2022
- https://doi.org/10.3917/lautr.066.0274

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