Élaborée par James D. Hunter au début des années 1990, la théorie américaine de la polarisation repose sur le principe d’un clivage profond sur le terrain axiologique et politique entre les citoyens religieux et les citoyens séculiers, en ajoutant que les croyants des différents cultes partagent désormais les mêmes combats. Cette contribution vise à s’interroger sur la possibilité d’appliquer cette théorie à la société française. En appui sur des données quantitatives, elle apporte une réponse nuancée. Sans doute peut-on repérer, notamment pour les enjeux relatifs à la gestion de l’intime, une opposition cardinale entre les systèmes de valeurs des citoyens séculiers et ceux des citoyens religieux. Cette partition ne vaut cependant pas sur toutes les questions, et notamment sur les questions sociales. Faut-il alors substituer à la polarisation le paradigme de l’individualisation ? L’analyse fait prévaloir celui de la communalisation, issu de la sociologie de Max Weber.
- Polarisation
- Individualisation
- Communalisation
- Sécularisation
- Religion et politique
- Citoyens religieux
- Citoyens séculiers