CAIRN.INFO : Matières à réflexion

I.Le fonds Marcel Mauss au Musée de l’Homme

1Il faut ici remonter à 1942, à Paris, au moment où Marcel Mauss anticipe l’ordre d’évacuation de son appartement du boulevard Jourdan ; quelques mois auparavant, son élève Anatole Levitzky avait été fusillé au mont Valérien avec Boris Vildé et d’autres membres du « réseau du Musée de l’Homme » qui font de la Résistance [2]. Mauss décide alors de faire don de sa bibliothèque personnelle au Musée de l’Homme, dirigé à l’époque par Paul Rivet. L’ethnologue renommé, héritier d’Émile Durkheim , veut ainsi éviter la destruction de sa collection par les Allemands et en même temps permettre aux chercheurs d’accéder à des ouvrages rares sur l’Océanie, l’Arctique, l’Asie, l’ethnologie américaine, l’histoire des religions et la sociologie générale [3]. Yvonne Oddon, élève de Mauss et bibliothécaire au Musée à l’époque précise le contexte de cette donation :

Il était effectivement depuis longtemps dans les intentions de Marcel Mauss de léguer sa bibliothèque au Musée de l’Homme, désir qu’il exprima de nouveau à mes camarades lorsqu’il fut décidé de soustraire cette collection aux menaces du pillage allemand en la camouflant dans notre bibliothèque [4].

2Le transfert de la bibliothèque a lieu en mai et est organisé par Denise Paulme qui voulait « sauver » ces papiers, avec le concours d’autres élèves de Mauss [5] qui ont préparé une cinquantaine de caisses de livres dont certains appartenaient à Émile Durkheim et à Henri Hubert [6]. Trois mois plus tard, Mauss est expulsé de son appartement, réquisitionné pour un général allemand.

3Au moment du transfert, les papiers de Mauss ont également été déposés à la bibliothèque du Musée de l’Homme [7]. Depuis leur arrivée, ces papiers n’ont été ni inventoriés ni conditionnés et sont restés tels quels dans les rayons de la bibliothèque, faute de personnel scientifique suffisant [8]. Quelques chercheurs français et étrangers ont eu accès aux papiers de Mauss et en ont publié certains, notamment les cours d’ethnographie [9] et deux lettres d’Émile Durkheim à son neveu [10], toutefois un dépouillement systématique n’a jamais été entrepris [11]. C’est parmi ces papiers du fonds Mauss que nous avons découvert ces textes inédits prévus pour le second tome de la nouvelle série de L’Année sociologique, parue en 1927 [12]. Précisons que ce tome constitue une publication inachevée ; il s’arrête en effet à la page 192, en plein milieu de la phrase, et cela pour des raisons ignorées des spécialistes. Nous nous efforcerons plus loin de proposer à ce sujet quelques hypothèses.

4La bibliothèque du Musée de l’Homme conserve en outre des textes destinés au tome II de la nouvelle série de L’Année sociologique, textes qui, rédigés par d’autres durkheimiens, sont en revanche inventoriés et figurent à la cote « Ms 96 ». Dans le registre des fonds d’archives de la bibliothèque du Musée, tenu au bureau central et disponible aux lecteurs, on trouve la description suivante, assez révélatrice :

ANNéE SOCIOLOGIQUE, Comptes rendus des collaborateurs de Mauss prévus pour le tome II de la deuxième série / paru en 1927 / et restés inédits (nombreuses notes autographes de Mauss) [13].

5D’après nos recherches, il semble que nous soyons la première à suggérer l’intérêt de ces documents dont la teneur était ignorée depuis soixante ans. Les analyses du tome II de la nouvelle série de L’Année sociologique sont susceptibles d’intéresser des spécialistes en sociologie, ethnologie, folklore, histoire des religions et morphologie sociale, sur un plan tant historique que conceptuel. Ces textes peuvent constituer non seulement un instrument de travail quant au repérage de la production scientifique au tournant du siècle dernier, mais aussi une étude sur la réception de ce corpus. L’édition de la partie manquante du tome II de la nouvelle série de L’Année sociologique sera destinée à tous ceux qui, par nécessité professionnelle ou intérêt personnel, sont amenés à réfléchir, d’une part, sur les fondements, la constitution et la définition même de ce que sont les sciences sociales, d’autre part, sur l’histoire de la sociologie française. Si les études sur la première série de L’Année sociologique sont nombreuses [14], du moins à notre connaissance, aucun travail approfondi et étendu sur la nouvelle série n’a été mené, précisément sur la question de l’inachèvement du tome II, et c’est ce déséquilibre apparent qui a été un des facteurs motivant notre analyse [15]. Il convient alors d’éclairer les circonstances dans lesquelles est lancée la nouvelle série de L’Année sociologique.

II. L’Année sociologique, nouvelle série, t. II : Une œuvre inachevée

Grouper tous les savants des sciences sociales, et une fois bien unis, les diriger
ou plutôt les laisser se diriger vers les meilleurs emplacements où ils emploieront mieux leurs forces,
tel devrait être le but de tous nos enseignements, tel est le but de L’Année sociologique [16].
M. Mauss , 1927.

6À la séance du 21 juillet 1923, l’Académie des sciences morales et politiques, sur un rapport d’André Lalande , décerne le prix Le Fèvre Deumier de Pons à Henri Hubert et Marcel Mauss pour leur œuvre accomplie et afin qu’ils poursuivent L’Année sociologique, considérée comme « un travail collectif qui fait honneur à notre pays, et pour lequel, malgré les pertes subies, un nombre suffisant d’anciens et de nouveaux collaborateurs sont prêts à se grouper autour d’eux » [17]. Contrairement à l’autre lauréat du prix Le Fèvre, Arnold Van Gennep, qui a été « toujours un indépendant » selon Lalande, le prix remis à Mauss et à Hubert récompense leur effort pour relancer L’Année sociologique en tant qu’entreprise à caractère spécialement collectif :

Ce caractère de travail collectif est un trait de notre école sociologique française ; il s’explique aisément quand on songe à l’esprit scientifique que lui avaient imprimé ses fondateurs : l’art, c’est moi, dit un mot souvent cité ; la science, c’est nous. Aujourd’hui, même en philosophie, qui a longtemps passé pour le domaine de la réflexion la plus personnelle, on sent le besoin et l’on constate la fécondité de cette communion des esprits, non dans les fins ou les méthodes seulement, mais dans la recherche et dans les œuvres [18].

7Identique au format de la première série de L’Année sociologique, la nouvelle série comprend deux parties, l’une consacrée aux mémoires originaux, l’autre à une bibliographie critique et classée. Cette partie, qui est la plus étendue, ne comprend pas des « comptes rendus » mais des « analyses » sur les travaux importants récemment publiés dans les domaines principaux de la sociologie générale, religieuse, juridique, économique et criminelle, la morphologie sociale, la linguistique, l’esthétique et la technologie. Comme l’écrivait René Maunier , la raison d’être de L’Année sociologique était de faire « un travail collectif, et pour faire un travail objectif » [19]. La partie « Analyses » de L’Année sociologique ne constitue pas une simple recension de la littérature sociologique internationale mais une contribution personnelle aux questions étudiées. Les collaborateurs de la revue s’efforcent d’organiser et de classer la matière mais aussi d’éclairer l’utilité de chaque ouvrage pour l’étude des faits sociaux au sens durkheimien du terme.

8Le tome I de L’Année sociologique a été un volume considérable et la quantité de textes inédits dans le fonds Mauss nous fournit une raison de supposer que le projet du tome II aurait été de même ampleur. Le tome II qui est paru en 1927 représente probablement un quart (le premier de quatre fascicules) du volume prévu pour la publication [20]. La couverture du tome II – originale par rapport à celle du tome I – constitue une sorte d’indice qu’il y avait des contributions attendues de maints durkheimiens pour des rubriques majeures du recueil. Nous savons en outre que la parution du tome III était en préparation et qu’un tome IV avait été annoncé pour paraître en 1929 [21].

