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Le 8 mars 2018, le président des États-Unis annonçait son intention de taxer les importations d’acier à 25 % et d’aluminium à 10 % pour des raisons de sécurité nationale, la Chine étant le premier producteur mondial de ces deux matières. Le 22 mars étaient évoquées de nouvelles mesures pour protéger les droits de propriété intellectuelle, estimés non respectés par les autorités chinoises. Le 1er avril, Pékin entrait à son tour dans cette guerre commerciale en annonçant exercer des représailles contre l’action de Washington, via l’augmentation des tarifs douaniers de 15 % à 25 % sur divers produits, représentant un manque à gagner de plus de 3 milliards de dollars pour les entreprises états-uniennes. Depuis, les mesures de part et d’autre du Pacifique se sont encore amplifiées, bien que des négociations se poursuivent entre les deux pays, sans réel succès pour le moment.
Au-delà de ce climat de guerre commerciale, ce qui est en train de se jouer est le leadership de l’économie mondiale, la Chine estimant qu’au vu de son importance sur les plans démographique, économique, mais aussi historique, cette place, occupée par les États-Unis, lui revient de fait. Ces derniers, a contrario, ne comptent pas se laisser dépasser et semblent pour l’instant avoir l’avantage, puisqu’ils paraissent bien moins affectés par cette confrontation que ne l’est l’économie chinoise. Pourtant, au-delà de cette compétition, c’est tout un équilibre de deux puissances, liées de plus en plus étroitement depuis vingt ans, qui pourrait être rompu, handicapant durablement les deux économies…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 27/09/2019
- https://doi.org/10.3917/ris.115.0061

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