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Cadre dirigeant d’Alstom, Frédéric Pierucci se retrouve mêlé à l’affaire du même nom en 2013, alors que l’entreprise est poursuivie par la justice américaine pour des faits de corruption en vertu du Foreign Corrupt Practices Act (FCPA). Cette loi extraterritoriale permet aux États-Unis de poursuivre des entreprises étrangères, même si ces dernières sont établies à l’étranger, dès lors qu’elles ont des intérêts aux États-Unis (filiales, par exemple) ou recourent à des services états-uniens comme le dollar ou des messageries américaines. Frédéric Pierucci restera vingt-cinq mois en prison dans ce pays, servant d’otage économique à la justice américaine. Aujourd’hui à la tête du cabinet de conseil Ikarian, il conseille les dirigeants de sociétés, travaille à la prévention de la corruption, et milite activement pour la défense de la souveraineté industrielle et numérique française.Sylvie Matelly et Marc Verzeroli – Dans quel(s) contexte(s) vous semble-t-il que les entreprises ont à faire face à des enjeux / défis géopolitiques renouvelés ?FRÉDÉRIC PIERUCCI – Il faut d’abord parler du contexte géopolitique global, qui est celui d’un nouveau morcellement du monde en grands blocs, avec d’un côté les États-Unis et de l’autre la Chine. L’Europe, à défaut d’avoir su saisir l’occasion historique de se rapprocher de la Russie après l’éclatement de l’Union soviétique et de créer ainsi une troisième voix indépendante, se retrouve arrimée militairement, juridiquement, économiquement, numériquement et don…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 04/04/2022
- https://doi.org/10.3917/ris.125.0051

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