9Comment donc expliquer l’inachèvement de la nouvelle série de L’Année sociologique ? Plusieurs raisons nous aident à mieux comprendre pourquoi relancer la revue n’était pas une tâche facile. La première relève des conditions matérielles de la librairie et de l’éditeur de L’Année sociologique dans la période d’après guerre [22]. Le prix Le Fèvre Deumier de Pons a précisément facilité la reprise de L’Année sociologique (1898-1912), en particulier les recherches dans l’étude comparée des religions, face aux obstacles de relance des grandes collections scientifiques dans le contexte économique difficile d’après guerre ; en raison de son ampleur, L’Année sociologique ne pouvait qu’être d’un prix peu abordable pour un public de lecteurs appauvris. Comme le disait René Maunier , les successeurs de Durkheim relançaient L’Année sociologique « avec d’autres moyens, mais dans le même esprit » [23]. Mauss y rejoint Maunier dans son « Avant-propos » du tome I en précisant aux lecteurs qu’il manquait des ressources pour entreprendre l’édition de L’Année sociologique. Il convient de souligner que cette publication fut une entreprise très coûteuse ; elle impliquait l’achat de quantité de livres, parfois rares, souvent étrangers, le financement des frais de direction et des honoraires de nombreux collaborateurs en province et en mission à l’étranger, et, pour la nouvelle série, les coûts de production (prix de l’impression et du papier) s’avérèrent plus élevés que prévus [24]. Sans aucun doute, il y avait des problèmes financiers, quand bien même ils étaient surmontés [25]. À la différence de la première série que Félix Alcan éditait à ses frais et du tome I de la nouvelle série dont les frais étaient couverts par les soins des fondateurs, le tome II reposait sur une combinaison de financements [26]. Nous avons une idée de la situation générale lorsque Halbwachs évoque au passage la liquidation possible de L’Année sociologique dans une lettre à Mauss :

Si je vous parle uniquement de mon mémoire [sur le suicide], c’est que vous ne m’avez pas mis au courant de la situation quant à L’Année. Je suppose donc qu’elle est réglée négativement, ou (ce qui revient au même) qu’elle n’est pas réglée. Alors il n’y a qu’une alternative pour mon travail : ou vous le prenez dans la collection des travaux de L’Année (et alors vous l’envoyez tout de suite), ou la collection est aussi liquidée, auquel cas vous me rendez le manuscrit... [27].

10En plus de l’infrastructure matérielle et des moyens financiers nécessaires pour relancer L’Année sociologique, se posait le problème du rôle assumé auparavant par Durkheim quant au travail d’édition intellectuelle et commerciale. Dans sa correspondance, celui-ci se plaignait de la lourdeur de ces responsabilités exercées à l’échelle nationale et internationale pour la première série de L’Année sociologique, rôle ardu qui était aggravé par les retards récurrents de son neveu [28]. Mauss était bien conscient du travail nécessaire pour publier L’Année sociologique. Dès 1916, il écrivait à Hubert  : « Mieux vaut la guerre pour moi que L’Année sociologique. » [29] En fin de compte, Mauss ne possédait pas d’aptitude pour être un gérant commercial et administratif et diriger une telle entreprise. Sous sa direction, la production de la nouvelle série se caractérise par des retards ; le tome I paraît par exemple avec un an de retard [30]. Mauss dira plus tard qu’avec la mort de Durkheim, la sociologie française a perdu non seulement son fondateur, mais aussi un « merveilleux organisateur » ; avec lui, la renaissance de la revue après guerre eût été facilitée et « L’Année sociologique et les Travaux de L’Année sociologique eussent connu une meilleure cadence » de publication [31]. Peu après la parution du tome I, le secrétaire de la revue, Paul Fauconnet , propose de « résilier immédiatement ses fonctions » [32] ; Georges Bourgin prendra le relais. Le tome I de la nouvelle série a aussi connu des difficultés dans la bonne marche du service d’échanges nécessaire pour le dépouillement des revues et c’est pour cette raison que le volume est incomplet [33]. Pourtant, Mauss tient à poursuivre le projet de son oncle en dépit des obstacles ; il notera : « Je vais sortir du cauchemar de L’Année I pour rentrer dans le cauchemar de L’Année II. Moi je n’en peux plus. » [34]

11Le problème d’organisation en l’absence d’un leader maintenant une unité, une autorité et une hiérarchie, a aggravé la question du recrutement, qui constitue un troisième obstacle. La guerre de 1914-1918 marque une interruption non seulement de la production scientifique de L’Année sociologique, mais de l’école sociologique durkheimienne dans son ensemble. Une aide extérieure était en effet nécessaire ; Mauss fait des démarches en Angleterre, aux États-Unis et en France [35]. Hormis le prix de l’Académie des sciences morales et politiques, la nouvelle série a bénéficié des subventions de la Confédération des sociétés scientifiques de France (Service de la bibliographie de la France) pour la partie bibliographique et de la Caisse des recherches scientifiques destinée aux « Mémoires » [36]. À ce propos, des réunions tenues au Cercle de la renaissance française ont donné lieu à la fondation de la société savante l’Institut français de sociologie (IFS) dont le concours pour relancer L’Année sociologique fut précieux [37]. L’IFS regroupe une trentaine d’universitaires et de savants, tous anciens collaborateurs de L’Année sociologique ou connus d’eux : « Cette société savante aura, en tous cas, une existence indépendante de LAnnée sociologique et fonctionnera même si celle-ci ne doit pas être reprise. » [38] Maurice Halbwachs observera plus tard : « L’IFS a été constitué en vue de permettre à LAnnée sociologique de recevoir des subventions de la Fédération des sociétés scientifiques. » [39] En outre, les successeurs de Durkheim qui sont moins disponibles et plus avancés dans leurs carrières par rapport à l’époque de la première série, ont dû faire appel à des collègues français et étrangers (Max Lazard , David Weill , Mme Alfred Gans , Victor Branford ).

12Quatrième raison, comme le précise Mauss , la production scientifique en sociologie s’est développée depuis ses décennies fondatrices à la fin du XIXe siècle ; contrairement à la première série de L’Année sociologique, dans l’après-guerre un vaste corpus existe dont l’étendue rend le choix des textes très difficile pour l’éditeur et, en tout état de cause, exclut sa maîtrise [40]. Par conséquent, la nouvelle série s’efforce d’être annuelle, car une périodicité moins accélérée n’est plus faisable. René Maunier résume la situation :

Mais combien s’est accrue, durant ces trente années, l’ampleur de notre tâche collective ! Le premier tome de L’Année avait 563 pages ; le treizième, ou le premier de la série nouvelle, atteint à 1 012 pages ! Mais disons tout aussitôt que s’est accru, bien plus encore, le nombre des travailleurs. Ils étaient 13 en 1896 ; nous sommes 34 maintenant. [...] Il a été fort malaisé de rassembler et de classer des contributions fort nombreuses, émanant d’auteurs eux-mêmes nombreux. De là vint un retard, qu’on pense éviter désormais. La matière étant divisée en rubriques, chaque chef de rubrique a eu à concentrer les sources, et à en répartir l’étude, enfin à en organiser les résultats. Il a fallu ensuite procéder à l’assemblage des rubriques, et au classement des articles. Le travail de composition et de présentation fut à lui seul considérable. Et, au total, c’est une tâche énorme que le groupe a dû fournir [41].

13L’Année sociologique dans sa nouvelle série a dû être une revue annuelle, une périodicité donc quelque peu différente de celle de la première série qui s’étale entre un et trois ans (voir Annexe A). Dès 1924, Mauss avait proposé de transformer L’Année sociologique en fascicules paraissant au moins quatre fois par an. Ces fascicules ne seraient pas vendus séparément mais brochés selon le nombre d’abonnés et réunis en un volume dès l’achèvement du tome annuel, comportant au total environ 150 pages de « Mémoires » et au moins 400 de « Bibliographie critique » (analyses approfondies, notes de méthode, revues d’ensemble et notices bibliographiques), ce qui donnerait à L’Année sociologique son format habituel [42]. Dix ans plus tard, en 1934, L’Année sociologique est parue sous la forme de fascicules en quatre séries distinctes publiées à part ; ces Annales sociologiques ont également publié les communications de l’IFS entre 1934 et 1942.

