CAIRN.INFO : Matières à réflexion

Violences sexuelles, preuves à l’appui

« Présentation de l’enquête Virage et premiers résultats sur les violences sexuelles », Alice Debauche, Amandine Lebugle, Elizabeth Brown, Tania Lejbowicz, Magali Mazuy, Amélie Charruault, Justine Dupuis, Sylvie Cromer et Christelle Hamel, Document de travail, n˚ 229, Institut national d’études démographiques, 133 boulevard Davout, 75020 Paris, janvier 2017, 67 p., www.ined.fr

1En 2000, le centre de recherche de l’Institut démographique de l’Université de Paris I lançait une première enquête sur les violences faites aux femmes. Quinze années plus tard, les résultats d’une investigation statistique de grande envergure réalisée à l’initiative de chercheuses de l’Ined auprès de 27 268 hommes et femmes de 20 à 69 ans vivant en France métropolitaine sont disponibles. L’enquête VIolences et RApports de GEnre : contextes et conséquences des violences subies par les femmes et les hommes, appelée Enquête Virage, n’est pas qu’une enquête de victimisation. Elle prend en compte les situations où se produisent ces violences et les différentes formes qu’elles peuvent prendre, qu’il s’agisse d’espaces privés ou publics, de situations professionnelles ou de vie dans un groupe familial. 14,47 % des femmes interrogées déclarent au moins une forme d’agression sexuelle au cours de leur vie. Près d’un quart de ces femmes ont été victimes d’un viol, plus d’un sixième d’une tentative de viol et près d’un tiers d’attouchements du sexe. Les hommes déclarent aussi être victimes d’agressions sexuelles, dans une proportion quatre fois inférieure aux femmes. C’est dans le groupe des femmes de 20 à 34 ans que les risques sont les plus élevés mais l’enquête souligne aussi le poids des violences sexuelles subies aux plus jeunes âges. Plus d’un quart des femmes et un tiers des hommes déclarent que les viols et tentatives de viols ont commencé avant 11 ans, principalement dans le cas des violences intrafamiliales. Dans la grande majorité des cas, les violences sexuelles sont le fait de personnes connues des victimes. Outre l’intérêt des informations contenues dans ce rapport, l’équipe de recherche fournit des indications sur les décalages qui peuvent exister entre la qualification juridique d’un fait, comme les attouchements, et la perception que peuvent en avoir les personnes concernées. Le rapport de recherche s’attache également à montrer la spécificité de cette enquête par rapport à d’autres données, issues par exemple de l’enquête « Événements de vie et santé » ou des enquêtes sur la sexualité.

Les morts de la rue moins anonymes

« Mortalité des personnes sans domicile 2012-2016. Dénombrer et décrire », Collectif Les Morts de la Rue, Rapport d’enquête, Les Morts de la Rue, 72 rue Orfila 75020 Paris, novembre 2017, 154 p., www.mortsdelarue.org

2Louis vivait depuis dix ans sur un banc à Bordeaux ; les pompiers appelés par les riverains à la suite d’un malaise ne peuvent le ranimer, il meurt près de son banc à 66 ans. Un homme est retrouvé inanimé dans un square parisien, il décède à l’hôpital sans avoir pu être identifié. Il sera enterré trois mois plus tard, toujours anonyme. En tentant de gagner l’Angleterre, Mehmet, 19 ans, a succombé à un choc avec un poids lourd qui ne s’est pas arrêté. Fredo a été retrouvé dans un fleuve, trois semaines après sa disparition. Aya, 25 ans, d’origine subsaharienne, s’est jetée sous un métro. Nabidullah, 14 ans, est mort fauché par un camion à la sortie de la Jungle de Calais.

3Depuis sa création en 2002 sous la forme d’une association loi de 1901, le collectif Les Morts de la Rue rassemble des informations sur les personnes décédées à la rue ou après une période de vie sans domicile pour attirer l’attention des pouvoirs publics sur ces situations dramatiques, pour dénoncer les causes souvent violentes de ces morts, mais aussi pour veiller à la dignité des funérailles et accompagner et soutenir les proches lorsqu’ils peuvent être retrouvés.

