Foyer d’accueil médicalisé : changement de vitesse
« De la prise en charge à l’accompagnement : répondre au plus près des besoins de la personne accueillie en Foyer d’accueil médicalisé (FAM) » Frédéric Barbe. Mémoire pour l’obtention du Certificat d’aptitude aux fonctions de directeur d’établissement ou de service d’intervention sociale (Cafdes), CRFPFD, 3, passage de l’Europe, 31000 Toulouse, novembre 2014, 87 p. + annexes
1L’histoire des établissements médico-sociaux est indissociable de celle des bâtiments qui les abritent. Le foyer d’accueil médicalisé, objet de ce mémoire, a été construit sur les fondations d’un château médiéval, dans les Hautes-Pyrénées. D’abord établissement pour enfants en difficulté sociale, il est devenu en 1982 un lieu d’accueil pour adultes handicapés. Ces derniers vivaient en quatre groupes de huit personnes par étage, dans des dortoirs sans portes, séparés par des cloisons qui n’atteignaient pas les hauts plafonds ou par des rideaux. Les salles de bains étaient collectives. Il fallut attendre 2009 pour que des locaux neufs soient mis à la disposition des résidents et bien des travaux restent encore à faire aujourd’hui. Si le nouveau cadre est mieux accordé aux standards contemporains, le véritable changement consisterait à faire passer l’établissement d’une logique de prise en charge à une logique d’accompagnement des personnes accueillies. Cette évolution est freinée par une lourdeur de fonctionnement liée au mécanisme de double tarification de ces établissements, dont les frais d’hébergement relèvent des conseils généraux alors que les soins sont financés par l’assurance maladie. Le fait que les résidents soient d’une grande stabilité – près des deux tiers d’entre eux vivent dans ce foyer depuis plus de vingt ans – n’incite pas non plus au changement. C’est pourtant ce à quoi s’engage une nouvelle équipe de direction. Réf.1805
Soutien à la parentalité numérique
« Prévenir et éduquer au numérique : manager entre coopération et organisation pour un nouvel horizon » Michelle Blain. Mémoire pour l’obtention du Certificat d’aptitude aux fonctions de directeur d’établissement ou de service d’intervention sociale (Cafdes), IRTS Paca Corse, 10, avenue Alexandre-Ansaldi, 13000 Marseille, novembre 2014, 90 p. + annexes
2Dans de très nombreuses familles, le numérique est devenu une source de tensions permanentes entre des parents, excédés par l’usage en continu des forums, des « chats » et jeux en ligne, et des ados, petits ou grands, qui ne peuvent tout de même pas abandonner leur guilde, attaquée par une bande de trolls en furie, pour une assiette de soupe. Outre le fait qu’ils ne savent pas maîtriser techniquement les appareils et se retrouvent dans une position d’infériorité symbolique, de nombreux parents craignent que cette addiction, supposée ou bien réelle, porte préjudice à tout investissement scolaire, ou pire encore, engage leurs enfants dans des relations troubles voire dangereuses. L’auteure de ce mémoire est directrice d’une association qui lutte depuis des années contre la fracture numérique dans le département du Var. Elle montre d’abord que, si les écrans ont envahi notre vie et surtout celle des adolescents, il faut prendre avec précaution la notion d’addiction et que l’on ne gagne rien à « pathologiser » tout comportement qui semble excessif. L’intérêt de ce mémoire est notamment de montrer, à partir d’une expérience de terrain, qu’il est possible de construire des démarches préventives pour renforcer et conforter le rôle des parents dans ce domaine. Michelle Blain insiste sur l’information dont ils doivent disposer et sur l’importance d’aider à recréer du lien familial autour de l’Internet et, peut-être aussi, à repérer, derrière la pratique excessive du jeu vidéo ou de l’Internet, des fragilités de la vie familiale. La prévention est également pensée en direction des utilisateurs afin de renforcer leur sens critique vis-à-vis de technologies qui doivent rester des outils. Réf.1806
Prévention hors les murs
« Développer la rôle de prévention de l’Itep sur le territoire pour éviter les ruptures de parcours des enfants et adolescents » Thierry Pasquet. Mémoire pour l’obtention du Certificat d’aptitude aux fonctions de directeur d’établissement ou de service d’intervention sociale (Cafdes), Askoria, Centre de formation, 2, avenue du Bois-Labbé, 35000 Rennes, septembre 2014, 88 p. + annexes
