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Carole Gomez et marc Verzeroli – Près de vingt après sa signature, en 1999, quel bilan peut-on tirer du partenariat stratégique entre l’Union européenne (UE) et l’Amérique latine ? A-t-il permis de dépasser les efforts en ordre dispersé de certains pays européens selon leurs zones d’influence particulières ?Jean-Jacques Kourliandsky – Ce partenariat n’a pas changé et ne changera pas grand-chose dans la mesure où l’UE est une union d’États, de gouvernements, d’économies, d’entreprises qui sont, en Amérique latine, davantage concurrents que complémentaires. L’UE est effectivement devenue le premier fournisseur d’aide à l’Amérique latine, mais celle-ci n’en a pas tant besoin comme l’Afrique. Il y a donc une stratégie qui peut-être n’est pas la bonne, mais peut-il y en avoir une autre ?
Le constat qui s’impose est que tous les pays européens mènent des politiques parallèles en Amérique latine. L’Allemagne soutient ses entreprises, tout comme l’Espagne, l’Italie ou la France. L’Italie organise des sommets italo-américains, l’Espagne des sommets ibéro-américains. Il y a donc des politiques qui pourraient être qualifiées de concurrentielles, sans toutefois être contradictoires avec le fait que ces pays représentent un espace économique commun.
L’UE n’est pas un État, ses différentes composantes conduisent leurs propres politiques et peuvent même avoir des approches diplomatiques contradictoires, comme par exemple dans l’attitude des pays européens à l’égard du Venezuela, de Cuba ou encore du Brésil…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 05/10/2018
- https://doi.org/10.3917/ris.111.0091

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