4Le dénombrement des personnes à la rue est d’une grande complexité méthodologique comme le montrent les deux enquêtes décennales conduites par l’Insee. La difficulté s’accroît lorsqu’il s’agit de dénombrer, d’identifier et de connaître les personnes qui meurent à la rue ou des suites d’une vie d’errance sans domicile stable. À partir de 2012, en lien avec le Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès (CépicDC) de l’Inserm, un travail plus systématique de recueil d’informations a été entrepris par le collectif. Les résultats de ces investigations menées pendant cinq ans font l’objet de ce rapport d’enquête. Ils montrent que les personnes décédées sont majoritairement des hommes jeunes qui meurent après un long parcours à la rue. Vivre à la rue conduit à mourir en moyenne à 49 ans, soit trente ans plus tôt que pour la population masculine française. À partir des données recueillies portant sur 2 369 morts, l’étude fait une estimation du nombre des personnes décédées à la rue au cours des cinq années de l’enquête : elles seraient un peu plus de 13 000, mais les incertitudes conduisent à fixer une fourchette d’estimation allant de 6 à 20 000 décès.

La formation, accélérateur de mobilité sociale ?

« Déclassements et reclassements selon le diplôme et l’origine sociale », Philippe Lemistre, Document de travail du Cereq, 10 place de la Joliette, 13657 Marseille Cedex 02, n° 4, juillet 2017, 22 p., www.cereq.fr

5Les recherches sur le déclassement s’appliquent le plus souvent à la mobilité intergénérationnelle : occuper un emploi moins qualifié à âge égal que celui occupé par son père témoigne ainsi d’un déclassement. Le déclassement intergénérationnel compare les positions sociales des personnes à deux moments différents de leur trajectoire de vie. Philippe Lemistre s’intéresse, lui, à la situation de personnes qui occupent, à un moment de leur vie, des emplois inférieurs à ce qu’ils pourraient prétendre du fait de leur niveau de formation. En utilisant les données issues des enquêtes longitudinales portant sur des personnes sorties du système éducatif pendant sept ans à partir de 2004, Philippe Lemistre montre qu’un peu plus d’un jeune sur trois peut être considéré comme déclassé eu égard à son niveau de formation. On ne s’étonnera pas totalement à la lecture des résultats qui montrent qu’à niveau d’étude comparable, les jeunes d’origine sociale les plus favorisés se retrouvent le plus souvent parmi les non-déclassés. En revanche, plus originaux sont les résultats qui montrent que la mobilité sociale descendante semble de plus en plus partagée socialement, témoignant d’un affaiblissement du lien entre origine sociale et diplôme, particulièrement chez les hommes. Une recherche qui contribue au débat sur les liens entre le déclassement intergénérationnel par rapport au diplôme et la mobilité sociale descendante, une façon aussi de questionner le rôle du système de formation.

L’informatique dans une activité sociale

« Les transformations du métier de conseiller de mission locale liées à l’utilisation des technologies de l’information et de la communication : l’impact sur les identités et les représentations sociales », Radhouane Missaoui, Thèse pour l’obtention du grade de docteur du Conservatoire national des arts et métiers, Sciences de l’éducation, École doctorale Abbé Grégoire, juillet 2017, 251 p., téléchargeable sur HAL

6Chargé de trouver une réponse au problème du taux de chômage des jeunes au début des années 1980, Bertrand Schwartz proposa, dans un rapport fondateur, une démarche globale qui intégrait la garantie d’une qualification professionnelle en recourant à l’alternance et à l’élaboration de projets de formation individualisée. Il suggérait de favoriser l’insertion professionnelle des jeunes par le partage du travail et surtout recommandait de mettre l’accent sur l’insertion sociale, pensée globalement en termes de formation, de logement, de santé, de culture et de citoyenneté. Les missions locales seront la transcription institutionnelle de ce projet visionnaire et militant. Pour faire face à la montée du chômage des jeunes, les services de l’État vont faire se succéder des programmes d’accès à l’emploi. On se souvient peut-être du Crédit de formation individualisée, de la Préparation active à la qualification et à l’emploi (Paque), et les professionnels n’ont pas oublié le programme de Trajet d’accès à l’emploi (Trace) puis les Contrats d’insertion dans la vie sociale (Civis). Si les questions d’insertion sont restées importantes pour les missions locales, le suivi de l’accès à l’emploi a pris, au fil des années et de l’évolution de la courbe du chômage, une acuité toujours plus grande. Les missions locales se sont dotées d’outils informatiques de suivi des jeunes pris en charge, de mesure de l’activité et de l’effectivité de leurs interventions auprès des jeunes. Comment les conseillers ont-ils réagi à cette transformation de leur métier d’origine ? La réponse est ambiguë, tant les conseillers ressentent à la fois que l’outil informatique contribue à l’intensification de leur travail et qu’il met celui-ci plus directement en phase avec des jeunes gros consommateurs d’informatique.

