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Christophe Ventura – Quel regard portez-vous sur les enjeux de l’élection présidentielle de 2018 dans votre pays ? Ce scrutin peut-il être en mesure de solutionner la crise démocratique du Brésil ?Celso Amorim – En principe, oui, mais à la seule condition que le droit de l’ancien président Luiz Inácio Lula da Silva à pouvoir se présenter comme candidat soit pleinement garanti, ce qui, au moment où nous parlons, est loin d’être le cas. L’ancien président (2003-2010) est la personnalité politique la plus populaire au Brésil et celle qui est en tête de toutes les enquêtes d’opinion concernant les prochaines élections générales. Et pourtant, paradoxalement, au moment où je vous réponds, il est toujours en prison, condamné de manière tout à fait arbitraire.
Cette candidature à l’élection de Lula et sa victoire le cas échéant constituent bien les conditions nécessaires à la résolution de la crise démocratique de mon pays. Mais elles ne sont en réalité pas suffisantes. C’est tout le système électoral brésilien en tant que tel qui doit être réformé en profondeur, de façon à y réduire le poids des pouvoirs économiques et financiers, et à y renforcer celui des organisations représentant les intérêts pluriels, notamment populaires, de la société.Quelles sont, selon vous, les racines de cette crise brésilienne ?Celso Amorim – On parle beaucoup de la corruption. Elle constitue indéniablement un grand problème. Mais à la racine de ce phénomène se trouve la grande inégalité qui règne dans la société…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 05/10/2018
- https://doi.org/10.3917/ris.111.0055

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