CAIRN.INFO : Matières à réflexion

1« Un événement social, écrit Popper (1956), est compris lorsqu’il est analysé dans les termes des forces qui l’ont produit. » Parlons, pour caractériser l’explication en sociologie, et suivant en cela l’assertion de Popper, de réalisme causal. Comprendre un phénomène social, c’est en exhumer les forces « productrices » véritables. Cette définition rend compte immédiatement des limites de toute explication sociologique, limites propres à l’approche scientifique même du monde, mais qui prennent dans les sciences sociales une ampleur à la mesure de la complexité des phénomènes envisagés. La reproduction théorique d’un phénomène passe par le développement de constructions intellectuelles, de modèles, non réalistes à proprement parler. Mais la question épistémologique fondamentale que ces reconstructions rationnelles conduisent à soulever n’est pas celle du réalisme. Elle est, dans l’optique poppérienne même, de savoir dans quelle mesure les modèles du sociologue exhument des causes qui constituent une bonne approximation de ce qui se passe en réalité.

2Il existe trois types, voire trois niveaux de forces susceptibles de produire un phénomène social, d’en représenter les causes réelles pour le sociologue. Il s’agit, en premier lieu, des fins poursuivies par les acteurs sociaux, qui sont les forces réelles pour l’ « individualiste » (méthodologique). Il s’agit, en second lieu, des logiques qui opèrent au niveau des structures de la société, c’est-à-dire des relations entre groupes sociaux, qui sont les forces productrices des phénomènes sociaux pour le « holiste ». Il s’agit, en troisième lieu, des processus neurophysiologiques, psychologiques et sociaux qui constituent les expériences passées des individus et qui sont les causes réelles pour l’analyste que nous qualifierons de « causaliste ».

3Considérons, pour analyser les relations entre ces différents types de forces, la chaîne (fermée) des niveaux des causalités sociales :

Expériences individuelles → Motifs individuels (agrégation des actions) → Structures macrologiques → Expériences individuelles

4Ces types de forces sont, du point de vue de l’explication sociologique, exclusifs les uns des autres. Chacun d’entre eux désigne le lieu des causalités où est supposée se jouer la dynamique des phénomènes sociaux. Examinons brièvement leurs implications méthodologiques respectives.

Réalisme causal et structures macrologiques

5Pour les explications de type holiste, l’action s’inscrit dans un contexte qui la dépasse, lui donne son sens véritable. Les acteurs pensent et agissent à l’aide d’outils cognitifs qui sont supposés dépendre des structures macrologiques de la société. Les motifs individuels représentent à cet égard des variables dépendantes, des forces secondaires et dérivées. Ils répondent à un mouvement défini à un niveau supra-individuel.

6C’est en opposition à l’individualisme que le holisme est en général défini. Les débats que cette opposition a suscités au cours du XXe siècle sont désignés par I. C. Jarvie (1972, 173) comme les « liveliest debates to have graced the philosophy of social sciences (...) over most of the nineteen-fifties ». C’est, selon l’expression même de Pierre Bourdieu, les motivations surgies, dans l’instant, de la décision « libre », qui heurtent l’analyste. Mais les motivations sont renvoyées par le « holiste » à des forces qui poussent les individus à vouloir et à agir : « Le problème que le holiste cherche à résoudre, écrit Jarvie (1972, 124), est la raison pour laquelle les individus n’agissent pas comme ils le voudraient. Il répond que les ensembles les contraignent. » Pourtant, « l’individualiste ne dénie pas que le comportement d’un individu est influencé et contraint par des facteurs sociaux (...) ce n’est que lorsque le holiste attribue ces influences et contraintes sociales aux buts des groupes sociaux que l’individualiste est en désaccord avec » (Agassi, 1960, 245). Pour ce dernier, « les institutions ne sont des causes que dans la mesure où elles font partie de la situation des acteurs » (Jarvie, 1972, 124).