3Si la dénomination d’Institut thérapeutique, éducatif et pédagogique (Itep) ne date que d’une dizaine d’années, ce type d’établissements, connus auparavant comme des « instituts de rééducation », trouve son origine lointaine dans l’incapacité des écoles primaires et des collèges à accueillir des jeunes dont les comportements, souvent violents, perturbent l’ordre scolaire. Âgés de 6 à 20 ans, ces enfants, adolescents et très jeunes adultes ne présentent pas de déficience intellectuelle ni d’aspects psychotiques. Ils ont eu très tôt des parcours marqués par l’insécurité, l’abandon, la maltraitance. L’arrivée du jeune dans l’Itep, souvent après une longue attente, témoigne autant de ses difficultés que de l’échec des soutiens antérieurs mis en place auprès de lui et de sa famille. Organisés selon des modalités différentes allant de l’internat au soutien à domicile, 432 Itep sont recensés en France et totalisent 15 000 places. L’établissement dirigé par Thierry Pasquet a été progressivement réorganisé pour accueillir des jeunes de façon personnalisée, dans des unités de vie à faibles effectifs, en maintenant des liens avec les familles et en promouvant des pratiques de bientraitance. Toutes les évaluations montrent que l’établissement a su se situer dans le courant actuel des transformations du médico-social. Une étape nouvelle reste à franchir : les compétences individuelles et collectives des professionnels de l’Itep ne pourraient-elles pas être mobilisées dans une perspective de prévention ? Soutenir les jeunes et leurs familles pendant le temps de l’attente entre la demande et l’entrée dans l’établissement, assurer un accompagnement après la sortie ou, plus loin encore de l’établissement, assurer un soutien aux enseignants, aux équipes éducatives et aux familles confrontées aux tensions parfois très dures avec des jeunes en difficulté, telle pourrait être une direction de travail pour cet Itep. Réf.1807
De l’établissement à la coéducation
« Créer une plate-forme de services diversifiant l’accompagnement de mineurs à l’opportunité d’une fusion de deux Mecs » Béatrice Monnin. Mémoire pour l’obtention du Certificat d’aptitude aux fonctions de directeur d’établissement ou de service d’intervention sociale (Cafdes), IFTS, 3, avenue Victor-Hugo, 38130 Échirolles, novembre 2014, 79 p. + annexes
4En 2012, le conseil général de l’Isère annonce une évolution forte de sa politique à l’égard des placements des enfants en difficulté. Rappelant que dans le département, plus de 2 000 enfants vivaient hors de leur famille et pour la moitié d’entre eux dans des établissements, il fixe alors l’objectif d’une forte augmentation de l’accueil familial qui, à terme, devrait concerner les trois quarts des placements. Il s’agit certes de proposer aux enfants un cadre « plus proche du modèle familial » mais aussi de réduire le budget de la protection de l’enfance. Cette mesure et quelques autres, dont le recentrage de l’hébergement d’urgence sur la protection de l’enfance, une plus grande rigueur dans la prise en charge des mineurs étrangers et une réduction des prix de journée des établissements accueillant des jeunes, devraient au total permettre d’économiser quelque 26 millions annuellement. L’ensemble de ces orientations figure dans le schéma départemental 2014-2018. Le mémoire de Béatrice Monnin ne dit rien des négociations entre les associations gestionnaires et les services du département. En revanche, il analyse avec précision la stratégie mise en œuvre par deux Maisons éducatives à caractère social (Mecs) pour se transformer et fournir un nouveau service dans ce contexte de désinstitutionalisation à marche forcée. Ce n’est pas la première fois qu’ils ont à connaître des transformations. Le premier fut créé en 1892 comme un orphelinat agricole et dirigé par des abbés ; le second, créé bien plus tard en 1974 par la Congrégation du Bon Pasteur, connut les chocs du devenir et de la disparition de cette institution religieuse en France. Mais le changement proposé ici touche directement l’existence des établissements et les pratiques des professionnels. La transformation passe par la fusion de ces deux établissements et la création, à partir des compétences de leurs professionnels, d’une plate-forme de services proposant un accueil familial et un suivi renforcé à domicile. Au-delà des changements institutionnels, Béatrice Monnin analyse la transformation des rapports avec les familles, qui engagent les professionnels dans la construction de démarches de coéducation avec des parents eux-mêmes en situation de fragilité. Réf.1808