L’évaluation au menu

« Institutionnaliser l’évaluation au sein d’une organisation : enjeux, pratiques, usages dans une Caisse d’allocations familiales », Nadia Okbani, Thèse pour le doctorat en sciences politiques, école doctorale SP2 : Sociétés, Politique, Santé Publique, Sciences Po Bordeaux, décembre 2016, 692 p., téléchargeable sur HAL

7Voici bientôt quarante ans que l’évaluation est apparue dans le champ des politiques publiques en France. La littérature sur ce thème est devenue très abondante et peut être classée, un peu caricaturalement il est vrai, en trois blocs. Le premier regrouperait toutes les évaluations de politiques, principalement dans le secteur social où elles ont été nombreuses, allant des politiques d’emploi aux politiques de la ville en passant par l’évaluation rendue obligatoire dans le champ social et médico-social par la loi du 2 janvier 2002. Un second bloc, essentiellement technique et méthodologique, s’intéresserait aux façons de faire et à l’outillage évaluatif. Très développé dans les années 1980, il semble avoir perdu de son intérêt dans les deux dernières décennies. Le troisième bloc s’interroge sur l’émergence, la signification mais aussi les effets de l’évaluation dans les politiques publiques. Proche de cette problématique, la thèse de Nadia Okbani, dont les presque 700 pages montrent que son auteure connaît parfaitement la littérature sur l’évaluation de toutes ces années passées, adopte un point de vue original. Proche d’une sociologie des organisations, la thèse montre finement comment les logiques d’évaluation s’implantent et se développent, ou non, dans des organisations pour lesquelles l’obligation d’évaluer reste peu contraignante. Balayant au passage l’idée selon laquelle l’évaluation serait une composante principale du Nouveau Management public, Nadia Okbani démontre que sa mise en œuvre résulte surtout de l’intérêt et des jeux d’acteurs locaux. Son usage peut rester marginal dans des institutions où la contrainte résulte d’une obligation de renforcer la qualité et l’efficience de l’action au service d’exigences managériales et gestionnaires. L’interrogation sur les effets, attendus ou non, souhaités ou non, des politiques sociales mises en œuvre passe alors au second plan. Le fait que le terrain de l’auteure soit une Caisse d’allocations familiales intéressera sans doute bien des lecteurs de cette revue, même si les conclusions de cette thèse doivent s’appliquer très au-delà des organismes de protection sociale.

Contre le repli, l’histoire des migrations

« La recherche sur les migrations et l’immigration. Un état des lieux » Benjamin Stora, Hélène Orain, Marianne Amar, Marie Poinsot et Miftah Amal, Musée national de l’histoire de l’immigration, 293 Avenue Daumesnil, 75012 Paris, mars 2017, 77 p., www.histoire-immigration.fr

8La recherche sur les migrations est restée cantonnée, jusqu’aux années 1960, au mouvement linéaire de déracinement d’un monde ancien puis d’assimilation dans une société nouvelle et elle n’a été, pendant tout ce temps, qu’une histoire de l’immigration. L’enrichissement de la recherche s’est effectué progressivement dans les années 1970-1980, montrant que le migrant n’est pas qu’un être en devenir mais bien un habitant d’ici et de là-bas. Les auteurs de cet état des lieux montrent que les retards de la recherche sur les mouvements sociaux des années 1980, comme les émeutes de Vaulx-en-Velin ou la Marche pour l’égalité, sont maintenant largement comblés par une recherche innovante et dynamique capable de valoriser des problématiques nouvelles et de s’adapter à l’émergence de sources jusqu’alors non accessibles. Tout serait-il pour le mieux dans le meilleur des mondes ? Non, répondent les auteurs qui déplorent la faiblesse de la pénétration des résultats de la recherche historique sur la migration dans les opinions, les représentations collectives et les mentalités. Les idées reçues et fausses abondent sur le thème de la migration et des réfugiés et l’accumulation des recherches ne semble pas avoir de prise sur le conspirationnisme, ou la volonté de construire des murs et de rejeter l’autre parce qu’il est différent. Le rapport dispose de très intéressantes annexes qui présentent une solide cartographie de la production historique sur les migrations et des propositions pour réduire l’écart entre production de la recherche et utilisation des résultats.

Enfance : quelles formes de pauvreté ?

« Enfants pauvres, enfants démunis : quels indicateurs ? », Observatoire de la pauvreté et de l’exclusion sociale, Les cahiers de l’Onpes, n° 1, octobre 2017, 56 p., www.onpes.gouv.fr

9En 2015, plus de onze années après la publication du rapport du Conseil de l’emploi, des revenus et de la cohésion sociale (Cerc) intitulé « Les enfants pauvres en France », le taux d’enfants pauvres en France est toujours de l’ordre de 20 %, contre 14 % dans la population générale. Loin de se résorber, cet écart n’a cessé de s’accentuer au cours des dernières années, témoignant de la vulnérabilité plus importante des familles monoparentales ou nombreuses. Si les politiques de redistribution réduisent fortement la pauvreté des enfants, cette réduction est restée stable entre 2004 et 2013. Cela signifie aussi que dans la période de crise et dans un contexte d’augmentation de la pauvreté des enfants, il n’y a pas eu d’effort collectif pour lutter contre la pauvreté infantile.