7La théorie bourdieusienne offre un exemple des conceptions conférant aux finalités collectives un rôle moteur dans l’action sociale [1]. Les structures sociales sont supposées plus ou moins reproduites dans les structures cognitives des agents par l’intermédiaire des structures symboliques (qui sont les produits des rapports de forces dans l’espace social). Cette « incorporation » des structures sociales dans les structures cognitives individuelles est le fruit du développement psychique. Elle opère à travers la notion d’ « habitus » : « l’habitus, en tant que structure structurante et structurée, engage dans les pratiques et les pensées des schèmes pratiques issus de l’incorporation – à travers le processus historique de la socialisation, l’ontogenèse – de structures sociales elles-mêmes issues du travail historique des générations successives – la phylogenèse » (Bourdieu, 1992, 113). La « socialisation » établit ici un lien entre les causalités antécédentes et les finalités collectives. Ces dernières ne déterminent pas à proprement parler les actions individuelles, mais les orientent sur la base des dispositions acquises. Ces finalités collectives renvoient à des luttes d’intérêt qui structurent l’espace social. La construction théorique bourdieusienne répond bien à la définition du holisme que le sociologue entendait avoir dépassé en identifiant holisme et déterminisme individuel.

8Le point majeur ici est que les structures macrologiques ne peuvent, sans l’intervention d’a priori théoriques qui sortent du champ scientifique, être tenues pour les forces productrices de l’action sociale. Ces discussions mettent en jeu des présupposés épistémologiques qu’il n’est pas lieu ici de développer. Elles tendent aujourd’hui, avec le déclin des analyses d’inspiration fonctionnaliste versions libérale et néomarxiste, et le rejet global des interprétations téléologiques des phénomènes sociaux, à revêtir une forme nouvelle. Aux approches qui marquaient antérieurement l’opposition méthodologique de l’individualisme au holisme, se substituent des constructions théoriques qui voudraient dépasser une telle opposition, approches que nous désignons ici par le qualificatif de « causalistes ».

Réalisme causal et expériences individuelles

9Pour les explications « causalistes », l’action d’un individu est le résultat de son expérience personnelle totale. L’action sociale est le fruit des croisements des multiples parcours individuels. Les forces qui la produisent opèrent ainsi sous la forme d’expériences accumulées, de dispositions acquises, d’influences subies qui sont supposées structurer continûment les personnalités des acteurs. L’opposition des démarches individualistes aux démarches holistes ignore ces interprétations spécifiquement « causalistes » de l’action sociale. D’une part, les explications qui reposent essentiellement sur les expériences individuelles ne font pas appel à des logiques structurelles, mais elles ne sont pas pour autant « individualistes » au sens méthodologique. D’autre part, elles rendent compte de l’influence des « ensembles » sur les actions individuelles sans pour autant renvoyer la signification de cette influence à des finalités supra-individuelles.

10Les explications causalistes renvoient à la distinction de deux ordres d’explication de l’action opérée par Schütz (Schütz, 1962, 69-70). Le premier concerne les motifs subjectifs, les motivations individuelles (in order to motives), le second les causalités objectives, ce qui correspond ici aux causalités antécédentes (because motives). Un meurtre peut être expliqué « subjectivement » par les mobiles du coupable, mais ces mobiles mêmes et les moyens employés pour les atteindre s’expliquent « objectivement » par les expériences passées du meurtrier. Vu de l’extérieur, le parcours biographique de l’acteur social ne peut rendre compte de l’action qu’une fois celle-ci accomplie. Mais ce sont les causalités antécédentes, qui s’inscrivent dans l’ensemble de l’histoire passée de l’acteur, qui sont supposées gouverner objectivement l’action et rendre compte des motivations de chaque individu. Cependant, dans une perspective non déterministe, il est impossible de reproduire les processus à travers lesquels les données contextuelles affectent les événements biographiques. Ces processus sont tenus pour être, en grande part, inaccessibles. On ne peut reconstruire les motivations des acteurs à partir de leurs expériences. Tout au plus peut-on repérer des tendances comportementales.

