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Si l’on devait résumer d’un seul mot les trente dernières années de la marche du monde, le terme de « mondialisation » semblerait s’imposer sur le devant de la scène des représentations. Ce témoin de l’époque a succédé à son antécédent, la guerre froide. Pourtant, l’accélération des trajectoires liées à la pandémie de Covid-19 rappelle la résistance des États face aux forces économiques, technologiques et idéologiques actives dans la transgression des limites. Loin de signer la fin des États et des frontières, les aléas inhérents à un monde longtemps réduit à sa seule échelle, planétaire, ont montré, à l’inverse, la nécessité impérative de l’échelle nationale pour comprendre les dynamiques conflictuelles à l’œuvre. C’est l’échelle pertinente de l’exercice légitime de la souveraineté politique. Dans de rares cas comme dans l’Union européenne, elle se complète de l’échelle régionale de coordination des réponses et de tentative de souveraineté collective.
Lorsque les dirigeants des trois principales républiques réunis dans une datcha de la forêt de Belajeva, en Biélorussie, constatent – et décident – que l’Union soviétique, « en tant que sujet de droit international et réalité géopolitique, a cessé d’exister » et annoncent la formation d’une Communauté des États indépendants (CEI), ils signent à la fois l’effondrement de la forme soviétique de l’empire russe, la fin de la guerre froide qui avait structuré le monde selon un mode binaire, l’émancipation d’une moitié du continent européen, l’échec de l’économie centralement planifiée située hors des circuits mondiaux et la fin de l’hégémonie du Parti communiste…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 01/10/2021
- https://doi.org/10.3917/ris.123.0035

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