1L’investissement socialement responsable (ISR) est un placement qui vise, sans sacrifier sa rentabilité financière, à favoriser une économie responsable en contribuant au financement des entreprises qui respectent les critères de développement durable et de saine gouvernance, dits « critères environnementaux, sociaux et de gouvernance » (ESG).

2Ce placement est un produit d’épargne classique, de dépôt, d’investissement, de financement du crédit et de mécanisme de soutien financier, mais il se distingue de l’offre ordinaire [*] en ne concernant que des entreprises et des entités publiques qui répondent à un cahier des charges, censé garantir la vertu écologique et éthique de ces différentes opérations de placement.

3Les gestionnaires de ces placements collectifs fondent les choix qu’ils opèrent sur quatre démarches. Les deux premières reposent sur une discrimination positive ou négative en fonction de leur conformité aux critères ESG et sur une évaluation du respect qu’elles manifestent vis-à-vis des normes et des conventions internationales. La troisième prend en considération le secteur d’activité de l’entreprise ou sa capacité à mettre en place des pratiques gestionnaires innovantes en matière démocratique, ce qui permet, par exemple, de privilégier celles qui sont actives dans les domaines de la protection de l’environnement et du développement durable, et qui militent pour le commerce équitable. La dernière démarche, enfin, favorise les institutions qui s’engagent dans une politique de responsabilité sociale plus forte, caractérisée par un dialogue direct et le respect des actionnaires.

4Historiquement, l’ISR est lié au mouvement philanthropique religieux anglais quaker qui était activement engagé au XVIII^e siècle contre l’esclavage, l’activité corsaire ou tout acte de violence, et affirmait que la prise en compte des facteurs sociaux et environnementaux, d’éthique et de gouvernance ne fait pas obstacle à la performance financière.

5Sa déclinaison moderne s’est exprimée en Europe, et particulièrement en France, avec le lancement, en 1983, par le Crédit coopératif et le Comité catholique contre la faim et le développement du premier fonds commun de placement de partage dont une partie des revenus était affectée à la création d’entreprises dans le tiers-monde.

6Le modèle français de l’ISR s’est affirmé entre 2001 et 2011, en grande partie sous l’influence du Forum pour l’investissement responsable (Fir) qui est l’association professionnelle des acteurs de l’ISR. En octobre 2010, la première Semaine de l’ISR a eu lieu sous l’égide du ministère du Développement durable. Depuis octobre 2015, elle est placée sous le haut patronage du ministère des Finances et des Comptes publics, qui a publié, le 10 janvier 2016, le très attendu « Label ISR » afin de guider le choix des investisseurs.