11Ni les expériences accumulées, ni les dispositions acquises, ni les influences subies n’ont donc en tant que telles de pouvoir explicatif. Dans l’analyse scientifique des phénomènes sociaux, ce sont des notions essentiellement descriptives. Elles sont traduites, par exemple, par la notion de socialisation qui renvoie à la formation des personnalités sociales par l’accumulation d’expériences. La socialisation opère sur la base de processus psychologiques qui restent des boîtes noires pour l’explication sociologique. Cette notion ne fait que marquer l’existence de corrélations entre les données relatives à l’éducation et le comportement des individus (Boudon, 2003, 11). Il est nécessaire dans un but explicatif de pouvoir exhumer les processus qui leur sont sous-jacents.

12L’optique causaliste peut tout au plus permettre de repérer des tendances à partir de l’analyse de nombreux comportements individuels. Les modèles statistiques reposant sur des analyses contextuelles et multiniveau cherchent à déterminer le plus finement possible de telles tendances en détaillant les parcours individuels à l’aide de données biographiques. L’individuel, écrit Daniel Courgeau, est inaccessible en tant que tel. Il est fait d’un vécu « de pensées, d’affects, d’intentions, etc. » qui ne sont pas connaissables scientifiquement. Deux individus qui auraient, du point de vue d’un observateur extérieur, connu de nombreux événements biographiques comparables n’auraient pas pour autant des trajectoires individuelles semblables. Il n’est pas permis à cet égard de conjecturer en partant du point de vue de la genèse des parcours individuels. En revanche, si l’on considère non pas les individus concrets, mais les individus statistiques, à partir de l’information offerte par l’observation d’un grand nombre de trajectoires individuelles, alors « nous pouvons dire, dans ce cas, que nous observons de façon répétée le même processus aléatoire. Maintenant, la structure probabiliste du processus sous-jacent devient identifiable à partir de l’observation de ces diverses trajectoires » (Courgeau, 2004, 6). La considération de la pluralité des niveaux de la réalité humaine et sociale est supposée en rendre entièrement relatives les dimensions micro et macro. Les caractéristiques groupales interviennent sous la forme de données contextuelles influençant les comportements : « Le nouveau paradigme va donc toujours considérer que le comportement d’un individu dépend de son histoire passée, vue dans toute sa complexité, mais il va falloir ajouter que ce comportement peut également dépendre de contraintes extérieures exercées sur l’individu, que celui-ci en soit conscient ou non. (...) La société dans laquelle nous vivons est constituée de nombreux groupes, sociaux, économiques, politiques, religieux, d’éducation, etc., et un individu donné est impliqué dans nombre de ces groupes. C’est cette implication multiple qui va orienter ses actions tout au long de son histoire de vie. Ce sont dès lors ces effets que l’analyse multiniveau doit mettre en évidence et analyser à l’aide des caractéristiques jouant à chacun de ces niveaux » (Courgeau, 2004, 89 ; 2005) [2].

13Outre qu’ils sont impuissants à rendre compte des processus qui sous-tendent l’action sociale, ces modèles exposent l’analyste à des biais théoriques incontournables : ils tiennent pour « causes » les paramètres situationnels qui sont les produits de notre façon de théoriser l’action humaine, plutôt que les concepts qui guident les acteurs dans leur action [3] (Hayek, 1952, 64). Les modèles développés constituent en fait une tentative pour établir des relations entre les effets des processus sociaux, dans leur totalité observable. Ils ne constituent pas des modèles explicatifs des phénomènes sociaux, mais sont essentiellement descriptifs.

Le réalisme causal et les finalités individuelles

14Un phénomène social est compris, écrit Popper (1956), « lorsque les individus ou les groupes impliqués, leurs desseins ou leurs intérêts, et le pouvoir dont ils disposent sont connus. ». La forme générale de l’explication en sociologie est décrite comme suit par Boudon (1988, 33) : « Désignons par M le phénomène que l’on se propose d’expliquer (...) La structure de l’explication consiste à observer que M résulte de l’agrégation de comportements microscopiques, c’est-à-dire individuels. Ce que l’on peut écrire : M = M(m), où M( ) a sens de “fonction de” et où m désigne le comportement d’un individu quelconque. Quant à ce comportement, il est lui-même une fonction d’un ensemble de données qui, elles, sont ou non macroscopiques, c’est-à-dire définies au niveau du système. On peut désigner ces données macroscopiques par P : m = m(P) (...) La structure de l’explication précédente peut donc être représentée par l’expression M = M[m(p)]. Verbalement : le phénomène global M dérive d’un ensemble de comportements individuels m résultant de motivations elles-mêmes affectées par des données globales P. »