14En dernier lieu, nous pouvons aussi évoquer les méthodes de travail de Mauss pour comprendre le sort de la nouvelle série. L’héritier de L’Année sociologique se charge de nombreuses autres activités conduisant à un rythme de travail peut-être trop ambitieux étant donné ses problèmes de santé [43] et son état psychologique après le choc de la mort de son proche ami et collaborateur Hubert le 25 mai 1927. À l’époque de la nouvelle série de L’Année sociologique, Mauss fonde l’IFS et en devient le premier président de 1924 à 1927, poste auquel Lucien Lévy-Bruhl succédera, de 1927 à 1930 [44]. Avec ce dernier et Paul Rivet, Mauss fonde en décembre 1925 l’Institut d’ethnologie [45]. Mais pendant les années 1920, l’énergie de Mauss est avant tout consacrée à la publication des œuvres de son oncle [46] et de celles de Robert Hertz , notamment la parution en 1928 de Mélanges de sociologie religieuse et de folklore, et un peu plus tard des travaux d’Hubert. Entre-temps, le premier fascicule du tome II de la nouvelle série est publié mais sans suite. Il semble que Mauss soit le seul à être au courant de la situation ; ses collaborateurs continuent à préparer les textes pour les tomes à paraître. Perplexe, Halbwachs écrit à Mauss en février 1928 : « Où en sont les prochains fascicules de L’Année ? On me le demande de différents côtés. » [47] À Strasbourg, Halbwachs relance son appel en novembre :

Je sais que vous travaillez beaucoup pour Durkheim , pour Hertz et pour nous. Je comprends que vous soyez souvent débordé. Mais à un moment qui est évidemment assez critique pour L’Année, je voudrais bien savoir ce qui a été fait, ce qui est en route, surtout quand on est loin de Paris [48].

15Ce travail considérable d’édition s’inscrit dans la mission que Mauss se donne de perpétuer la mémoire de Durkheim et de poursuivre le travail du groupe en publiant leurs œuvres, tout en dirigeant personnellement la nouvelle série de L’Année sociologique [49]. Ces activités sont pour lui non seulement une responsabilité mais aussi un devoir [50]. Le sentiment du devoir chez Mauss est partagé par Paul Huvelin , qui lui écrit à propos de la nouvelle série :

Je suis d’avis qu’il faut que L’Année sociologique reprenne. C’est un devoir envers la mémoire de Durkheim  ; c’est un devoir envers nous-mêmes et envers la science française. Mon concours vous est tout acquis [51].

16C’est peut-être pourquoi le lecteur notera dans les analyses de Mauss un ton parfois défensif (ce qui peut aussi dissimuler un manque d’assurance par rapport à l’objectif qu’il s’est fixé) [52]. Il n’en est pas moins vrai qu’une lecture des textes inédits prévus pour le tome II de la nouvelle série de L’Année sociologique permet de retrouver les thèmes bien connus des travaux durkheimiens et de plonger à nouveau dans les nombreux débats intellectuels de l’époque.

III. Le choix des textes

17Le fonds Mauss contient des textes inédits prévus pour le tome II, signés par la moitié des auteurs figurant sur la couverture [53]. Au total, les textes destinés à ce tome II de la nouvelle série de L’Année sociologique recouvrent presque 400 titres dont 144 « analyses », 158 « notices » (correspondant à un commentaire d’au moins six lignes) et 84 « citations bibliographiques » (référence sans commentaire). Notre publication ne comporte pas ces dernières qui recensent les publications dans les revues de l’époque (American Anthropologist, The Journal of Social Forces, Revue philosophique, Revue de métaphysique et morale – y compris l’article de Mauss sur le bolchevisme [54] –, American Journal of Sociology), et les contributions aux colloques, comme le Congrès d’histoire des religions tenu à Paris en 1924, ainsi que les périodiques allemands. Il ne nous semble pas non plus pertinent de publier les « notices » purement descriptives comme celles de Jules Sion (sciences géographiques).

18Nous publions en revanche toutes les analyses de Mauss  (56) qui constituent la majorité de cette catégorie, celles d’Hubert  (22), d’Halbwachs (5) et de Paul Fauconnet  (2). Sont aussi présentées les notices bibliographiques qui complètent telle ou telle rubrique. Malheureusement, les analyses appartenant à la section « Sociologie économique », c’est-à-dire les analyses de François Simiand , et celles de la section « Divers » relevant de Linguistique et d’Esthétique manquent cruellement. Par ailleurs, nous n’avons pas de contributions d’autres durkheimiens connus qui figurent sur la couverture du recueil : les frères Bourgin , Dominique Parodi et Célestin Bouglé . Nous devons préciser aux lecteurs que le conservateur général de la bibliothèque du Musée de l’Homme a noté que cinq boîtes du fonds Mauss manquaient à la réception.

19D’autres textes inédits appartenant au fonds Mauss ont été écartés pour différentes raisons. Les analyses d’Anatole Levitzky ne figurent pas ici car elles dépassent la limite chronologique du tome II (1928). Il s’agit d’analyses des ouvrages des années 1930 destinées sans doute aux Annales sociologiques. Nous avons également exclu une douzaine de textes de non-durkheimiens dans la mesure où ils étaient signés par des auteurs étrangers (Svend Ranulf , Fritz Pullich , Alf Sommerfelt ) [55]. Les textes qui n’étaient pas signés et où l’auteur n’était pas identifiable sont aussi absents de cette publication ainsi que ceux d’une écriture illisible, comme ce fut le cas des trois analyses de Charles Lalo [56]. Nous espérons que ces textes constitueront des pistes de recherches.

IV. Principes d’intervention

20Notre objectif est de conserver le caractère et l’idée propres de ces textes en les présentant au public sous leur forme originale. Ils paraissent sous leur première version et n’ont donc pas été relus pour publication, ne serait-ce qu’une fois par leur auteur sous la forme d’une première version dactylographiée. Les textes destinés au tome II de la nouvelle série de L’Année sociologique ont été retrouvés dans leur état manuscrit, fréquemment avec la version dactylographiée jointe, à l’exception de ceux de Mauss – qui en constituent la majorité – pour lesquels nous n’avons que le tapuscrit. Étant donné l’état lacunaire de celui-ci, le sténographe n’a pas pu déchiffrer l’écriture de Mauss. Par ailleurs, en raison d’une orthographe définie manifestement phonétiquement et de la présence d’autres imperfections dans la construction des phrases, il semble bien que Mauss ait parfois dicté ses textes. Le résultat est une transcription lacunaire avec des références erronées ainsi que des erreurs de ponctuation, d’orthographe et de style. Afin de rendre les textes le plus lisible possible, il était nécessaire d’assumer le travail d’édition en apportant un certain nombre de modifications qui leur avaient été sûrement destinées à l’époque mais qui n’avaient jamais été réalisées. C’est pourquoi nous avons effectué la relecture du manuscrit et la vérification des références et des citations dans le texte, en bref, de la correction des épreuves.

21De manière systématique, nous avons vérifié, corrigé et complété toute citation et référence bibliographique, y compris les numéros de page et tout autre renvoi dans le corps du texte et en note du manuscrit et du tapuscrit selon le cas. Les abréviations sont aussi développées sans les signaler comme telles (c(ompte) r(endu), p(ar) ex(emple), O(uest), N(ord)...). Les négligences orthographiques et la ponctuation sont corrigées ainsi que les fautes de répétition de phrases ou de mots.

