1S’il est nécessaire d’unir les compétences, les ressources et les efforts pour faire face à la complexité des questions sociales, il existe différentes manières de travailler avec les autres, qui renvoient à des logiques allant plus ou moins loin dans le partage et la rencontre, analyse le chercheur F. Dhume, dans l’essai qu’il consacre au partenariat dans le champ des politiques sociales [1]. Du “faire faire” jusqu’à l’“agir ensemble”, en passant par le “faire avec”, l’auteur dégage une progressivité de l’engagement des acteurs. Ainsi, “faire faire” suppose un lien de subordination, alors qu’“agir ensemble” se fonde sur le choix de coopérer au service d’un projet commun, et suppose une co-décision et une coresponsabilité.
2Seul ce cadre d’action, qui conduit à créer un nouvel acteur collectif – et non pas un collectif d’acteurs –, correspond à la philosophie du partenariat dégagée par F. Dhume. À la différence du “faire avec” dont le sens strict signifie “collaborer”, mais qui sous-entend aussi un contexte vécu comme imposé auquel on se résigne au nom du principe de réalité, la démarche d’“agir ensemble” est voulue. “Certes, précise le chercheur, je rencontre souvent des acteurs qui ont le sentiment de devoir faire du partenariat pour répondre à ce qu’ils perçoivent comme une injonction.” Mais c’est là, précisément, l’un des obstacles à la réussite de l’entreprise.
Notes
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[1]
Du travail social au travail ensemble, éditions ASH, 2001, 206 p., 16,77 euros.