Vers une citoyenneté accompagnée
« Adapter l’offre de service à l’exercice de la citoyenneté des adultes en situation de handicap mental hébergés en foyer » Maria-Dolores Molina. Mémoire pour l’obtention du Certificat d’aptitude aux fonctions de directeur d’établissement ou de service d’intervention sociale (Cafdes), ESTES, 3, rue Sédillot, 67000 Strasbourg, novembre 2014, 85 p. + annexes
5La loi du 11 février 2005 s’attachait à promouvoir « l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées ». Au cours des dix années écoulées, les Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) sont devenues l’interlocuteur unique en matière de droit à la compensation. Cette évolution ne s’est pas faite sans difficultés. L’un des enjeux reste l’exercice de la citoyenneté. Dans la résidence pour personnes en situation de handicap mental que dirige Maria-Dolores Molina, les outils de la loi 2002-2 ont été activés : le conseil de la vie sociale existe et se réunit trois fois par an, les projets personnalisés sont revisités chaque année et, tous les premiers jeudis de chaque mois, une réunion d’expression des résidents est proposée. L’équipe éducative porte un jugement positif sur cette évolution. Pour les résidents, participation et citoyenneté ne devraient pas se limiter à la vie dans l’établissement mais intégrer davantage l’insertion dans l’environnement urbain de la résidence. Si l’idée paraît simple, elle suppose pourtant une transformation des représentations du handicap. Celle-ci suppose la reconnaissance de la capacité des personnes handicapées mentales à utiliser ou acquérir de nouvelles compétences sociales et, par conséquent, une évolution des pratiques vers des accompagnements dans le monde extérieur. Réf.1809
Jeunes, isolés, étrangers
« Piloter en FJT un dispositif d’accueil de mineurs et jeunes majeurs isolés étrangers visant leur plein accès aux droits » Patricia Robert. Mémoire pour l’obtention du Certificat d’aptitude aux fonctions de directeur d’établissement ou de service d’intervention sociale (Cafdes), IRTS Parmentier, 145, avenue Parmentier, 75010 Paris novembre 2014, 87 p. + annexes
6La proximité de Paris et la présence de l’aéroport Roissy - Charles - de - Gaulle font de la Seine-Saint-Denis l’un des départements métropolitains, avec Paris et le Nord, qui accueillent le plus de mineurs isolés et étrangers. En tant que mineurs et isolés, ces jeunes relèvent de la protection de l’enfance – à condition de fournir la preuve qu’ils sont bien mineurs et isolés. En tant qu’étrangers, ils sont aussi assujettis aux règles fixées par le Code d’entrée et de séjour des étrangers et demandeurs d’asile (Ceseda). Des présidents de conseils généraux, dont celui de la Seine-Saint-Denis, ont alerté avec vigueur le gouvernement à propos des coûts exponentiels de l’accueil de ces jeunes. La réponse a pris la forme d’une circulaire du ministère de la Justice, en date du 31 mai 2013, visant à répartir ces jeunes dans des départements extérieurs à leur lieu d’arrivée, ce qui prolonge encore davantage des parcours faits de contraintes et d’incertitudes ; cette circulaire a été en partie annulée par le Conseil d’État en janvier 2015. Quelques-uns de ces mineurs en transit passent par le foyer de jeunes travailleurs (FJT) dirigé par Patricia Robert. Ils se retrouvent à côté de jeunes français pour lesquels le foyer ne constitue plus, comme autrefois, une résidence stable pendant des années d’apprentissage ou au début d’un travail mais, plutôt, une étape parmi d’autres dans un parcours d’insertion sociale et professionnelle, lui aussi devenu complexe. C’est leur maîtrise de cette complexité qui permet aux professionnels du foyer de jeunes travailleurs de proposer un accompagnement à ces mineurs étrangers en état de choc social et culturel. Toutefois, la lourdeur des procédures, le climat de suspicion, les contraintes de l’aide sociale à l’enfance, les pressions des familles ou des passeurs, la perspective de l’approche des 18 ans, âge auquel il leur faudra obtenir le bénéfice de l’asile ou un titre de séjour ordinaire, constituent autant de difficultés à surmonter pour un FJT qui assume et même revendique son identité et sa spécialisation au service de l’accueil et de l’accès aux droits. Réf.1810