22La plus grande difficulté de ce projet d’édition fut les mots, parfois les phrases, manquants dans la transcription dactylographiée. Ces lacunes indiquées par le sténographe sont signalées dans notre publication par « [...] ». Les annotations du sténographe sur les copies dans le cas de Mauss , souvent sur des carbones, sont ici imprimées en gras ; il s’agit de mots et de phrases ajoutés ou de mots corrigés. Nous avons enlevé les points d’interrogation dans la transcription faite par le sténographe lorsque la vérification a été possible. Pour combler une lacune et afin de rendre la phrase intelligible, nous intervenons aussi dans le texte en introduisant des mots ; toutes nos interventions sont signalées par des crochets. (Il y aura un point d’interrogation et des crochets pour marquer notre incertitude devant un mot que nous proposons en nous appuyant sur l’ouvrage étudié). L’état particulièrement lacunaire de certains textes rendant parfois certaines phrases incompréhensibles nous a obligé à supprimer celles-ci et à le signaler par petits carrés [...]. Dans notre perspective d’exploiter la valeur de ce manuscrit inachevé, nous avons aussi sollicité le concours de Thomas Keller pour réviser les épreuves et inclure deux notes sur l’ethnographie allemande destinées à mieux éclairer les débats de l’époque auxquels ces textes se réfèrent (cf. l’analyse de Mauss sur l’étude de Paul Wirz , auteur qui fait l’objet des cours de Mauss en 1927-1928) [57].

23Dans notre souci de préserver l’esprit de la période historique et intellectuelle que révèlent ces textes, nous nous sommes interdit de modifier l’orthographe de noms (i.e. phratrie), essentiellement de noms propres, qui n’est pas fixe à l’époque. Le lecteur constatera une variation des noms des groupes ethniques et lieux parfois dans la même analyse, ce qui préserve l’état spécifique du vocabulaire scientifique lorsque ces analyses ont été conçues ci-joint. Par exemple, nous n’avons pas modifié l’usage dans le texte de : « décades », conjureurs », « contestés », « subsumption ». On rappelle aux lecteurs l’état inachevé de ces textes (bien qu’ils soient destinés à la publication). Mauss et le dactylographe expriment leurs hésitations et incertitudes par des annotations en marge voire des commentaires sur des commentaires (« Tout ceci est mal dit. » Compte rendu de Johannes Winkler). C’est l’occasion pour le lecteur de mieux comprendre la maturation de la réflexion maussienne et les états d’écriture. Cela dit, il reste des phrases sans sens en raison d’une transcription erronée (« gage de vin », analyse de Paul Wirz, sans titre). Les synonymes de ces ethnonymes sont indiqués dans un tableau récapitulatif pour éviter une confusion entre l’usage d’étude et la forme francisée et contemporaine ; ces termes portent un astérisque dans le corps du texte. Quant aux noms d’auteurs, comme le veut la tradition de L’Année sociologique, le nom faisant l’objet de l’analyse est fourni en entier la première fois, puis, par la suite, on n’en écrit plus que le premier caractère.

24Étant donné la quantité de textes, le nombre d’auteurs et la diversité des thèmes traités dans un fonds non classé, il a fallu orienter la lecture. Nous avons donc rangé les textes selon les rubriques du tome I de la nouvelle série de L’Année sociologique, paru en 1925. Cela dit, à différentes reprises, le nom de rubrique a été écrit sur les archives du fonds Mauss et parfois par l’auteur lui-même dans le cas d’autres durkheimiens, ce qui signifie qu’un premier classement a été fait, mais dans la plupart des cas nous n’en connaissons ni l’auteur, ni les circonstances. En tout état de cause, nous avons respecté les indications de rubriques et les avons indiquées en note de bas de pages. Par ailleurs, quand cela est possible, à l’intérieur de chaque rubrique nous gardons l’ordre dans lequel se trouvent les textes dans le fonds d’archives. C’est le cas de Mauss dont les feuillets ont été partiellement paginés (au stylo-bille rouge, instrument commercialisé vers la fin des années 1930). D’après nos recherches, cette pagination ne relève ni de l’écriture de Mauss, ni d’Yvonne Oddon, ni de Denise Paulme . On constate par ailleurs différentes notes et annotations en général sans importance sur le manuscrit et, dans le cas de Mauss, sur le tapuscrit, dont certaines paraissent de la même écriture que celle de Mauss.

25Pour chaque texte qui suit, nous fournissons la cote du carton suivi de celle de son dossier. Le fonds Mauss a été récemment mis en liasses de feuillets dans le cadre de son conditionnement par la bibliothèque du Musée de l’Homme. Au moment où nous dépouillons les archives, il existe deux dossiers concernant le Ms 96 que nous distinguons par les sous-cotes « [1] » et « [2] », ceux-ci ont été ultérieurement intégrés dans le fonds Mauss 2 AP 4-1. Sauf indication contraire, toutes les notes en bas de pages relèvent de notre intervention et servent à donner aux lecteurs contemporains une connaissance précise de toute référence citée par les auteurs.

ANNEXE A

26Nous rappelons au lecteur que les catégories et sous-catégories de L’Année sociologique ont évolué au cours des années, mais en général, les sciences sociales sont réparties de la manière suivante :

Iimage 1
Iimage 2
L’Année sociologique, première série
Iimage 3
L’Année sociologique, nouvelle série
Iimage 4
Les Annales sociologiques