15Le schéma explicatif de la dynamique d’un phénomène social M = M[m(p)] rend compte des effets de l’agrégation des actions individuelles. Cette dynamique repose sur les motivations individuelles m(p). Elle s’appuie par ailleurs sur une conception rationnelle de l’action (au sens large) dès lors que, méthodologiquement, elle ne repose ni sur les causalités antécédentes ni sur les finalités collectives [4].

16Les modèles développés regroupent les acteurs en types et mettent en œuvre une « psychologie abstraite » (Simmel, 1892 ; Weber, 1922). Précisons qu’il n’y a aucune raison pour que ces modèles, lorsqu’ils sont formalisés, reposent sur une conception étroite de la rationalité (Boudon, 2003, 152). Le principe de rationalité joue enfin un rôle épistémologique. Si l’on renonce en effet à rechercher la cause d’un phénomène social, il apparaît que différents systèmes causaux peuvent rendre compte d’un même phénomène. Le principe de rationalité permet d’en évaluer la pertinence relative au regard de la rationalité prêtée aux acteurs sociaux.

17L’histoire de la sociologie offre de multiples exemples des progrès de la connaissance qui vont toujours dans le sens de la substitution d’explications individualistes aux explications holistes. Certains notoires ont été réalisés en sociologie de l’éducation. Les réformes égalitaires des institutions éducatives devaient, selon la théorie fonctionnaliste version libérale, susciter la substitution de la conquête des statuts (achieved status) à leur assignation (ascribed status) dans tous les processus de sélection sociale. Or, les inégalités sociales ont été peu altérées par l’expansion scolaire. Mais, contrairement aux interprétations fonctionnalistes version néomarxiste qui ont mis l’accent sur les différences de réussite entre classes, les explications qui s’appuyaient sur des facteurs causaux opérant à travers les décisions scolaires ont constitué, notamment au regard du critère de rationalité, une avancée de la connaissance sociologique. Les différences en termes de sens des réussites relatives, d’opportunités, de contraintes, de perception des risques, etc., peuvent en effet rendre compte du maintien des inégalités sociales relatives (Boudon, 1973 ; Goldthorpe, 2000).

18Les avancées actuelles de la connaissance sociologique sont marquées dans la plupart des domaines d’étude par la primauté accordée aux explications en termes d’action rationnelle sur les interprétations en termes de socialisation, de culture, de logiques structurelles, etc. C’est du reste relativement aux champs de l’action sociale, où la raison semble la moins présente, que ces développements sont les plus marquants : les croyances, les valeurs, les sentiments moraux, religieux, esthétiques. Ces évolutions confortent l’idée que notre compréhension des phénomènes sociaux est augmentée dès lors qu’elle part des raisons qui guident les individus dans leur action et non des construits sociologiques relatifs aux résultats de ces actions. Ainsi, aux travaux à valeur descriptive où certains phénomènes sont réifiés par les construits sociologiques qui s’y rapportent, tendent à se substituer des travaux plus proprement explicatifs. Cependant, la reconnaissance générale du rôle de l’acteur dans la sociologie contemporaine se réalise à des degrés divers et ne se départit pas toujours du recours à des interprétations héritées des traditions holistes ou à des interprétations « causalistes » telles que définies plus haut qui n’ont pas de potentiel explicatif. Les développements propres de la « sociologie de l’action », « sociologie actionniste » ou encore « sociologie interactionniste » exigent eux-mêmes la résorption de nombre de difficultés de nature aussi bien théorique, méthodologique qu’épistémologique. Parmi ces dernières citons les questions de l’autonomie de l’acteur, des niveaux d’explication, de l’inférence causale, de l’impact des construits sociologiques sur la représentation des phénomènes, des méthodologies de recueil des données, de modélisation des actions et de leur combinaison, des critères de validité des explications, etc. Dans ce cadre, l’objet de ce numéro spécial de L’Année sociologique est de réunir réflexions et analyses autour des problèmes empiriques et conceptuels dévoilés par l’avancée des investigations en sociologie de l’action.