Sortir de prison, entrer dans un logement
« Créer un service d’accès au logement pour favoriser la réinsertion sociale des personnes sortant de maison d’arrêt » Sami Barkallah. Mémoire pour l’obtention du Certificat d’aptitude aux fonctions de directeur d’établissement ou de service d’intervention sociale (Cafdes), Estes, 3, rue Sédillot, 67000 Strasbourg, novembre 2014, 83 p. + annexes
7En matière d’accès au logement, les personnes libérées de prison relèvent des services de droit commun. Dans le Bas-Rhin, l’engorgement de ceux-ci et les spécificités de la population concernée ont décidé plusieurs services et associations à créer une structure dédiée, le Groupement associatif pour le logement et l’accompagnement (Gala) dont l’auteur de ce mémoire assure la direction. Au cours des vingt dernières années, la population carcérale est passée de 50 000 à plus de 65 000 personnes sur l’ensemble du territoire français et, dans le département, elle a augmenté de 25 %. Même si les peines se sont allongées, les sorties se font plus nombreuses et les situations de précarité des personnes sortant de prison sont telles que le recours au 115 a pris une importance croissante. Vingt-cinq pour cent d’entre elles étaient déjà sans domicile avant leur incarcération ; s’y s’ajoutent toutes celles qui ont perdu leur logement, familial ou personnel, pendant le temps de l’emprisonnement. Si l’entrée en prison constitue un choc social et culturel, la sortie, lorsqu’elle n’est pas préparée, ce qui est le plus souvent le cas, est le moment d’une nouvelle rupture : la perte du jour au lendemain de la case « prison » signifie aussi la perte d’un toit, aussi détesté soit-il. Une large partie du mémoire est consacrée à analyser les instruments mobilisables pour faciliter un accès au logement, y compris dans des périodes de tension du marché du logement. Au-delà de cet aspect informatif, Sami Barkallah présente un projet en cours : la mise en œuvre, à l’intérieur de la prison, d’une unité d’accueil d’écoute et d’orientation permettant d’intervenir en amont auprès des personnes incarcérées afin de construire avec elles un véritable parcours d’accès au logement. Réf.1811
Alzheimer à moins de 65 ans
« La mise en œuvre d’un dispositif d’accompagnement des personnes jeunes dans le cadre du troisième plan Alzheimer » Sylvie Derycke. Mémoire pour l’obtention du Certificat d’aptitude aux fonctions de directeur d’établissement ou de service d’intervention sociale (Cafdes), Buc Ressources, 1 bis, rue Louis-Massotte, 78530 Buc, novembre 2014, 122 p. + annexes
8À force de considérer que la maladie d’Alzheimer est une pathologie du vieillissement avancé, on en oublie que la patiente dont l’autopsie permit au docteur Aloïs Alzheimer d’identifier la maladie qui porte son nom décéda à l’âge de 56 ans. Parce que le déclenchement de la maladie est plus rare avant 60 ans, les symptômes sont identifiés moins aisément, les services d’aides et d’accueil ne sont pas organisés pour accueillir des personnes jeunes et les entourages familiaux et professionnels ne sont pas préparés à cette situation. Ainsi, la fréquentation des accueils de jour est réservée en France aux personnes de plus de 65 ans et les dérogations ne sont pas toujours faciles à obtenir. Si les chiffres de personnes concernées sont encore peu précis, on estime qu’en France 5 000 personnes souffrent d’une affection de ce type, qui touche 2 000 nouveaux patients chaque année. L’association Ama Diem, fondée en 2011 par une jeune femme de 36 ans atteinte de la maladie d’Alzheimer, ambitionne de créer en partenariat avec l’association Carpe Diem au Québec, et OCE, une association gestionnaire, une maison d’accueil et de services pour les personnes atteintes de façon précoce. Le projet présenté par Sylvie Derycke ne se résume pas à un bâtiment à construire et à faire vivre. Il comporte une véritable philosophie de vie qui met l’accent non pas sur les pertes et les manques mais bien sur les potentialités toujours présentes chez les personnes atteintes. Réf.1812