Notes

  • [1]
    Nous remercions vivement MM. Pierre Mauss et Pierre Halphen pour leur agrément à la publication de ce texte. Pour leurs conseils et leur soutien à notre projet, nous tenons à remercier avec gratitude Jean-Christophe Attias, le regretté Philippe BesnardBesnard, Philippe_ex "Besnard, Philippe"_, Raymond Boudon, Dominique Colas, Corinne Delmas, Antoine d’Ornano, Michèle Faurie, Jean Jamin, Thomas Keller, Dominique Morelon, Claude Proeschel, Françoise Taylor, Alain Testart et Edward Tiryakian.
    Nos remerciements vont aussi tout spécialement à Françoise Aulagne-Derivry, Monique Bidault, Lilyane Deroche-Gurcel et Bernard Valade pour leurs relectures attentives.
    Nous sommes enfin extrêmement redevables au personnel de la bibliothèque du Musée de l’Homme pour avoir facilité nos recherches et la transcription des textes.
  • [2]
    Anatole Levitzky _ex "Levitzky, :[Lewitzky] Anatole"_, muséographe d’origine russe, chercheur au Musée de l’Homme, est élève de Mauss _ex "Mauss, Marcel"_ à l’Institut d’ethnologie et à l’École pratique. Collaborateur de Rivet pour l’aménagement des nouveaux locaux du Palais de Chaillot, il y a sans doute rencontré Yvonne Oddon qui devint sa fiancée. Dans la nuit du 14 au 15 février 1941, Levitzky et Oddon sont arrêtés. Les membres du « réseau du Musée » ont préparé le bulletin Résistance, dont le premier numéro paraît le 15 décembre 1940. Le directeur du Musée sympathise avec le mouvement et autorise l’utilisation de la ronéo à cet effet. Cf. Marcel Fournier _ex "Fournier, Marcel"_, 1994, « Épilogue », Marcel Mauss, Paris, Fayard, p. 740-743 ; M. Mauss, « Notes sur Mlle Oddon » [mars 1941], Fonds Hubert _ex "Hubert, Henri"_-Mauss, Archives du Collège de France, cité dans M. Fournier, op. cit., p. 742.
  • [3]
    Lettre de M. Mauss _ex "Mauss, Marcel"_ à son beau-frère, 21 mai 1940, Fonds Mauss, Musée de l’Homme, 2 AP 4-2. D-E. Voir aussi la lettre de Mauss à Rivet le 11 avril 1947 et celle de Mlle Yvonne Oddon, bibliothécaire en chef au Musée de l’Homme et conseiller à l’Unesco, adressée à Luther H. Evans, bibliothécaire du Congrès américain. Voir le dossier : « Succession de don », Fonds Mauss, Musée de l’Homme, 2 AP 4-2. D. Il semble que la personne chargée d’effectuer cette tâche fut Levitzky _ex "Levitzky, :[Lewitzky] Anatole"_. Fournier _ex "Fournier, Marcel"_ précise que Mauss considérait sa présence au Musée comme nécessaire pour l’enregistrement de tous les objets des collections et de la tenue des registres et inventaires (M. Mauss [mars 1941], « Notes sur Levitzky », Fonds Hubert _ex "Hubert, Henri"_-Mauss, Collège de France, cité par M. Fournier, op. cit., p. 742).
  • [4]
    Lettre d’Y. Oddon à Pierre Lelièvre _ex "Lelièvre, Pierre"_, 7 juin 1948. Pierre Lelièvre est inspecteur général au ministère de l’Éducation nationale (Fonds Mauss _ex "Mauss, Marcel"_, Musée de l’Homme, 2 AP 4-2).
  • [5]
    M. Fournier _ex "Fournier, Marcel"_, 1994, Marcel Mauss _ex "Mauss, Marcel"_, Paris, Fayard, p. 747.
  • [6]
    Lettre d’Y. Oddon à Luther H. Evans, Librarian of Congress, « Succession de don », Fonds Mauss _ex "Mauss, Marcel"_, Musée de l’Homme, 2 AP 4-2. Dans une lettre au frère de Marcel Mauss, Henri Mauss, du 5 janvier 1951, Oddon note que 850 des livres appartenant à Mauss ont été inscrits, estampillés et classés mais « il reste beaucoup à faire... ». Lettre d’Y. Oddon à H. Mauss, 5 janvier 1951, Fonds Mauss, Musée de l’Homme. Henri Mauss s’occupe des modalités du don après la guerre. Au cours des années, la collection de Mauss a diminué ; une note du 13 août 1948 d’André Schaeffner _ex "Schaeffner, André"_, directeur au laboratoire de Musicologie [époux de Denise Paulme _ex "Paulme, Denise"_], précise que Henri Mauss a décidé que les ouvrages de Mauss appartenant à un tiers seront restitués et que les doubles seront jetés ou vendus. Voir lettre du 13 [?] 1950, « Succession de don », Fonds Mauss, Musée de l’Homme, 2 AP 4-2. D.
  • [7]
    Plus tard, M. Schaeffner _ex "Schaeffner, André"_ notera qu’il est convenu de remettre aux héritiers de Mauss _ex "Mauss, Marcel"_ toutes les publications d’Émile Durkheim _ex "Durkheim :[Durckheim], Émile"_ et de Marcel Mauss, livres, ouvrages, tirés à part, collections de L’Année sociologique et des Annales. Lettre d’Y. Oddon à Henri Mauss du 5 janvier 1951, Fonds Mauss, Musée de l’Homme, 2 AP 4-2. D. Nous n’avons pas trouvé d’indices pour vérifier si ce transfert a été réalisé.
  • [8]
    Nous ne pouvons pas publier ici notre inventaire détaillé du fonds Mauss _ex "Mauss, Marcel"_ et d’autres archives relatives à l’école durkheimienne de sociologie qui se monte à 50 pages. Il convient d’en préciser les éléments fondamentaux (étiquettes du Musée de l’Homme) : deux cartons de Mauss ayant les cotes 2 AP 4-1 et 2 AP 4-2 : textes (environ 260 ff.), coupures de presses, tirés à part, correspondance professionnelle et privée, correspondants institutionnels, imprimés divers et archives privées ; les dossiers Ms 29-40 : « Les cours d’ethnographie, à l’intérieur “ethnographie descriptive” (1927-1936) » ; 2 AP 41B-D et Ms 96 : « Manuscrits pour L’Année sociologique, n.s., II, 1927, et les Annales sociologiques, avec notes art. de Mauss (inédites) » (environ 225 ff.) ; 2 AP 41E : « Comptes rendus publiés des collaborateurs pour L’Année sociologique (n.s.), t. I, 1925 » ; Ms 98 : « 5e section de l’École pratique des hautes études » ; Ms 99 : texte de Mauss sur W. H. R. Rivers _ex "Rivers, William Halse"_, s.l.n.d., 7 ff. ; il s’agit de M. Mauss, 1923, « W. H. R. Rivers », Revue d’ethnographie et des traditions populaires, t. IV, 4e année, no 13, p. 1-7, repris in Œuvres, III, p. 465-472. On a repéré aussi 13 fichiers manuels (non conditionnés) contenant environ 10 000 fiches bibliographiques thématiquement classées, préparées par Mauss, ses élèves et collaborateurs, et sans commentaires pour la plupart (non inventoriées). Les Manuscrits 185-192 contiennent plusieurs textes et des cours d’Henri Hubert _ex "Hubert, Henri"_ faits à l’École du Louvre (cours sur le temps et le calendrier, les lois barbares, les fêtes, les sacrifices, la magie et la mythologie).
  • [9]
    M. Mauss _ex "Mauss, Marcel"_, 1947, Manuel d’ethnologie, Avertissement à la deuxième édition (1967) et Préface à la troisième édition (1989), Denise Paulme _ex "Paulme, Denise"_, Paris, Payot, « Petite Bibliothèque Payot », 1989, 264 p.
  • [10]
    Les lettres ont été publiées dans Lettres à Marcel Mauss _ex "Mauss, Marcel"_, présentées par Ph. Besnard _ex "Besnard, Philippe"_ et M. Fournier _ex "Fournier, Marcel"_, M. Herman Vera _ex "Vera, Herman"_ les ayant portées à leur connaissance. Lettres d’É. Durkheim _ex "Durkheim :[Durckheim], Émile"_ à M. Mauss [juin 1899 et mai-juin 1906], in É. Durkheim, Lettres à Marcel Mauss, Paris, PUF, 1998, p. 222 et 327.
  • [11]
