CAIRN.INFO : Matières à réflexion

1Au 31 décembre 2010, la part des femmes au CNRS était de 42,5?%. La parité n’était pas atteinte mais devenait plus proche. L’examen par statuts professionnels montre que si la part des chercheuses est de 32,3 %, la parité est atteinte pour les ingénieurs et techniciens, en revanche, pour le groupe des techniciens, 65 % sont en fait des techniciennes. Cette répartition inégale des hommes et des femmes selon les statuts se retrouve à l’intérieur du groupe des chercheuses. Globalement, les femmes constituent le tiers des chercheurs permanents. Leur part se monte à 37 % pour les chargés de recherche mais ne dépasse guère 25?% chez les directeurs de recherche. Cette sous-représentation se retrouve dans les instances nationales ainsi que dans les conseils scientifiques d’institut. Dans les instances de gouvernance et de direction les femmes ne représentent pas plus de 18?%. Que l’on parle de « plafond de verre » ou de « marathon avec des semelles de plomb?», l’image change mais la situation est la même, faite de discriminations, là où dans un domaine comme celui de la recherche on pourrait s’attendre à une plus grande égalité. Ce bilan tiré des travaux de la mission « pour la place des femmes au Cnrs?» – http://www.cnrs.fr/mission-femmes – rejoint d’autres travaux publiés récemment par l’Union européenne. Une recherche intitulée «?Meta-analysis of gender and science research » porte sur 20 pays dont la France. Elle analyse les formes de discriminations horizontales et verticales, la présence des stéréotypes, la place du genre dans les thématiques de recherche, les écarts de salaire entre hommes et femmes. Tous les rapports sont actuellement disponibles – en anglais – sur le site www.genderandscience.org. Ces programmes de recherche portent presque toujours sur les institutions reconnues et labellisées « recherche ». Notre avis est que la situation est encore pire pour les vacataires et contractuels, les sans-papiers de la recherche, principalement en sciences humaines et sociales.

Michel Legros [*]
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    Directeur de recherches au Crédoc (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie) de 1988 à 1996, il est actuellement responsable du département des sciences humaines, sociales et des comportements de santé à l’EHESP (École des hautes études en santé publique) et préside le conseil scientifique de l’Anesm (Agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux).
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Mis en ligne sur Cairn.info le 27/09/2012
https://doi.org/10.3917/inso.172.0116
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