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Les années qui suivirent la fin de la guerre froide furent celles d’une glorification souvent excessive des valeurs occidentales, alors confondues avec le processus de mondialisation. L’Occident eut à cœur de les propager, profitant d’un rapport de force avantageux et surtout de l’absence de compétiteur. Les années 1990 furent ainsi celles des espoirs fondés sur la démocratisation des sociétés, de l’extension du consensus de Washington et d’une culture d’arbitrage des différends sur la base des valeurs portées par l’Occident, privilégiant notamment la sécurité humaine et le droit d’ingérence, véritable promesse de protection aux persécutés à l’intérieur même de régimes autoritaires. Les États-Unis furent le principal acteur de ce « nouvel ordre mondial », tel qu’énoncé par le président George Bush à l’occasion de la fin de la guerre du Golfe, en mars 1991. L’Amérique était au centre du monde et devenait « l’empire du Milieu », pour reprendre le titre d’un livre de Pierre Mélandri et Justin Vaïsse publié en 2001 et consacré à la puissance américaine.
Les temps ont changé. Parce qu’ils ont abusé de leur avantage et développé une vision de l’unipolarité teintée d’unilatéralisme, les États-Unis ont suscité des résistances à un ordre mondial qui leur était favorable. Dans le même temps, l’affirmation progressive de la puissance de la Chine – qui est le phénomène le plus important des trois dernières décennies – a associé au rattrapage économique et politique une nouvelle vision des équilibres internationaux…
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Auteur
A récemment codirigé Les nouvelles routes de la soie (Montréal, Presses universitaires du Québec, 2019) et Les marges et les frontières de la Chine (Montréal, Presses de l’Université de Montréal, 2020), et publie prochainement Chine-USA : le grand écart (Versailles, VA Éditions, 2021).
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 01/10/2021
- https://doi.org/10.3917/ris.123.0055

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