    Dès 1947, Hüseyin Nail Kubali _ex "Kubali, Hüseyin Nail"_, doyen de la Faculté de droit d’Istanbul, affirme avoir consulté le fonds Mauss _ex "Mauss, Marcel"_ qui, à l’époque, selon lui, contenait les manuscrits des leçons de morale professionnelle et civique de Durkheim _ex "Durkheim :[Durckheim], Émile"_. Voir H. N. Kubali, Avant-propos, in É. Durkheim, 1950, Leçons de sociologie, introduction Georges Davy, Paris, PUF, « Quadrige », 1995, p. 6. Nous n’avons pas trouvé ces manuscrits lors de notre récent dépouillement. Nous savons aussi que durant les années 1950, Armand Cuvillier _ex "Cuvillier, Armand"_ a consulté les papiers de Mauss dans l’espoir de retrouver les notes du cours de Durkheim sur le pragmatisme ; Mauss avait fait appel aux anciens élèves possédant ces cours afin de les publier (A. Cuvillier, Préface à É. Durkheim, 1955, Pragmatisme et sociologie, cours inédits prononcés à la Sorbonne en 1913-1914 et restitués par A. Cuvilier d’après des notes d’étudiants, Paris, Vrin, p. 8). Les consultations les plus récentes du fonds Mauss par les chercheurs français et étrangers datent des années 1990.
  • [12]
    Nous avons quelques indices pour penser que les textes de Mauss _ex "Mauss, Marcel"_ étaient non seulement inédits, mais destinés au tome II de la nouvelle série de L’Année sociologique. Parmi le fonds Mauss, une liasse de textes a pour étiquette : « Notes de lecture pour L’Année sociologique signées MM », 2 AP 4-1. B. B 3. a. 3 (l’auteur de cette annotation n’a pas pu être identifié). Les lecteurs constateront par ailleurs de nombreux renvois de Mauss dans les analyses ici publiées faisant référence à L’Année sociologique. Mais c’est avant tout les dates de publication des travaux faisant l’objet d’analyses qui montrent que ces textes ont été prévus pour publication dans le tome II.
  • [13]
    Bibliothèque du Musée de l’Homme. Manuscrits. Inventaire sommaire des manuscrits de la bibliothèque du Musée de l’Homme, s.d., Paris, Musée de l’Homme, multigr., p. 2.
  • [14]
    Le lecteur lira en premier l’article de Ph. Besnard _ex "Besnard, Philippe"_, 1979, « La formation de l’équipe de L’Année sociologique », Revue française de sociologie, vol. XX, no 1, janvier-mars, p. 7-31.
  • [15]
    En 2000-2001, nous étions amenée à faire un dépouillement du fonds Mauss _ex "Mauss, Marcel"_ au Musée de l’Homme dans le cadre de nos recherches de thèse (J. Mergy, 2001, « Nations et nationalismes : Durkheim _ex "Durkheim :[Durckheim], Émile"_ et les durkheimiens. De la question de l’Alsace-Lorraine à la Société des Nations », thèse de doctorat de science politique, Université de Paris IX - Dauphine). Sur L’Année sociologique, nouvelle série, on lira M. Fournier _ex "Fournier, Marcel"_, 1994, « L’Année sociologique (bis) », Marcel Mauss, Paris, Fayard, p. 482-499.
  • [16]
    M. Mauss _ex "Mauss, Marcel"_, 1927, texte inédit faisant partie de la « Note de méthode sur l’extension de la sociologie, énoncé de principe à propos d’un livre récent », L’Année sociologique, nouvelle série, t. II, p. 178-191, repris dans M. Mauss, 1969, Œuvres, Victor Karady _ex "Karady, Victor"_ (dir.), t. III, Paris, Éditions de Minuit, p. 283-297. Ce texte inédit est déposé au fonds Hubert _ex "Hubert, Henri"_-Mauss au Collège de France et publié par M. Fournier _ex "Fournier, Marcel"_, 1997, « Marcel Mauss, “Comme si...” », Actes de la recherche en sciences sociales, n.s., 116-117, mars, p. 105-106.
  • [17]
    A. Lalande _ex "Lalande, André"_, 1924, « Rapport sur le concours pour le prix Le Fèvre Deumier de Pons. À décerner en 1923 », Séances de l’Académie des sciences morales et politiques, 83e année, t. 200, 2e semestre, 1923, Paris, Alcan, p. 282. MM. Hubert _ex "Hubert, Henri"_ et Mauss _ex "Mauss, Marcel"_ ont partagé le prix de 20 000 F avec Arnold van Gennep ; celui-ci a reçu un quart de la somme totale. Selon le testament du 12 juillet 1882 et décret du 12 juin 1889, le prix quinquennal Le Fèvre Deumier de Pons est attribué aux travaux remarquables sur les mythologies, philosophies et religions comparées ; il est décerné alternativement tous les cinq ans, une fois par l’Académie des inscriptions des Belles-Lettres, une fois par l’Académie des sciences morales et politiques. Le prix a été décerné pour la première fois en 1908 et existe toujours. Cf. Institut de France, 2001, Prix. Concours et Fondations 2001-2005, Paris, Uriane Imprimerie, p. 116. Voir aussi la notice de l’Institut de France, Académie des sciences morales et politiques adressée à MM. Hubert et Mauss, le 21 juillet 1923, leur accordant le prix Le Fèvre Deumier (15 000 F). Fonds Hubert-Mauss, Archives du Collège de France.
  • [18]
    A. Lalande _ex "Lalande, André"_, 1924, « Rapport sur le concours pour le prix Le Fèvre Deumier de Pons. À décerner en 1923 », Séances de l’Académie des sciences morales et politiques, 83e année, t. 200, 2e semestre, 1923, Paris, Alcan, p. 281.
  • [19]
    R. Maunier _ex "Maunier, René"_, 1927, « L’Année sociologique, 1925 », Revue philosophique, 52e année, n.s., 9-10, septembre-octobre, p. 304.
  • [20]
    On sait qu’en 1937, Mauss _ex "Mauss, Marcel"_ passe une commande pour la collection complète de L’Année sociologique et fait référence au tome II comme un « quart » de la nouvelle série : « Douze volumes de la première série, un volume et quart de la seconde série, huit ou neuf fascicules des Annales sociologiques », Lettre de M. Mauss à René Lisbonne _ex "Lisbonne, René"_, librairie Alcan, Paris, le 11 janvier 1937. M. Mauss, dossier d’auteur, déposé au siège social des Presses Universitaires de France, Paris. Notons que l’imprimeur des Presses Universitaires de France ne conserve aucune commande, ni épreuves pour l’époque, nous permettant de préciser les détails de l’édition originale. De plus, depuis 1927, l’imprimeur a déménagé deux fois.
  • [21]
    Lettre d’H. Hubert _ex "Hubert, Henri"_ à Marcel Mauss _ex "Mauss, Marcel"_, 12 juin 1927 ; Lettre de Raymond Lenoir _ex "Lenoir, Raymond"_ à M. Mauss, 19 mars 1928, Musée de l’Homme, Fonds Mauss, 2 AP 4-2. D. 1. Voir aussi M. Mauss, « Avant-propos », 1927, L’Année sociologique, nouvelle série, t. II, p. 1. Mauss exprime un certain enthousiasme à l’égard de l’avenir de la nouvelle série : « L’Année II est en confection. L’Année III commence à rappliquer. À L’Année V... j’en aurai soupé. Enfin, ça a du succès » (Lettre de M. Mauss à Sylvain et Danielle Lévi _ex "Lévi, Danielle"_, 8 avril 1927, Fonds Hubert-Mauss, Archives du Collège de France).
  • [22]
    Après la guerre, Félix Alcan et son neveu, René Lisbonne _ex "Lisbonne, René"_, n’étaient pas en mesure de continuer d’autres publications que celles de la collection des « Travaux de L’Année ». En 1922, M. Lisbonne propose de revenir à la question de reprendre L’Année sociologique. Toutefois, après étude, il conclut à l’insuffisance des moyens pour couvrir les honoraires nécessaires pour publier un volume annuel de plus de 300 pages. C’est à la fin de 1922, et grâce à la subvention de la Confédération générale des sociétés scientifiques, que la société anonyme Alcan relance la revue. Compte rendu d’activité [de l’Institut français de sociologie et de L’Année sociologique], s.d. [1923], 3 p., Fonds Hubert _ex "Hubert, Henri"_-Mauss _ex "Mauss, Marcel"_, Archives du Collège de France.
  • [23]
    R. Maunier _ex "Maunier, René"_, 1927, « L’Année sociologique, 1925 », Revue philosophique, 52e année, n.s., 9-10, septembre-octobre, p. 303.
