Raymond Aron a souvent insisté sur ses réserves théoriques à l’égard de la sociologie durkheimienne qu’il considérait comme holiste, et sur sa préférence pour la sociologie de l’action de Max Weber qu’il estimait davantage tournée vers l’histoire et la politique. Dès lors, nous souhaitons d’abord revenir sur la réception, plus que critique, des écrits d’Aron par les héritiers de Durkheim. On se propose ensuite d’analyser le contexte historique et intellectuel de son élection au Collège de France, en avril 1970, où il succède à plusieurs durkheimiens comme Marcel Mauss dont il refuse la conception de la nation considérée comme un tout. On examine les votes successifs des membres du Collège, leurs prises de position, le rôle important dévolu à Claude Lévi-Strauss, et le ralliement final d’Aron à une sociologie durkheimienne à l’égard de laquelle il confesse s’être montré plein d’« injustice ».
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