Plus de présence, moins de risques
« Créer un Caarud pour usagers de drogues, précarisés ou en errance : proposer un lieu d’accueil fixe et une unité mobile » Karlheinz Cerny. Mémoire pour l’obtention du Certificat d’aptitude aux fonctions de directeur d’établissement ou de service d’intervention sociale (Cafdes), IRTS Nord Pas-de-Calais, rue Ambroise-Paré, 59373 Loos Cedex, novembre 2014, 78 p. + annexes
9Les centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogue (Caarud) sont institutionnellement issus de la loi de santé publique d’août 2004. Ils visent à proposer à des utilisateurs de substances psychoactives, rencontrés dans le milieu festif, lors d’interventions en milieu carcéral ou de maraudes, un accueil indépendamment de leur état et sans conditions préalables ainsi que des soins infirmiers de premier niveau. La démarche consiste à prendre soin de la personne et à lui apprendre à prendre soin d’elle-même. Le mémoire de Karlheinz Cerny présente un projet qui s’inspire des « microstructures » d’Alsace et de leur réseau national. Les participants au réseau s’engagent à former des intervenants pluridisciplinaires sur un territoire, à mettre en place une unité mobile d’intervention, à constituer un dispositif de veille sanitaire et à simplifier les parcours de soins des patients. Il ne s’agit pas tant de créer un nouveau dispositif que de fédérer des pratiques autour d’un équipement léger sur un territoire précis. Réf.1813
Primé 1
« Soif de justice : au secours des juridictions sociales » Pierre Joxe. Editions Fayard, 2014, prix de l’EN3S 2015 dans la catégorie Perspectives
10Chaque année, l’École nationale supérieure de la Sécurité sociale récompense les meilleurs ouvrages de l’année consacrés à la protection sociale. Décerné cette année en partenariat avec France Stratégie, le prix « Perspectives » a été attribué à Pierre Joxe pour son témoignage passionné et impliqué sur les juridictions sociales. Ancien membre du Conseil constitutionnel, ancien ministre, son rôle d’avocat au sein de ces juridictions méconnues est sans doute inattendu. Mais il s’agit d’un témoignage rare et précieux à propos des 209 conseils de prud’hommes, des 115 tribunaux des affaires de Sécurité sociale (Tass), des 21 tribunaux du contentieux de l’incapacité (TCI) et des 102 commissions départementales d’aide sociale (CDAS). Cet ensemble hétérogène et méconnu est pourtant au cœur de la vie des personnes confrontées à ces contentieux. Il rend autant (un demi-million) de décisions que les juridictions pénales. Puisant dans le droit et l’histoire de ces juridictions, comme de son expérience d’avoué, Pierre Joxe présente leurs méandres, les difficultés des justiciables perdus dans cette complexité et la « férocité sociale » qui en résulte. Il montre aussi le dévouement et la qualité de nombreux magistrats qui travaillent parfois dans des conditions matérielles difficiles. Réf.1814
11La rédaction
Primé 2
« La santé pour tous ? » Dominique Polton. Editions La Documentation française, prix EN3S 2015 dans la catégorie Pédagogie
12Comme celui de Pierre Joxe, le travail de Dominique Polton a été récompensé par le prix 2015 de l’École nationale supérieure de la Sécurité sociale, dans la catégorie récompensant les ouvrages destinés au grand public et aux étudiants. L’auteure est une grande spécialiste du système français de santé, qu’elle observe depuis de nombreuses années depuis la caisse nationale d’Assurance maladie des travailleurs salariés, où elle est désormais conseillère auprès du directeur général. Cet ouvrage dresse un bilan complet et synthétique du système de santé français, à propos de ses spécificités, de son financement ou de son efficacité. Elle dresse également des pistes intéressantes d’évolution, afin de mieux utiliser les sommes investies en améliorant notamment la prise en charge des plus vulnérables. Concis, clair et pédagogique, cet ouvrage est également un remède contre le pessimisme français dans son versant politique de santé, tant il montre les atouts et les perspectives que la meilleure maîtrise des dépenses et une meilleure organisation permettent de tracer. Réf.1815
13La rédaction