  • [24]
    « Mémoire complémentaire concernant L’Année sociologique [1923], 2 p., Fonds Hubert _ex "Hubert, Henri"_-Mauss _ex "Mauss, Marcel"_, Archives du Collège de France.
  • [25]
    Procès-verbal de la réunion de L’Année sociologique du 1er mars 1923, p. 3. Voir aussi la lettre de M. Halbwachs à Mauss _ex "Mauss, Marcel"_ du 21 février 1923 dans laquelle Halbwachs évoque la situation financière et propose de limiter le nombre de collaborateurs à un noyau dur (Fonds Hubert _ex "Hubert, Henri"_-Mauss, Archives du Collège de France).
  • [26]
    Mémoire complémentaire concernant L’Année sociologique [1923], Fonds Hubert _ex "Hubert, Henri"_-Mauss _ex "Mauss, Marcel"_, Collège de France.
  • [27]
    Lettre de M. Halbwachs à M. Mauss _ex "Mauss, Marcel"_, 16 décembre 1928, Fonds Mauss, Musée de l’Homme, 2 AP 4-2. D. 1. L’étude d’Halbwachs fut publiée quelques années plus tard dans la collection « Travaux de L’Année sociologique » (M. Halbwachs, 1930, Les causes du suicide, avant-propos M. Mauss, Alcan, « Bibliothèque de philosophie contemporaine »).
  • [28]
    Entre autres, voir les lettres d’É. Durkheim _ex "Durkheim :[Durckheim], Émile"_ à H. Hubert _ex "Hubert, Henri"_ en 1898 [novembre et/ou décembre] et en 1901 dans « Lettres de Émile Durkheim à Henri Hubert », présentées par Ph. Besnard _ex "Besnard, Philippe"_, 1987, Revue française de sociologie, vol. XXVIII-3, juillet-septembre, p. 498-499 et 520. Se reporter aussi en ce sens aux lettres de Durkheim à Mauss _ex "Mauss, Marcel"_ en mai-juin 1906. É. Durkheim, Lettres à Marcel Mauss, 1998, présentées par Ph. Besnard et M. Fournier _ex "Fournier, Marcel"_, Paris, PUF, p. 377 sq.
  • [29]
    Lettre de M. Mauss _ex "Mauss, Marcel"_ à H. Hubert _ex "Hubert, Henri"_, 8 décembre 1916, citée par M. Fournier _ex "Fournier, Marcel"_, 1994, Marcel Mauss, Paris, Fayard, p. 138.
  • [30]
    Archives privées Alcan (1 registre noir), Conseils d’administration Alcan 1924-1927, Marcel Mauss _ex "Mauss, Marcel"_ à la séance du 13 février 1926. Notes amicalement prises par Valérie Tesnière _ex "Tesnière, Valérie"_ et mises à notre disposition. Le fonds d’archives de la librairie Alcan et des Presses Universitaires de France fait l’objet d’un dépouillement dans le cadre de l’étude de Tesnière, Valérie, 2001, Le Quadrige. Un siècle d’édition universitaire 1860-1968, Paris, PUF.
  • [31]
    M. Mauss _ex "Mauss, Marcel"_, 1933, « La sociologie en France de 1914 à 1933 », La Science française, nouvelle édition, t. I, Paris, Larousse, p. 36-48, repris in Œuvres, III, p. 437.
  • [32]
    Lettre de P. Fauconnet _ex "Fauconnet, Paul"_ à M. Mauss _ex "Mauss, Marcel"_, 13 décembre 1925, citée par M. Fournier _ex "Fournier, Marcel"_, 1994, Marcel Mauss, Paris, Fayard, p. 532.
  • [33]
    Nous savons que Mauss _ex "Mauss, Marcel"_ obtint un financement ministériel afin de se rendre en Angleterre en 1924 où il a signé des accords d’échange de publications avec quelques établissements universitaires et des sociétés savantes et a réinscrit L’Année sociologique sur les listes d’éditeurs anglais (M. Mauss, 1924, « Rapport sur l’exécution d’une mission en Angleterre », p. 1, Fonds Hubert _ex "Hubert, Henri"_-Mauss, Archives du Collège de France, cité par M. Fournier _ex "Fournier, Marcel"_, 1994, Marcel Mauss, Paris, Fayard, p. 496, n. 3).
  • [34]
    Lettre de M. Mauss _ex "Mauss, Marcel"_ à Ignace Meyerson _ex "Meyerson, Ignance"_, 20 août 1925, citée par M. Fournier _ex "Fournier, Marcel"_, 1994, Marcel Mauss, Paris, Fayard, p. 532.
  • [35]
    En 1923, Mauss _ex "Mauss, Marcel"_ demande un financement à Charles Seligmann (en Angleterre) et auprès du Carnegie Endowment for International Peace aux États-Unis (refusé). Plus tard, en organisant sa visite aux États-Unis en 1926 dans le cadre de la fondation Rockefeller, Mauss écrit que le budget de L’Année sociologique est perturbé par la fluctuation des taux de change : elle rend impossible l’achat des livres (Lettre de M. Mauss à Beardsley Ruml, directeur du Laura Spelman Rockefeller Memorial, New York, décembre, 1925, Fonds Hubert _ex "Hubert, Henri"_-Mauss, Archives du Collège de France).
  • [36]
    M. Mauss _ex "Mauss, Marcel"_, 1927, « Avant-propos », L’Année sociologique, nouvelle série, t. II, p. 1. Il s’agit d’une subvention de 9 000 F dans le cas de la Confédération des sociétés scientifiques (CSS) (Lettre de M. Mauss à M. le Secrétaire général de la CSS, 13 janvier 1925). La Caisse des recherches scientifiques met à la disposition de Mauss 3 000 F pour contribuer en 1926 à la publication de L’Année sociologique (Lettre à M. Mauss du directeur de l’Enseignement supérieur, secrétaire du conseil d’administration de la Caisse des recherches scientifiques, conseiller d’État, ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, 2 juin 1926 ; Lettre de M. Mauss à M. le Ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, 2 août 1926, Fonds Hubert _ex "Hubert, Henri"_-Mauss, Archives du Collège de France).
  • [37]
    M. Mauss _ex "Mauss, Marcel"_, 1925, « Avant-propos », L’Année sociologique, nouvelle série, t. I, p. 2.
  • [38]
    Mémoire complémentaire concernant L’Année sociologique [1923], 2 p., Fonds Hubert _ex "Hubert, Henri"_-Mauss _ex "Mauss, Marcel"_, Archives du Collège de France.
  • [39]
    Note du 26 janvier 1942, procès-verbaux de l’IFS, cité par J. Heilbron _ex "Heilbron, Johan"_, 1983, « Note sur l’Institut français de sociologie (1924-1962) », Études durkheimiennes. Bulletin d’information (Paris), novembre, no 9, p. 10, n. 5. En effet, la subvention de la CSS ne peut être donnée qu’à une Société savante de sociologie avec statuts, séances, procès-verbaux ayant une existence propre et indépendante au point de vue du nom et de la publication du périodique (Réunion du 1er mars 1923, Fonds Hubert _ex "Hubert, Henri"_-Mauss _ex "Mauss, Marcel"_, Archives du Collège de France). Les archives de l’Institut français de sociologie sont aujourd’hui déposées à la Société française de sociologie, héritière de l’ISF, et ne semblent toujours pas avoir été exploitées.
  • [40]
    M. Mauss _ex "Mauss, Marcel"_, 1925, « Avant-propos », L’Année sociologique, nouvelle série, t. I, p. 3.
  • [41]
    R. Maunier _ex "Maunier, René"_, 1927, « L’Année sociologique, 1925 », Revue philosophique, 52e année, n.s., 9-10, septembre-octobre, p. 305-307.
  • [42]
    Archives privées Alcan (1 registre noir), Conseils d’administration Alcan 1924-1927, Marcel Mauss _ex "Mauss, Marcel"_ à la séance du 2 février 1924, notes amicalement transmises par Valérie Tesnière _ex "Tesnière, Valérie"_. Cette proposition est publiée dans M. Mauss, « Avant-propos », 1925, L’Année sociologique, nouvelle série, t. I, p. 3-4. Sur ce point, voir aussi la lettre d’Armand Colin à M. Mauss et le contrat entre MM. A. Colin et Mauss, décembre 1923, 6 p., Fonds Hubert _ex "Hubert, Henri"_-Mauss, Archives du Collège de France.
  • [43]
    En 1927 Halbwachs apprend que Mauss _ex "Mauss, Marcel"_ traverserait « une crise de santé » (Lettre de M. Halbwachs à M. Mauss, 8 septembre 1927, Fonds Mauss, Musée de l’Homme, 2 AP 4-2. D. 1). Rappelons que le volume II de la nouvelle série paraîtra en quatre fascicules de mai à novembre 1927.