10Ce numéro des Cahiers de l’Onpes confirme l’impact négatif de la précarisation des conditions de logement sur le développement scolaire des enfants et les difficultés plus importantes de santé pour les enfants des ménages pauvres. La seconde partie de la revue insiste sur les réflexions engagées au niveau européen pour élaborer un indicateur de privation matérielle dans le prolongement de la recommandation de février 2013, intitulée « Investir dans les enfants, rompre le cycle des désavantages ». Si les rapports de l’Unicef placent globalement la France dans le premier tiers des pays riches du point de vue de la pauvreté monétaire des enfants, les dimensions de pauvreté non monétaires dans des domaines comme la santé, l’éducation ou la satisfaction dans la vie nous relèguent dans le dernier tiers du tableau.

Quitter les quartiers sensibles

« Parcours résidentiels des habitants d’un quartier politique de la ville : le cas de Frais Vallon et de Campagne Lévêque », Jean-Christophe Charles, Julie Bertrand et Garance Marfaing, Dros Paca, 15 rue Malaval, 13002 Marseille, mai 2017, 44 p., www.dros-paca.org

11Les habitants des quartiers relevant de la politique de la ville sont-ils assignés à résidence, comme l’affirment, sans doute un peu rapidement, de nombreux commentateurs des politiques urbaines ? L’étude réalisée par le Dispositif régional d’observation sociale de Provence-Alpes-Côte d’Azur (Dros-Paca) montre que dans deux secteurs des quartiers de Marseille concernés par la politique de la ville, le tiers des résidents a changé de domicile entre 2005 et 2014, témoignant ainsi d’une mobilité résidentielle non négligeable et sans doute sous-estimée antérieurement. Mobilité ne veut pas dire itinérance lointaine. Un tiers des foyers mobiles est resté dans le même arrondissement et, surtout, la moitié a quitté les quartiers de la politique de la ville. Les mobiles sont les plus jeunes, appartiennent davantage à des familles monoparentales et sont plus souvent actifs occupés.

12Au-delà du résultat ponctuel, mais non négligeable, qui met l’accent sur un phénomène mal identifié, l’étude est surtout intéressante par la méthode employée par l’équipe du Dros. Celle-ci a constitué une cohorte de 1 931 foyers allocataires de la caisse d’Allocations familiales qui résidaient dans ces quartiers en 2005 et a fait une comparaison avec leur situation de résidence en 2014. Il aurait été intéressant d’analyser la situation des arrivants mais cela est pour une autre étude, prochaine peut-être.

Adolescentes en mains de justice

« Mauvaises filles. Portraits de la déviance féminine juvénile (1945-1958) », Véronique Blanchard, Thèse pour l’obtention du doctorat d’histoire, École doctorale Lettres, Pensées, Art et Histoire, Laboratoire Criham (EA 4270), Université de Poitiers, juin 2016, 514 p. Téléchargeable sur HAL

13Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, alors que se mettent en place de nouvelles pratiques judiciaires pour les enfants et adolescents en application de l’Ordonnance de 1945, le Tribunal des Enfants de la Seine est alors le plus important de France, parce qu’il rassemble les dossiers judiciaires de l’Île-de-France. S’appuyant sur un énorme travail de dépouillement et d’analyse des archives de la justice des mineurs de la Seine pour la décennie 1948-1958, Véronique Blanchard propose une thèse passionnante, dont les 514 pages se lisent d’une traite et dont chaque partie ouvre des pistes nouvelles ou conforte des travaux sur les liens entre genre et justice. Ce qui est interdit aux adolescentes et ce pour quoi elles sont jugées décrit surtout ce que la société du début des supposées Trente Glorieuses attend des femmes.