19Dans cette perspective, Nathalie Bulle (Les modèles formels et l’explication en sciences sociales) analyse les modes de connaissance de la réalité sociale en opposant les modèles descriptifs, attachés au réalisme des effets, et les modèles explicatifs attachés au réalisme des causes. L’impossibilité pratique de rendre compte de manière réaliste simultanément des causes et des effets des processus sociaux réels lui permet de clarifier le problème de la validité des modèles de l’action sociale.

20Pierre Demeulenaere (Les raisons des interprètes) propose une analyse critique des modes plus ou moins informels d’interprétation et d’explication des valeurs des acteurs sociaux. Il prend pour objet d’examen les études réalisées à partir de l’enquête européenne sur les valeurs publiées dans l’ouvrage collectif : Les valeurs des Français. Évolutions de 1980 à 2000. L’auteur établit une classification des types explicatifs qui met en évidence les carences théoriques de l’imputation de raisons aux acteurs dans le cadre d’interprétations locales de données empiriques.

21Emmanuelle Betton (Quelle méthodologie empirique dans le cadre d’une sociologie de l’action ?) pose le problème des conséquences, en termes de méthodologie de recueil des données, du choix du paradigme actionniste pour l’explication des sentiments de justice. L’auteur défend à cet égard l’intérêt des méthodes expérimentales d’enquêtes dans le but d’appréhender et de comprendre les raisons des acteurs sociaux.

22Salvatore Abbruzzese (L’explication des croyances religieuses : une interprétation wébérienne) soutient que la croyance religieuse est compatible avec une attitude rationnelle de l’acteur social. Il montre que l’on peut développer une telle analyse, marginale en sociologie des religions, à partir des textes de Max Weber se rapportant notamment à la consécration religieuse du sujet.

23L’article de Michel Dubois (L’action scientifique : modèles interprétatifs et explicatifs en sociologie des sciences) soutient qu’un programme sociologique d’inspiration actionniste en sociologie des sciences peut occuper une position forte au regard de la domination du domaine par une sociologie constructiviste, dès lors qu’une formulation spécifique lui est donnée. L’analyse théorique de l’auteur est appliquée aux études empiriques menées sur les recherches biomédicales consacrées aux maladies à « prions ».

Notes

  • [1]
    Cf. Bulle (2002).
  • [2]
    Courgeau précise que « l’erreur écologique disparaît maintenant, car les caractéristiques agrégées ne sont plus considérées comme un substitut des caractéristiques individuelles, mais comme des caractéristiques de la sous-population dans laquelle ils vivent, qui vont affecter leur comportement. Simultanément, l’erreur atomiste disparaît à partir du moment où l’on fait intervenir correctement le contexte dans lequel les individus vivent » (Courgeau, 2004, 89).
  • [3]
    « ... that he systematically starts from the concepts which guide individuals in their actions and not from the results of their theorizing about their actions, is the characteristic feature of that methodological individualism which is closely connected with the subjectivism in social sciences. »
  • [4]
    Rappelons que le Modèle rationnel général (MRG) retient les trois hypothèses suivantes (Boudon, 2003, 19-21) :
    « (postulat P1 de l’individualisme) veut que tout phénomène social soit le produit d’actions, de décisions, d’attitudes, de comportements, de croyances (ADACC), etc., individuels, les individus étant les seuls substrats possibles de l’action, de la décision, etc., dès lors qu’on prend ces notions en un sens métaphorique. (...)
    Selon le second postulat (postulat P2 de la compréhension), tout ADACC individuel peut, en principe du moins, être compris. (...)
    Le troisième postulat (postulat P3 de rationalité) suppose que les ADACC que les sciences sociales ont à connaître sont principalement le produit de raisons, lesquelles peuvent être plus ou moins clairement perçues par l’individu. »

BIBLIOGRAPHIE

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Nathalie Bulle
GEMAS (CNRS, Paris 4).
Mis en ligne sur Cairn.info le 01/09/2007
https://doi.org/10.3917/anso.051.0009
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