  • [44]
    L’Institut français de sociologie a organisé sa première séance en décembre 1930. Les publications de l’Institut sont d’abord parues dans le Bulletin de l’Institut français de sociologie (1930-1933), édité par Alcan. Cf. Johan Heilbron _ex "Heilbron, Johan"_, 1983, « Note sur l’Institut français de sociologie (1924-1962) », Études durkheimiennes. Bulletin d’information (Paris), novembre, no 9, p. 12.
  • [45]
    Dans une lettre à Hubert _ex "Hubert, Henri"_, Mauss _ex "Mauss, Marcel"_ précise l’état du travail sur la nation : « [...] Il est évident qu’il faut me débarrasser de tout pour pouvoir finir la Nation et faire L’Année » (Lettre de M. Mauss à H. Hubert, 9 août 1923, citée par M. Fournier _ex "Fournier, Marcel"_, 1994, Marcel Mauss, Paris, Fayard, p. 476).
  • [46]
    On cite les textes et cours de Durkheim _ex "Durkheim :[Durckheim], Émile"_ que publie Mauss _ex "Mauss, Marcel"_ dans la Revue philosophique et la Revue de métaphysique et de morale, textes réunis dans É. Durkheim, 1928, Le socialisme. Sa définition – ses débuts. La doctrine saint-simonienne, introduction M. Mauss, 1re éd., préface Pierre Birnbaum _ex "Birnbaum, Pierre"_, 1992, PUF, « Quadrige », et É. Durkheim, 1924, Sociologie et philosophie, préface C. Bouglé _ex "Bouglé, Célestin"_, Paris, Alcan.
  • [47]
    Lettre de M. Halbwachs à M. Mauss _ex "Mauss, Marcel"_, 27 février 1928, Fonds Hubert _ex "Hubert, Henri"_-Mauss, Archives du Collège de France.
  • [48]
    Lettre de M. Halbwachs à M. Mauss _ex "Mauss, Marcel"_, 18 novembre 1928, Fonds Hubert _ex "Hubert, Henri"_-Mauss, Archives du Collège de France.
  • [49]
    M. Mauss _ex "Mauss, Marcel"_, 1925, « In memoriam : l’œuvre inédite de Durkheim _ex "Durkheim :[Durckheim], Émile"_ et de ses collaborateurs », in L’Année sociologique, nouvelle série, t. I, p. 7-29, repris in Œuvres, III, p. 499. Sur ce point, voir Jean-Christophe Marcel, 2001, Le durkheimisme dans l’entre-deux-guerres, Paris, PUF, « Sociologie d’aujourd’hui », p. 72-81.
  • [50]
    M. Mauss _ex "Mauss, Marcel"_, 1925, « In memoriam. L’œuvre inédite de Durkheim _ex "Durkheim :[Durckheim], Émile"_ et de ses collaborateurs », in L’Année sociologique, nouvelle série, t. I, p. 7-29, repris in Œuvres, III, p. 474-475. À l’époque, l’American Journal of Sociology a préparé un compte rendu assez critique de la direction de M. Mauss et sa réflexion sur les catégories de L’Année sociologique : « He seems all too conscious of being Durkheim’s faithful disciple, and all too eager to reassure his readers that he is merely carrying on the sacred ritual [...] » [Il [Mauss] semble très conscient d’être le disciple fidèle de Durkheim, et très désireux de rassurer ses lecteurs sur le fait qu’il ne fait que perpétuer le rituel sacré] (Howard Becker _ex "Becker, Howard"_, 1928, compte rendu de M. Mauss, 1927, « Divisions et proportions des divisions de la sociologie », L’Année sociologique, nouvelle série, t. II, in American Journal of Sociology, vol. XXXIV, novembre, no 3, p. 538). La réception était plus favorable pour le tome I dans la revue Social Forces. Cf. Frank H. Hankins, 1925/1926, compte rendu de L’Année sociologique, nouvelle série, t. I, in Social Forces. A Scientific Medium of Social Study and Interpretation, vol. IX, juin, no 4, p. 845-846.
  • [51]
    Lettre de P. Huvelin _ex "Huvelin, Paul"_ à M. Mauss _ex "Mauss, Marcel"_, le 21 février 1923, Fonds Hubert _ex "Hubert, Henri"_-Mauss, Collège de France.
  • [52]
    Bouglé _ex "Bouglé, Célestin"_ exprime à Mauss _ex "Mauss, Marcel"_ son incertitude : « Puissions-nous réussir » (Lettre de C. Bouglé à M. Mauss, le 23 avril 1923, Fonds Hubert _ex "Hubert, Henri"_-Mauss, Archives du Collège de France). Sur ce point, Terry N. Clark, 1968, « The structure and functions of a research institute : The Année sociologique, Archives européennes de sociologie, IX, p. 89.
  • [53]
    Ci-après les 17 auteurs dont les textes du tome II de la nouvelle série de L’Année sociologique sont déposés au Musée de l’Homme (cote Ms 96) : Georges Davy, Philippe De Félice _ex "Félice, Philippe de"_, Albert Demangeon _ex "Demangeon, Albert"_, Daniel Essertier _ex "Essertier, Daniel"_, Paul Fauconnet _ex "Fauconnet, Paul"_, Louis Gernet _ex "Gernet, Louis"_, Maurice Halbwachs, Henri Hubert _ex "Hubert, Henri"_, Henri Jeanmarie _ex "Jeanmarie, Henri"_, Emmanuel Lévy _ex "Lévy, Emmanuel"_, Henri Lévy-Bruhl, Charles Lalo _ex "Lalo, Charles"_, René Maunier _ex "Maunier, René"_, Marcel Mauss _ex "Mauss, Marcel"_, Jean Plassard _ex "Plassard, Jean"_, Jean Ray _ex "Ray, Jean"_ et Jules Sion _ex "Sion, Jules"_. Quant aux auteurs dont aucun texte ne se trouve au Musée mais qui figurent sur la couverture du tome II de L’Année sociologique, en voici la liste : Albert Bayet _ex "Bayet, Albert"_, Célestin Bouglé _ex "Bouglé, Célestin"_, Georges Bourgin _ex "Bourgin, Georges"_, Henri Bourgin, Stefan Czarnowski _ex "Czarnowski, Stefan"_, Marcel Déat _ex "Déat, Marcel"_, Marcel Granet _ex "Granet, Marcel"_, Raymond Lenoir _ex "Lenoir, Raymond"_, Lucien Lévy-Bruhl, Jean Marx _ex "Marx, Jean"_, Antoine Meillet _ex "Meillet, Antoine"_, Alexandre Moret _ex "Moret, Alexandre"_, Dominique Parodi _ex "Parodi, Dominique"_, Charles Blondel _ex "Blondel, Charles"_, André Piganiol _ex "Piganiol, André"_ et Pierre Roussel _ex "Roussel, Pierre"_.
  • [54]
    M. Mauss _ex "Mauss, Marcel"_, 1924, « Appréciation sociologique du bolchevisme », in Revue de métaphysique et de morale, 31e année, no 1, p. 103-132 [Écrits politiques, p. 537-566].
  • [55]
    Les textes de Levitzky _ex "Levitzky, :[Lewitzky] Anatole"_ et de Sommerfelt _ex "Sommerfelt, Alf"_ sont mêlés dans les papiers de Mauss _ex "Mauss, Marcel"_ (2 AP 4-1. B. B 1 [a et b] et 2 AP 4-1. B. 2), ceux de Ranulf _ex "Ranulf, Svend"_ et de Pullich _ex "Pullich, Fritz"_ se trouvent dans le Ms 96 [1], Fonds Mauss, Musée de l’Homme.
  • [56]
    Faute de temps, il manque ici six courtes analyses (12 feuillets) sur la politique, notamment sur l’État, de Georges Davy mais faussement attribuées à Georges Dumas, ainsi que trois d’Henri Jeanmarie _ex "Jeanmarie, Henri"_ sur le christianisme dont l’écriture est difficile mais assez lisible.
  • [57]
    En 1927-1928, Mauss _ex "Mauss, Marcel"_ donne un cours à l’École pratique des hautes études, section des sciences religieuses, notamment sur les documents de P. Wirz _ex "Wirz, Paul"_ concernant les Marind-Anim (Nouvelle-Guinée) (M. Fournier _ex "Fournier, Marcel"_, 1994, Marcel Mauss, Paris, Fayard, p. 473). Cf. l’ouvrage de Wirz aussi étudié par Mauss dans le cadre de ses « Instructions d’ethnographie descriptive », données à l’Institut d’ethnographie de l’Université de Paris. Cf. M. Mauss, 1947, « Phénomènes religieux », Manuel d’ethnographie, Paris, Payot, 1967, p. 223.
Jennifer Mergy
Docteur en sciences politiques,
Université de Paris IX - Dauphine,
Paris, décembre 2001
Corps diplomatique américain
Mis en ligne sur Cairn.info le 01/08/2007
https://doi.org/10.3917/anso.041.0010
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