14Trois figures d’adolescentes se retrouvent au tribunal. Les délinquantes ne sont le plus souvent que des « petites voleuses » aux limites du chapardage d’objets sans grande valeur. Les fugueuses forment le deuxième groupe, conduites devant le juge des enfants par des parents qui ne savent pas maîtriser des sorties de la maison trop fréquentes et « mal accompagnées ». La troisième figure est celle de la dévergondée, qui sort avec des garçons et même avec d’autres filles, aux limites d’une prostitution réelle ou supposée. Dans ces années 1950, ce qui est accepté pour les garçons reste condamnable pour les filles qui ne suivent pas le chemin pour devenir de « bonnes mères », c’est-à-dire des femmes qui ne travaillent pas, s’occupent de leur foyer, de leur mari, gèrent le budget familial, tout à la fois mères, épouses et domestiques. Ces adolescentes qui devraient, le plus souvent, être considérées comme des victimes à protéger apparaissent alors comme des menaces pour la bonne marche de la société. En dépit de l’Ordonnance de 1945 censée agir pour une justice protectrice et éducative, Véronique Blanchard décrit une pratique judiciaire qui privilégie toujours la surveillance et l’enfermement. Même la violence des filles est pensée différemment selon le sexe. Les mineures violentes sont des malades à soigner, voire à enfermer en psychiatrie, et les rares criminelles sont vues comme des monstres. Relisant jugements et témoignages, aux confins des travaux de Michel Foucault et de Judith Butler, Véronique Blanchard apporte une superbe contribution aux travaux sur les relations entre genre et justice.

  1. Violences sexuelles, preuves à l’appui
    1. « Présentation de l’enquête Virage et premiers résultats sur les violences sexuelles », Alice Debauche, Amandine Lebugle, Elizabeth Brown, Tania Lejbowicz, Magali Mazuy, Amélie Charruault, Justine Dupuis, Sylvie Cromer et Christelle Hamel, Document de travail, n˚ 229, Institut national d’études démographiques, 133 boulevard Davout, 75020 Paris, janvier 2017, 67 p., www.ined.fr
  2. Les morts de la rue moins anonymes
    1. « Mortalité des personnes sans domicile 2012-2016. Dénombrer et décrire », Collectif Les Morts de la Rue, Rapport d’enquête, Les Morts de la Rue, 72 rue Orfila 75020 Paris, novembre 2017, 154 p., www.mortsdelarue.org
  3. La formation, accélérateur de mobilité sociale ?
    1. « Déclassements et reclassements selon le diplôme et l’origine sociale », Philippe Lemistre, Document de travail du Cereq, 10 place de la Joliette, 13657 Marseille Cedex 02, n° 4, juillet 2017, 22 p., www.cereq.fr
  4. L’informatique dans une activité sociale
    1. « Les transformations du métier de conseiller de mission locale liées à l’utilisation des technologies de l’information et de la communication : l’impact sur les identités et les représentations sociales », Radhouane Missaoui, Thèse pour l’obtention du grade de docteur du Conservatoire national des arts et métiers, Sciences de l’éducation, École doctorale Abbé Grégoire, juillet 2017, 251 p., téléchargeable sur HAL
  5. L’évaluation au menu
    1. « Institutionnaliser l’évaluation au sein d’une organisation : enjeux, pratiques, usages dans une Caisse d’allocations familiales », Nadia Okbani, Thèse pour le doctorat en sciences politiques, école doctorale SP2 : Sociétés, Politique, Santé Publique, Sciences Po Bordeaux, décembre 2016, 692 p., téléchargeable sur HAL
  6. Contre le repli, l’histoire des migrations
    1. « La recherche sur les migrations et l’immigration. Un état des lieux » Benjamin Stora, Hélène Orain, Marianne Amar, Marie Poinsot et Miftah Amal, Musée national de l’histoire de l’immigration, 293 Avenue Daumesnil, 75012 Paris, mars 2017, 77 p., www.histoire-immigration.fr
  7. Enfance : quelles formes de pauvreté ?
    1. « Enfants pauvres, enfants démunis : quels indicateurs ? », Observatoire de la pauvreté et de l’exclusion sociale, Les cahiers de l’Onpes, n° 1, octobre 2017, 56 p., www.onpes.gouv.fr
  8. Quitter les quartiers sensibles
    1. « Parcours résidentiels des habitants d’un quartier politique de la ville : le cas de Frais Vallon et de Campagne Lévêque », Jean-Christophe Charles, Julie Bertrand et Garance Marfaing, Dros Paca, 15 rue Malaval, 13002 Marseille, mai 2017, 44 p., www.dros-paca.org
  9. Adolescentes en mains de justice
    1. « Mauvaises filles. Portraits de la déviance féminine juvénile (1945-1958) », Véronique Blanchard, Thèse pour l’obtention du doctorat d’histoire, École doctorale Lettres, Pensées, Art et Histoire, Laboratoire Criham (EA 4270), Université de Poitiers, juin 2016, 514 p. Téléchargeable sur HAL
Mis en ligne sur Cairn.info le 09/11/2018
https://doi.org/10.3917/inso.196.0161
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