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L’écoute des cliniciens est parfois confrontée à des situations qui mettent en défaut leur engagement et leurs idées de ce qu’ils pensent être juste. La question des limites personnelles comme la capacité à l’empathie, mais aussi professionnelles et institutionnelles, se pose alors. Et lorsque cette écoute est confrontée à des traumas d’une extrême violence dans la mesure ou le(s) sujet(s) a (ont) participe à la transgression de tabous, et/ou à des actes et/ou des paroles qui ont attaque les fondements mêmes de l’humanité, le socle sur lequel le clinicien s’appuie habituellement vacille, le renvoie à des interrogations existentielles, au point de remettre en question sa position de clinicien et d’Etre Humain. Si son orientation professionnelle est assumée, même si elle est complexe, face à la douleur extrême de la victime, qu’advient-t-il lorsqu’une victime que nous accompagnons a elle-même perpétré des actes qui vont à l’encontre de nos valeurs ? Lorsque celui qui était victime fût aussi bourreau ? L’écoute et/ou le suivi psychothérapeute continuent-t-ils de la même façon ? Et d’ailleurs est-ce possible ?
Comment faire face à cette violence transgressive et nous en défendre pour reprendre pied dans l’exercice de la psychothérapie ? Que devient alors notre empathie ?
Ce n’est pas une question que l’on peut simplifier. L’évidence-même du concept d’empathie ne résiste pas à une telle rencontre. L’analyse du contre-transfert suppose alors un effort, une acceptation ou un refus qui vont au-delà (ou au cœur …
Auteurs
- Mis en ligne sur Cairn.info le 15/11/2016
- https://doi.org/10.3917/lautr.050.0148

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